Agir avec des partenaires

Qu’est-ce qu’un partenaire ?

Cette question est fondamentale lorsque l’on travaille sur un projet de coopération et de solidarité internationales. C’est un terme qui revient souvent et dont il est utile de préciser le sens.

Pour ritimo, la définition proposée est la suivante :
« Partenariat : mot très récent, apparu officiellement en 1984, qui est désormais utilisé dans tous les milieux (entreprise, institutionnel, éducatif, associatif…).
Il désigne l’association de différentes personnes ou groupes de personnes qui, tout en maintenant leur autonomie, acceptent de mettre en commun leurs efforts en vue de réaliser un objectif commun.
En matière de solidarité internationale, la notion de partenariat est introduite à partir des années 1990, pour désigner l’échange d’expériences entre les acteur·rices du Nord et du Sud sur le plan du savoir et du savoir faire. Il suppose des relations égalitaires et réciproques entre les différentes parties. »
Le don, une solution, Ritimo, Cap Solidarités, Peuples solidaires - juillet 2011.

Il existe ainsi différents types de partenaires :
— Les partenaires financiers ;
— Les partenaires techniques ;
— Les partenaires humains ;
La mise en lien avec un partenaire est très importante pour la suite du projet.

Le partenariat dans la solidarité internationale

Il est ici question des partenaires internationaux. Afin de construire une relation durable avec les acteur·rices internationales·aux avec lesquel·les on va porter le projet, il est indispensable de prendre en compte les besoins de ceux-ci.

Or, la notion de besoin doit s’apprécier au regard de la société et de la culture dans laquelle elle s’inscrit. Identifier des besoins nécessite une analyse très fine, y compris de la part des personnes concernées.
De plus, un besoin apparent peut en cacher un autre. On peut penser qu’un village a fortement besoin d’un ordinateur et en apporter un, puis réaliser que le village n’a pas accès à l’électricité, que ses habitant·es ont d’abord besoin d’un revenu et d’un État capable d’assurer l’entretien des infrastructures et la fourniture de l’électricité. C’est là que tout se complique.
La réalisation d’une étude de milieu (de connaissance du terrain) permet de chercher des informations et d’aller à la rencontre de personnes ressources pour mieux comprendre (voir « pour aller plus loin : guide pour aider à la connaissance des partenaires »).

A lire

Mes salutations coloniales
Un texte d’éducation et de réflexion élaboré par des militant·es du Projet Accompagnement Québec-Guatemala, Mars 2016.
Ce texte offre des pistes de réflexions critiques et des questionnements ancrés dans une perspective antiraciste au sujet des habitudes et réflexes des Occidentaux·ales qui se déplacent dans des pays du Sud pour l’accompagnement ou pour d’autres types de projets de coopération ou de solidarité internationales.
https://www.paqg.org/wp-content/uploads/2017/04/MesSalutationsColoniales_PAQG.pdf

Réflexion sur la notion de réciprocité dans la coopération internationale
Ibrahim Dan Bariah Mahamadou Kabir, Horizons solidaires, 2013.
A travers cette analyse et d’autres travaux à venir, Horizons solidaires conduit une réflexion sur les fondements, évolutions et conditions de pérennisation d’un partenariat de coopération internationale.
https://www.horizons-solidaires.org/actions/la-cooperation-internationale

Approche de la coopération internationale au niveau des territoires
Pays de Savoie solidaires, plateforme départementale des acteurs de la solidarité internationale a développé sur son site sa vision de la coopération internationale : « Malgré des contextes locaux très différents, notre approche de la coopération est identique : proposer une relation durable entre territoires partenaires impliquant fortement les populations locales dans la mise en place de projets communs de développement local ».
https://paysdesavoiesolidaires.org/cooperations-solidaire-en-savoie/notre-approche/

Efficacité du développement : lignes directrices
Les ONG membres du Cercle (plateforme des ONG luxembourgeoises de solidarité internationale) réalisent leurs actions de développement à travers le partenariat. Ce document synthétique rappelle les 20 points de vigilance et d’attention quand on construit une relation partenariale.
http://cercle.lu/download/lignes_directrices.pdf

Guide pour agir dans un contexte interculturel
Co-édité par Engagé·es & Déterminé·es (ex Étudiants & Développement), Animafac et Radio Campus France en 2012, ce guide se veut un outil d’aide à l’engagement étudiant. Véritable condensé d’expériences décliné en cinq fiches pratiques, il donne des pistes pour identifier un partenaire, préparer une rencontre ou encore faire financer un projet.
Ce guide indique aussi comment prendre en compte au mieux les différences culturelles et en faire un atout… pour que projet interculturel rime avec enrichissement personnel !
https://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/Agir-dans-un-contexte-interculturel-ED-et-Animafac-2012.pdf

75 questions pour aborder l’interculturel, Michel Sauquet, Martin Vielajus, 2015
Guide et conseils pour bien gérer le multiculturalisme à partir de onze thèmes : temps, statut social, pouvoir, argent, etc. Cet outil permet de tenir compte des différences de représentation et de mettre en place de bonnes pratiques.
http://docs.eclm.fr/pdf_annexe/IntelligenceInterculturelleArticleTribuneFondaMars2014.pdf

Co-écrire le projet avec les partenaires

Une fois la relation établie et les besoins identifiés, intervient la phase de rédaction du projet et de construction du partenariat technique (de répartition des responsabilités, tâches...). Lors de cette étape, les deux partenaires doivent pouvoir au mieux rédiger ensemble le dossier de présentation, ou au minimum avoir un échange sur le contenu de ce dossier. Le·la porteur·euse pourra utiliser les recherches effectuées lors des autres étapes.
Il peut être utile de réaliser un échéancier (en amont, pendant, et après le projet) et la répartition des tâches entre porteur·euses étranger·es et français·es (voir la grille pour aider à co-écrire le projet avec ses partenaires). A cette phase intervient la recherche de financement.

