Haïti : un pays en quête de stabilité

Bibliographie sur Haïti

, par CDTM 34

Ouvrages

Haïti, le dur devoir d’exister
(Mémoire d’encrier, 2010) (notice en cours)

Haïti : entre colonisation, dette et domination Deux siècles de luttes pour la liberté !
PERCHELLET, Sophie – CADTM ; PAPDA, 2010/10, 159 P. France, États-Unis, dictature des Duvalier, diktat des institutions financières internationales, politique d’ajustement structurel et endettement, Haïti - le pays le plus pauvre d’Amérique latine - a vécu des siècles de colonisation et de domination, responsables de la misère et du non-respect des droits humains fondamentaux que subissent les Haïtiens. Le séisme de janvier 2010 a encore amplifié les problèmes socio-économiques structurels. Les mouvements sociaux haïtiens revendiquent une stratégie de reconstruction en rupture totale avec le modèle capitaliste.

Le petit roman d’Haïti
MENANT, Marc – Monaco : Editions du Rocher, 2010/06, 128 P. C’est l’histoire d’Haïti à partir de sa "découverte" en 1492 par Christophe Colomb, qui est ici racontée : ce petit pays tropical fut le premier qui se souleva contre l’esclavage et conquit, de haute lutte, son indépendance en 1804, contre le colonialisme français. Hélas, l’histoire d’Haïti n’est, depuis son indépendance, qu’une suite d’oppressions nouvelles et de malheurs ; sans parler des catastrophes naturelles, récurrentes. Un récit passionnant qui met en exergue l’effort toujours renouvelé de l’émancipation de tout un peuple.

Yanvalou pour Charlie
TROUILLOT Lyonel – Arles ; Canada ; Actes Sud ; Lemeac, 2009/08, 176 P. Mathurin est un jeune avocat d’affaires haïtien, très ambitieux. Mais un jour, il rencontre 4 adolescents en cavale qui le font changer de point de vue et le forcent à demeurer fidèle au "Yanvalou", salut à la terre ancestrale, qui lie les membres d’une communauté.

Haïti : le maintien de la paix en Amérique centrale et dans les Caraïbes
FANFIL, Monesty Junior – Paris : L’Harmattan, 2009, 205 P.
Depuis la fin de la guerre froide, les missions de maintien de la paix constituent l’une des principales activités du Conseil de sécurité de l’ONU dans le monde et en Amérique centrale et dans les Caraïbes en particulier. Haïti, première République noire indépendante, deuxième du continent américain et membre originaire de l’ONU depuis sa création, a connu de 1993 à nos jours, de nombreuses missions d’appui et de maintien de la paix. Cependant, aucune n’a pu aider le pays à trouver une stabilité. Pire, cette République est rongée par des conflits internes, engloutie par le poids de la dette extérieure, les fractures sociales et le développement des trafics de stupéfiants.

Haïti et la France 1804-1848 : le rêve brisé
BRIERE, Jean-François - PARIS : KARTHALA, 2008/05, 359 P.
Cet ouvrage fait le point sur l’histoire de la première décolonisation française, qui s’est passée aux Antilles. En 1804, après 2 années de lutte, Haïti se sépara de la France ; mais ce n’est qu’en 1825 que la France reconnut l’émancipation de son ancienne colonie. Longtemps les Français rêvèrent d’un retour dans ce pays et firent diverses tentatives de rétablissement du régime colonial ou d’installation d’un régime néo-colonial. Parallèlement, les libéraux et les républicains s’enthousiasmaient pour l’expérience haïtienne, croyant voir se réaliser là-bas le projet révolutionnaire d’une nation égalitaire et démocratique. A partir de 1830, les uns et les autres virent fondre leurs espérances ou illusions : Haïti ne redeviendrait pas la colonie envoyant toutes ses richesses à la métropole et elle n’incarnait pas non plus les idéaux que certains avaient cru voir s’y développer.

