L’actualité met régulièrement en avant les atteintes aux libertés publiques et aux droits individuels perpétrées pour des prétextes divers (lutte contre le terrorisme, durcissement des conditions d’accueil des étrangers, « rationalisation » des procédures judiciaires, maintien de l’ordre…). A cet égard, les mouvements sociaux de ces derniers mois en France ont été confrontés à un usage disproportionné de la violence et des armes dites non-létales par les forces de l’ordre. Ces répressions violentes peuvent prendre différentes formes : à la fois physiques (entraînant des blessures et traumatismes), administratives et juridiques, avec la multiplication des arrestations (parfois à titre préventif), et ont des conséquences dramatiques sur celles et ceux qu’elles touchent.
Chacune et chacun est susceptible de les subir. C’est dans ce contexte qu’ont été créés des observatoires des pratiques policières ou plus largement des libertés publiques pour être en capacité de documenter et analyser les usages disproportionnés de la force, l’emploi inapproprié d’armes ou de techniques, et, le cas échéant, les violences des forces de l’ordre afin, à terme, de les dénoncer. Les missions de ces observatoires peuvent éventuellement dépasser le cadre des manifestations en assurant un suivi des personnes interpellées et ainsi rendre compte de la répression policière comme judiciaire.
Ces dispositifs évoluent en fonction de l’actualité ou de problématiques locales (vidéosurveillance, conditions d’évacuation des squats, traitement réservé à l’accueil des personnes migrantes…) et associent au regard des réalités locales des partenaires associatifs ou syndicaux divers, des équipes d’universitaires et des citoyennes et citoyens volontaires. Lieux de contre-pouvoirs démocratiques, ils constituent d’authentiques dispositifs d’engagement citoyens qui se développent sur un nombre croissant de territoires.