Les partenaires financiers

Les gros budgets ne sont pas toujours synonymes de bons projets. On peut faire beaucoup avec peu de moyens et beaucoup d’inventivité.
Certes, il faut un minimum de moyens mais cette question ne doit pas se substituer à toutes les autres. S’investir pour la solidarité internationale, c’est donner de son temps… et de son argent.
Il ne faut pas vouloir à tout prix obtenir des financements pour couvrir ses frais de voyage et de séjour ou démontrer son esprit « d’entreprenariat » aux organismes co-financeurs : monter un projet de solidarité ne doit pas se confondre avec l’organisation d’un séjour touristique amélioré. Obtenir des subventions ou des aides ne doit pas être une condition impérative pour partir. De plus, la recherche de financement demande beaucoup de temps et d’énergie, qui risquent d’être perdus pour d’autres aspects du projet.
En général, les bailleurs de fonds sont attentif·ves à ce que le budget comporte une part d’autofinancement ou d’apport personnel.

Soutiens financiers possibles

Dans tout projet de coopération ou de solidarité internationales, la part d’autofinancement et la participation du partenaire sont les premiers éléments à évaluer. La recherche de partenaires financiers est fonction du secteur, du pays et de la taille du projet. Au niveau local, certains conseils régionaux, généraux et communes proposent des dispositifs de soutien (consultez leurs sites).

Agence Française de Développement
L’Agence Française de Développement finance des programmes selon des critères et procédures spécifiques (généralement pour les gros projets).
https://www.afd.fr/fr/financer-les-projets

Fondations
Certaines fondations, entreprises ou associations soutiennent les projets de solidarité internationale montés par des jeunes.
https://www.fondationdefrance.org/fr/les-fondations-qui-agisssent-linternational

Ville Vie Vacances - Solidarité Internationale / Jeunesse Solidarité Internationale (VVVSI /JSI)
Ce programme est soutenu par le Ministère des Affaires Étrangères. Il vise à soutenir la rencontre interculturelle entre jeunes du Nord et jeunes du Sud par l’intermédiaire de la co-organisation de chantiers. Le VVVSI concerne des jeunes habitant·es des quartiers classés « en difficulté » et le JSI s’adresse aux « autres ». Ces deux dispositifs sont ouverts au 15-25 ans et concernent de nombreux pays (voir la liste sur le site du Fonjep). Pour obtenir un soutien VVVSI/JSI, il est essentiel que la co-construction du projet par les jeunes des deux pays soit palpable dans la demande de financement, et qu’il y ait une préparation au départ sérieuse.
https://www.fonjep.org/solidarite-internationale/projets-de-jeunes-jsi-et-vvvsi

Bourse Zellidja
Bourse à destination des 16-20 ans qui partent seul·es pour une première expérience. Il s’agit de « bourses de voyage ». Les projets humanitaires ne sont pas éligibles.
https://www.zellidja.com/quest-ce-quune-bourse-zellidja

Le CROUS
Selon votre région, renseignez-vous auprès de votre CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) et du service relations internationales de votre université. Des échanges étudiants avec des pays du Sud sont possibles, ainsi que des financements de projets.
https://www.etudiant.gouv.fr/fr/des-aides-pour-vos-projets-culturels-et-artistiques-1342

Trouver des partenaires

Les associations membres du réseau ritimo travaillent depuis longtemps avec des partenaires internationaux. Pour trouver un partenaire, les jeunes porteur·euses de projets de solidarité internationale peuvent s’adresser à leur centre Ritimo local : https://www.ritimo.org/Ou-nous-trouver

La Maison de l’international
« Inaugurée en novembre 2019, la Maison de l’International située à Lormont est un lieu ressource à destination des jeunes et des acteurs jeunesse ayant un projet à l’International. » Animée par Cool’eurs du Monde, association membre du réseau ritimo, la Maison de l’international propose « des conseils et un accompagnement personnalisé à la mise en œuvre de projets internationaux ; une information spécifique sur les projets de jeunes et de solidarité internationale (chantiers, volontariats, stages, vacances solidaires, échanges de jeunes, échanges de compétences…) ».
http://cooleursdumonde.org/maison-de-linternational/

La Pépinière de la solidarité internationale
Créée par Frères des Hommes, la Pépinière de la solidarité internationale est un dispositif d’accueil et d’accompagnement de porteur.euse.s bénévoles de projets de solidarité internationale. Ils.elles réalisent leurs projets en lien avec une des 18 organisations partenaires de Frères des Hommes en Asie, Afrique et Amérique latine. En 2017, le dispositif est actif à Nantes, à Bordeaux et à Paris et va se développer sur deux autres villes.
https://www.lapepi.org

Pour approfondir

Grille pour appuyer la connaissance des partenaires - réalisation d’une étude de milieu (à télécharger en pdf)
Tiré du guide "Comment accompagner les jeunes dans leurs initiatives de solidarité internationale ?" (Cridev, JTM, Réseau IJ Bretagne - 2011)
Cette grille peut être utilisée afin de lancer le travail de connaissance des partenaires internationaux. Elle propose d’analyser la situation géopolitique, les atouts, limites et besoins du territoire d’accueil.
Cette même étude de milieu peut être réalisée sur le territoire de départ, c’est à dire le terrain de naissance du projet.

Grille pour aider à co-écrire le projet avec ses partenaires (à télécharger en pdf)
Tiré du guide "Comment accompagner les jeunes dans leurs initiatives de solidarité internationale ?" (Cridev, JTM, Réseau IJ Bretagne - 2011)
Cette grille constitue une base de travail pour écrire le projet avec son partenaire.