Toussaint-Louverture
SMARTT BELL, Madison - ARLES (13) : ACTES SUD, 2007/10, 389 P.
A la fin du XVIIIème siècle, l’île de Saint Domingue est la plus riche des colonies de tout l’hémisphère occidental grâce aux plantations exploitées par les Espagnols et les Français en utilisant des milliers d’esclaves venus d’Afrique. En 1804, les rebelles de Haïti, la partie française de l’île, proclament leur indépendance : première et unique révolution d’esclaves de toute l’histoire. Le succès de ce soulèvement est en grande partie dû à Toussaint-Louverture, personnalité charismatique et meneur d’hommes, qui parvint à lever une armée de noirs et de mulâtres et à défaire ses différents ennemis. Napoléon mit fin à ce rêve.

Cuba, Haïti et l’interventionnisme américain
MENENDEZ, Mario - PARIS : CNRS, 2005/09, 179 P.
Cet ouvrage traite des relations entre les Etats-Unis et la région caraïbe. Le 19ème siècle est une période d’occupation et de protectorat. Dans les années 1930, la politique instaurée par Roosevelt atténue une influence omniprésente, tandis que les flux migratoires s’intensifient dans la région. Après 1946, se met en place une politique d’accueil des réfugiés, cubains et haïtiens. Le contrôle des frontières et la lutte contre l’immigration clandestine sont au centre de la politique migratoire états-unienne. L’application du droit international et le développement de l’aide sont deux préalables pour mettre fin aux migrations dans cette zone caribéenne toujours à la recherche d’une stabilité politique et sociale.

Haïti : 15 ans d’actualités - 1990-2004
COLLECTIF HAITI DE FRANCE- PARIS : CDrom, 2005.
Le Collectif Haïti de France s’est donné pour objectif de soutenir le processus de démocratisation en Haïti. Il développe son activité dans la collecte et la diffusion d’informations, le plaidoyer pour la défense des Droits de l’Homme et le renforcement de la société civile. Il publie un bulletin hebdomadaire "Une semaine en Haïti" et un bulletin mensuel "Nouvelles images d’Haïti". De l’Etat de siège de janvier 1990 avant l’élection triomphale à la présidence de Jean-Bertrand Aristide, le curé des bidonvilles, à son départ sous les pressions internes et internationales en février 2004, ces publications constituent une véritable chronique de l’actualité et de la vie haïtienne.

Haïti et la France : Rapport à Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères
DEBRAY, Régis - PARIS : LA TABLE RONDE, 2004, 127 P.
Parce que la France a eu depuis 2 siècles des relations particulières avec la république d’Haïti, de façons diverses, il a été demandé à un groupe de personnalités compétentes, sous la houlette de Régis Debray, de réfléchir et de faire des propositions sur la coopération à développer entre ces deux pays.La composition du groupe et la plume du coordinateur ont donné à ce rapport un lustre inusité

Haïti n’existe pas : 1804-2004, deux cents ans de solitude
WARGNY, Christophe - PARIS : AUTREMENT, 2004/01, 191 P.
Après une décennie d’espoir entre 1986 et 1996, Haïti est retombé dans la désespérance. Jean-Bernard Aristide et le mouvement qui l’avait porté au pouvoir ont fortement déçu tous ceux qui s’étaient engagés. Pour comprendre d’où vient ce "naufrage d’un projet collectif", l’histoire doit être revisitée. Depuis 1804, date de la fin de la guerre d’indépendance victorieuse menée par les esclaves noirs contre les forces armées françaises envoyées pour rétablir l’ordre colonial et l’esclavage, Haïti a été puni. Le nouvel Etat a été mis "en quarantaine et en coupe réglée par l’Ancien et le Nouveau Monde, unis pour l’empêcher d’exister en tant qu’Etat ; ensemble, ils ont maintenu une société coloniale jusqu’au XXIème siècle". Après le coup d’Etat de 1991 et trois ans d’exil, Aristide a abandonné son programme de réformes en composant avec les élites et leurs mercenaires, traditionnels amis et complices des Etats-Unis.

Haïti, de l’indépendance à la dépendance
DOUYON, Frantz - PARIS : L’HARMATTAN, 2004, 180 P.
Haïti, la première république noire, est maintenant appelé banalement "le pays le plus pauvre de l’hémisphère". Et les Haïtiens se demandent horrifiés par le délabrement de leur pays : comment en est-on arrivé là ? L’auteur ne prétend pas répondre à toutes les questions. Il a constitué avec cet ouvrage un dossier qui fournit des éléments d’analyse et de compréhension. C’est à la fois une grille de lecture et un diagnostic qui propose des clés pour comprendre le parcours particulier d’Haïti.

Restavec : Enfant-esclave en Haïti
CADET, Jean-Robert - PARIS : SEUIL, 2002/06, 269 P.
L’auteur, militant de la lutte contre l’esclavage des enfants, raconte ici sa propre histoire. En Haïti, les "restavecs" sont des enfants pauvres, donnés par leurs parents à des familles aisées dans l’espoir qu’ils échapperont à la misère et pourront fréquenter l’école. Mais la réalité est tout autre. Des milliers d’enfants (300.000 selon l’UNICEF) sont réduits en esclavage par leur famille d’accueil.

Haïti, la perle nue
BARTHELEMY, Gérard ; BARTHELEMY, Mimi - CHATEAUNEUF-LE-ROUGE : VENTS D’AILLEURS, 2001, 96 P.
Ce petit livre très illustré permet une approche d’Haïti par l’aspect écologique. Il permet de découvrir le pays, de saisir le lien entre la terre et les hommes et de remonter dans l’histoire du pays. Il montre aussi tous les problèmes environnementaux qui se posent à ce pays : pollution, déforestation, érosion, surpopulation des villes.

Misère, religion et politique en Haïti : Diabolisation et mal politique
CORTEN, André - PARIS : KARTHALA, 2001/03, 250 P.
Cet ouvrage présente les différents courants religieux qui traversent la société haïtienne. La profusion d’imaginaires religieux favorise un discours social centré sur les forces du mal et apporte ainsi une réponse à la situation de grande pauvreté de la majorité de la population, à la criminalisation et à la lumpen-prolétarisation.

Saint-Jules gros orteil
ROUILLE D’ORFEUIL, Henri - PARIS : DESCLEE DE BROUWER, 1998/01, roman - 423 P.
En Haïti, les "nègres gros orteils" sont les derniers des paysans. Poussé par la nécessité et happé par les invitations ambiguës de la coopération internationale, Saint-Jules, modeste agriculteur, sort de son monde et se lance dans une bataille aventureuse. Des mers de maïs du Minnesota aux brûlis de l’Amazonie, du Sahel désertifié aux ballets diplomatiques de Rome et de Port-au-Prince, il multiplie les rencontres et les étonnements. Au contact d’un vieux professeur noir américain, d’un capitaine, d’une pasionaria brésilienne et d’une multitude de têtes de mules, il découvre qu’il n’est pas seul à refuser la fatalité de la fin des paysanneries.

Les origines de la structure agraire en Haïti
CASTOR, Suzy - PORT-AU-PRINCE : CRESFED, 1998, 72 P.
Dans la perspective d’une nécessaire réforme agraire en Haïti, cet ouvrage permet d’appréhender les origines de la structure agraire contemporaine de ce pays. Après une approche historique de l’esclavage à Saint-Domingue et de son abolition, l’auteur étudie ses conséquences sur la question agraire et le rôle joué par l’administration coloniale. Avec l’abolition de l’esclavage en 1793, une période de transition va marquer durablement la structure agraire de la colonie française de Saint-Denis qui devient la nation indépendante d’Haïti.

Haïti terre cassée... : quinze ans dans la campagne haïtienne
SUGIER, Claire - PARIS : L’HARMATTAN, 1996/05, 304 P.
L’auteur qui a passé quinze ans auprès des populations haïtiennes, tente de faire le bilan de cette action. Les ébauches de réponse apportées ici ouvrent sur la terre haïtienne un regard nouveau, des perspectives qui peuvent aider le volontaire dans les contradictions de son action, mais aussi tous ceux qui s’interrogent sur l’avenir des laissés pour compte du développement.

Haïti : dix ans d’histoire secrète
JALLOT, Nicolas ; LESAGE, Laurent - PARIS : FELIN, 1995/11, 213 P.
Cette enquête porte sur dix ans d’histoire d’Haïti, de la fin du règne de Jean-Claude Duvalier, au terme du mandat du prêtre-président, Jean-Bertrand Aristide. Elle montre une nation au passé glorieux, fière de ses ancêtres héros de la lutte contre l’esclavage et les troupes de Napoléon et fondateurs de la première république noire au monde. Elle permet d’expliquer comment une dynastie -celle des Duvalier- des grandes familles affairistes, des militaires contrebandiers et trafiquants de drogue, des miliciens sanguinaires, des ministres comploteurs, dominent et terrorisent le peuple. Elle montre aussi le jeu d’un clergé divisé, dont une frange fréquente la jet-set et s’oppose à un curé devenu président, tandis que l’autre s’engage aux côtés des pauvres.

La tragédie du Roi Christophe
CESAIRE, Aimé - PARIS : PRESENCE AFRICAINE, 1994/10, 157 P.
Au début du dix-neuvième siècle, Haïti est devenu un pays indépendant. Henri Christophe est un général noir qui a lutté pour libérer son pays de la colonisation française. A la mort du premier chef de l’Etat, Dessalines, il refuse de devenir Président de la République, trouvant qu’il n’aura pas assez de pouvoir. Il crée un royaume au Nord du pays, à Cap Haïtien, et se laisse griser par le pouvoir.

Les mystères du vaudou
HURBON, Laënnec - PARIS : GALLIMARD, 1993/11, 176 P.
Le vaudou est une puissance invisible qui peut intervenir à tout moment dans la société des humains. La déportation de millions d’esclaves noirs a entraîné la reconstitution en Amérique de croyances et de pratiques africaines sous des formes diverses. Cette religion a été un lien communautaire qui a constitué la base clandestine de diverses luttes pour la liberté. Les Etats-Unis ont répandu la croyance en un lien entre vaudou et sauvagerie, justifiant ainsi l’occupation américaine d’Haïti. Le culte des morts s’est développé, source de ségrégation.

Haïti : Alerte, on tue !
DEJEAN, Paul - MONTREAL : CIDIHCA, 1993, 304 P.
L’auteur a réuni des textes consacrés de près ou de loin à la crise déclenchée par le sanglant Coup d’état militaire de septembre 1991, dans le but de donner aux amis du peuple d’Haïti des données sérieuses qui leur permettent d’apporter leur aide aux sept millions d’êtres humains épris de démocratie et de justice et qui souffrent de la situation de répression où ils sont actuellement.

La République haïtienne : Etat des lieux et perspectives
BARTHELEMY, G. ; GIRAUD, Ch. - PARIS : ADEC ; KARTHALA, 1993/01, 488 P.
A un moment où les espoirs d’un renouveau semblaient enfin se réaliser en Haïti, sous la présidence du Père Aristide, de nombreux intellectuels, chercheurs, spécialistes se sont réunis en mars 1991 pour faire le point sur les richesses et les lacunes du "système haïtien". Le Coup d’Etat survenu quelques mois plus tard n’a fait que rendre plus pertinentes les analyses présentées qui couvrent les domaines les plus importants de la vie d’Haïti.

La chute de la maison Duvalier
BONNARDOT, Martin-Luc ; DANROC, Gilles - PARIS : KARTHALA, 1989, 319 P.
Ensemble de textes portant témoignage de la période qui a précédé le départ des Duvalier. Apparaissent ici les forces en mouvement et leurs faiblesse. Le livre s’achève sur l’analyse des trois années qui ont suivi et le chemin à parcourir.

Vaudou, sorciers, empoisonneurs : de Saint-Domingue à Haïti
PLUCHON, Pierre - PARIS : KARTHALA, 1987/10, 287 P.
Le vaudou, croyance originaire du Bénin, qui s’est ancré en Haïti et à Saint-Domingue est un culte qui dispose d’officiants, de rites et de symboles. Il rassemble les esclaves noirs grâce à sa forte structure. Les jésuites luttèrent contre ce culte. C’est sur le vaudou que s’appuyèrent les soulèvements de 1791 à 1804. Actuellement il coexiste en Haïti avec la religion catholique.

Sucre amer
LEMOINE, Maurice - PARIS : ENCRE, 1981/04, 295 P.
L’auteur présente ici un reportage sur les Haïtiens (15000) qui chaque année sont vendus comme des esclaves par le Président Duvalier et ses "tontons macoutes" pour travailler dans les plantations de canne de la République Dominicaine. Ils sont exploités, affamés, battus, parqués comme du bétail, sans espoir de pouvoir s’enfuir.

Gouverneurs de la rosée
ROUMAIN, Jacques - PARIS : DESORMEAUX, 1944, 272 P.
Ce roman est venu tout droit de l’histoire haïtienne, d’un peuple au courage certain mais dont les énergies ont été dévoyées. Tragédie, rêve, espoir, ce livre c’est le rêve d’une Haïti, unie, forte de sa paysannerie.

Articles

Haïti, un an après le séisme
TEMOIGNAGE CHRETIEN, n°3424-3425, 2010/12/23, P. 29-38
Une grande partie du pays a été détruite par le séisme de janvier 2009 comme souvent, la communauté internationale s’est émue. Elle a fait des promesses dont les sinistrés n’ont pas vu la couleur, puis elle a oublié. Pourtant rien n’est réglé entre cyclones, famine et choléra. Seul le sens de la solidarité a permis aux Haïtiens de tenir. A travers différents articles, ce dossier rend compte de la situation en janvier 2010.

Haïti : sortir de la dépendance humanitaire
SALIGNON, Pierre (sous la dir. de) - HUMANITAIRE, 2010/12, P. 14-81
Depuis le séisme qui a dévasté Haïti le 12 janvier 2010, le pays a connu un déploiement rapide et conséquent de l’aide internationale. Pour autant, les critiques de la population, relayées par de nombreux intellectuels haïtiens, et adressées pêle-mêle aux ONG, aux coopérations nationales, et aux organisations internationales, ne désenflent pas. Presqu’un an après, à l’heure des bilans, qu’en est il des actions concrètement menées, des promesses de dons annoncées et des responsabilités de tous les acteurs engagés ? Alors que les élections présidentielles du 28 novembre laissent espérer une reprise en mains de son avenir par le peuple haïtien, faudrait-il désormais et non sans une apparence de paradoxe aider le pays à sortir de la dépendance humanitaire ?

Haïti : Les routes de la faim
ABBIATECI, Jean ; TACK, Julien (photos) - TEMOIGNAGE CHRETIEN, n°3336, 2009/02/19, P. 5-8
Chaque jour, poussés par la faim, des paysans haïtiens quittent leurs campagnes pour la capitale Port-au-Prince, fuyant la misère des champs pour la misère des bidonvilles.

Haiti, en panne d’avenir
LA CHRONIQUE, n°267, 2009/02 (http://www.amnesty.fr...)
Dossier comprenant :
De crise en crise - CAROIT, J.M.
La souffrance invisible des "restavecs" – ABBIATECI, Jean
Une violence généralisée contre les filles – Reportages photo
Zone franche, zone de non-droit - ABBIATECI, Jean
Un pays gangrené par la corruption - GIROT, Marc –
La culture haïtienne au vent du large - CARTON, Aurélie

Haïti : colère populaire sur fond de crise totale
MATHURIN, Maggy - ALTERNATIVES SUD, n°4, 2008/12, P. 211-214
Les émeutes meurtrières qui ont secoué Haïti en avril 2008 ont été les premières dans le monde, mais se sont ensuite répété dans de nombreux pays. Ces manifestations ont pris une tournure violente. Il faut les replacer dans le contexte de la longue dérive de la société haïtienne et de la perte de sa relative autosuffisance alimentaire.

Haïti : combattre le déboisement ou les inégalités sociales ?
LOUIS, Llonor - ALTERNATIVES SUD, n°3, 2008/09, 209 P.
En Haïti, la dégradation de l’environnement, responsable d’une grande sensibilité aux inondations, est due au déboisement causé par la production de charbon de bois par les paysans. En fait la pauvreté et les inégalités sociales ne leur donnent pas la possibilité d’accès à d’autres sources d’énergie et ainsi de trouver un substitut au charbon de bois. Seul un programme ambitieux d’aide au reboisement, y compris en milieu urbain, associé à la lutte contre les disparités socio-économiques est capable de redresser la situation.

Les émeutes de la faim font réfléchir
JADOUL, Xavier - ANTIPODES, n°182, 2008/09, P. 14-20
Haïti est durement frappée par la crise alimentaire mondiale. Dans ce pays marqué par l’instabilité politique et l’insécurité, la communauté internationale intervient de manière inadaptée : les politiques d’aides délaissent le développement agricole pour subventionner des activités plus rentables et lucratives qui ne profitent pas à la majorité des Haïtiens. Les plus pauvres en sont réduits à se nourrir de galettes de terre, et dans les bidonvilles des émeutes de la faim ont éclatées. Les ONG qui soutiennent la relance d’une production locale semblent bien impuissantes face au dumping des multinationales et aux distributions du PAM, qui modifient les habitudes alimentaires.

Haïti, ce pays en dehors
WARGNY, Christophe - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°653, 2008/08, P. 8-9
La misère frappe les trois-quarts des Haïtiens. Le pays paie cinquante ans de fuite des cerveaux (qui continue) et d’incurie politique. L’accroissement démographique et les conflits pour la terre entraînent une obligation d’importer une grande partie de la nourriture, d’autant plus que le riz américain très subventionné décourage les petits paysans. Le président Préval, réélu en 2006, propose Madame Michèle Pierre-Louis au poste de premier ministre. Liée au mouvement social, soutenue par l’intelligentsia, et réputée incorruptible, elle serait une chance pour le pays. Mais il faut que le Sénat accepte une femme.

Des centaines de milliers d’esclaves au paradis dominicain
FERNANDEZ, Benjamin - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°653, 2008/08, P. 8-9
Chaque année, vingt-cinq mille Haïtiens passent en République dominicaine pour la récolte de la canne à sucre. Appâtés par des promesses mirobolantes, ils sont en réalité rackettés et entassés dans des bâtiments sans eau ni électricité et doivent travailler tout le jour pour des salaires de misère. Souvent, à la fin de la récolte, ils n’ont pas les moyens de rentrer chez eux. La politique d’immigration de la République dominicaine est de plus en plus restrictive, ainsi que la politique discriminatoire à l’égard des enfants nés de migrants. Toutes ces réglementations font de ces travailleurs esclaves une source de profit considérable pour l’oligarchie dominicaine qui lutte contre toute information réelle sur ce qui se passe, poursuivant en justice
ceux qui ternissent leur image.

Rendre justice au peuple haïtien, c’est encore possible !
VIVIEN, Renaud - LES AUTRES VOIX DE LA PLANETE, n°39, 2008/07, P. 16-18
En 2008, le peuple haïtien risque d’être victime de deux injustices majeures : la perte définitive des avoirs spoliés par l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier et placés en Suisse et le report du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) promue par la Banque Mondiale et le FMI. Ce report signifie qu’Haïti devra continuer à se soumettre aux diktats du FMI et de la Banque Mondiale et à payer le service de la dette qui pèse lourdement sur son budget.

L’infamie internationale
PARIS, Hannah - VOLCANS, n°67-68, 2008/07, P. 24-25
Soumis au démantèlement de l’agriculture et au blocage de l’émigration, Haïti est devenu le pays d’une main-d’oeuvre bon marché et docile au profit des usines de montage qui s’y développent (maquilas), protégées par l’armée si nécessaire. Ce pays est un enjeu majeur pour les Etats-Unis avec deux bases militaires en préparation et une ambassade grandiose en construction à Port au Prince. Il est victime de sa situation géostratégique mais son potentiel révolutionnaire reste actif malgré deux siècles d’écrasement systématique.

La question de l’immigration dans le discours politique : le cas des Haïtiens en République Dominicaine
VAIRAC, Muriel - HOMMES ET MIGRATIONS, n°1274, 2008/07, P. 48-59
De nombreux Haïtiens migrent clandestinement en République dominicaine, plus riche, pour travailler. Vivant dans des conditions très précaires, sans statut juridique, ils sont les boucs émissaires d’une société en crise. Mais en République dominicaine, comme dans de nombreux pays, l’immigration est fortement critiquée et instrumentalisée par ceux-là même qui y ont recours.

Des esclaves haïtiens au Paradis
PORTNOI, Sarah – ALTERMONDES, n° 10, 2007/06, P. 12-13
En République Dominicaine, le sucre est produit dans des conditions qui rappellent celles de l’esclavage. 90% de la main d’œuvre employée est constituée d’immigrants haïtiens, quasi-clandestins, qui tentent d’échapper à la misère qui sévit dans leur pays.

Haïti, le poids de l’injustice
HIPPOLYTE, Auristel - LE JOUET ENRAGE, n°7, 2007/03, P. 10-11
La violence qui règne dans certains quartiers de Haïti est continuellement soulignée. Mais les raisons profondes de cette violence sont à chercher dans l’histoire de la première occupation d’Haïti par les Etats-Unis au début du XXe siècle. La résistance du peuple haïtien à une colonisation brutale a été matée dans le sang. Il appartient également au peuple de refuser l’occupation étrangère actuelle.

La mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) fait des victimes
CHALMERS, Camille - DIAL, n°2908, 2007/02/01, 2 P.
Novembre et décembre 2006 ont vu l’augmentation des enlèvements et des assassinats de jeunes et d’enfants ce qui a terrorisé la population. La droite semble se venger ainsi de sa déroute électorale de février 2006. Un autre élément panique la population, c’est le rapatriement par les Etats-Unis de criminels d’origine haïtienne, au rythme de cent par mois. Le 22 décembre 2006, une intervention de la mission des Nations-Unies a aussi provoqué la mort de plusieurs personnes et de nombreux blessés.

Haïti : paysans sans terres et terres sans paysans
EDSON LOUIDOR, Wooldy - DIAL, n°2917, 2007/03/01, 3 P.
Jean André Victor, ingénieur agronome, remarque qu’il y a 600 000 paysans sans terre alors que des champs sont abandonnés un peu partout. Depuis l’indépendance du pays en 1804, les paysans se sont pourtant manifestés. Le morcellement des pouvoirs et des institutions a compliqué la question agraire. Il est donc proposé d’aménager le territoire d’une manière cohérente, de créer une banque de crédit pour l’agriculture et de délivrer des titres de propriété inattaquables.

Le droit social manque (encore) de dents
ETIENNE, Yannick - ALTERMONDES, n°6, 2006/06, P. 33
La SFI (Société Financière Internationale) est la branche d’investissement de la Banque mondiale. Suite à la forte mobilisation du syndicat haïtien Batay Ouvriye, en appui à la lutte des ouvriers de Codevi (entreprise produisant des jeans pour la multinationale Levi’s), des avancées significatives ont été obtenues : signature d’une convention collective entre la direction de l’usine et le syndicat et adoption de nouvelles normes par la SFI.

Crise de l’Etat et intervention internationale à Haïti
GERARD, Pierre-Charles - ALTERNATIVES SUD, n°3, 2004/11, P. 83-94
Pour mieux souligner la relativité de l’indépendance d’Haïti, l’année 2004 a vu une nouvelle intervention étrangère dans ce pays. Cette intervention, au nom des Nations unies, pourrait être louable (qui peut être contre la sauvegarde de la démocratie ?) si elle n’avait pas servi en fait à maintenir un pouvoir en place. Ce droit d’ingérence montre ses limites, puisque cette action des Nations unies vient court-circuiter un processus de contestation populaire qui mettait en cause le pouvoir personnel d’Aristide et tentait de faire émerger une véritable alternative politique.