Réaliser un bilan

Le temps du bilan fait partie intégrante du projet. Tout d’abord, cette phase du projet est importante pour les jeunes qui ont mené le projet. Au delà de relater son expérience, elle permet de prendre du recul, de mettre des mots et d’investir ce qui a été vécu. C’est souvent suite à cette étape que l’expérience vécue donne envie de s’investir autrement, de poursuivre son engagement pour plus de solidarité internationale.
Ce moment est aussi important pour l’entourage du.de la porteur.euse de projet qui a suivi de près ou de loin l’expérience menée et que ce bilan aide à mieux comprendre.
Elle est aussi indispensable auprès de tous les partenaires qui ont permis à ce projet d’exister.

Témoigner pour éduquer à la solidarité internationale

Enfin, le bilan, quand il est travaillé et proposé sous forme de restitution, participe à l’éducation à la solidarité internationale : il aide à mieux comprendre le monde et à trouver la place que l’on peut prendre pour réduire les inégalités mondiales.
Raconter son expérience, témoigner de ce qu’on a vu, compris, ressenti au contact d’autres modes de vie, de faire, de penser, est aussi une façon d’être solidaire des populations qui nous ont accueilli.e.s et qui subissent ces inégalités mondiales. Cela peut par exemple susciter de nouvelles envies de solidarité chez d’autres : c’est souvent en entendant un récit de voyage, un retour d’expérience solidaire, que l’on s’est engagé.e à son tour dans un projet de solidarité internationale.
L’expérience de la solidarité à l’étranger peut également nourrir des engagements au retour, dans notre ville ou région d’origine. Que ce soit en encourageant les initiatives solidaires comme le commerce équitable ou l’engagement pour le climat, pour défendre les droits humains et l’aide au développement dans les politiques publiques, ou pour lutter contre le racisme et les préjugés à l’égard des étranger.e.s, il y a de nombreuses façon d’agir ici pour être solidaire à l’international.
Le champ de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale permet de faire ce lien entre expérience à l’étranger et engagement au retour. C’est un mouvement important qui rassemble de nombreuses associations ainsi que d’autres acteurs de l’éducation populaire et de l’engagement citoyen. Pour en savoir plus, consultez la partie « Comment être solidaire près de chez soi ».

Préparer son bilan avant le départ

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, un bilan ne se travaille pas au retour de voyage. Afin d’être réussi, un bilan se pense et se prépare en amont de l’expérience, dès les premières étapes de la préparation au voyage. Se poser à l’avance des questions sur la forme du bilan (une forme artistique ou originale, un lieu ou un moment dédié, des publics ciblés) ainsi que sur ce qu’on souhaite partager (son expérience personnelle, les facteurs de réussite du projet, la découverte d’une nouvelle région et d’une culture...) permet de mieux recueillir, une fois sur place, les éléments que l’on souhaite retenir et partager.
Penser à l’avance son bilan permet aussi d’aller plus loin dans l’expérience. Certaines formes de restitution peuvent nécessiter du matériel spécifique comme un bon appareil photo ou du matériel d’enregistrement. Il peut aussi être utile de se former à l’utilisation de ce matériel et aux formes d’expressions que l’on souhaite expérimenter. Également, s’interroger sur le sens et le message de son bilan peut nous inciter à rencontrer des personnes en particulier, à visiter des lieux spécifiques ou à faire des recherches plus approfondies sur un sujet, avant et pendant le voyage. Finalement, préparer son bilan en amont du voyage nous permet de mieux vivre celui-ci.
« On croit qu’on va faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait. » (Nicolas Bouvier, L’usage du monde)

Pour approfondir

Grille « Réaliser un bilan » (à télécharger en pdf)
Tiré du guide "Comment accompagner les jeunes dans leurs initiatives de solidarité internationale ?" (Cridev, JTM, Réseau IJ Bretagne - 2011)
Ce tableau donne des pistes concrètes pour élaborer un bilan de son expérience de façon originale.

Guide retour, Fanny Passicos, Clong-Volontariat, 2017.
Le retour est un nouveau départ et il requiert aussi un engagement. Les conseils pratiques de ce guide sont là pour aider à communiquer sur ce qui a été vécu « là-bas », pour valoriser son engagement, pour simplifier les démarches administratives et professionnelles, et pour donner des idées afin de pérenniser son engagement citoyen.
http://www.clong-volontariat.org/wp-content/uploads/2017/06/Guide-2017-web.pdf

Témoignages de porteurs de projet de solidarité internationale

La revue Bouts du Monde
Bouts du monde est une revue trimestrielle. Dans chaque numéro, une quinzaine de voyageur·euses proposent un regard neuf sur le monde à travers leurs expériences intimes du voyage. Aventures invraisemblables, grosses frayeurs, petits emmerdements ou grands bonheurs, Bouts du monde publie les notes des voyageur·euses qui dorment dans les petits carnets moleskines ou sur les blogs.
http://www.revue-boutsdumonde.com/

Les expériences de projets accompagnés par les membres ritimo
Les membres ritimo qui accompagnent des projets de solidarité internationale proposent souvent des supports de mise en valeur des expériences au retour du voyage. Par exemple, le Citim propose des témoignages écrits, audio et vidéos : celui de Merveille, une jeune allemande en service civique de réciprocité en France, le volontariat en Suède de Mathieu, le journal de bord de Manon au Mexique...
La consultation de ces supports peut donner de nouvelles idées pour formaliser son bilan d’expérience de façon originale et pertinente en s’inspirant de ce qui a déjà été fait. Parfois il est même possible de rencontrer les personnes qui ont mené ces projets.

Outils et étapes de la valorisation au retour
Le RED, réseau d’ECSI de l’enseignement agricole propose « des sessions de valorisation au retour » : « une fois l’expérience digérée (un ou deux mois après le retour), il est fondamental de relire et de relier l’expérience vécue à l’étranger pour mieux se projeter. » Pour accompagner ce travail, plusieurs séquences et outils d’animation sont proposés.
https://red.educagri.fr/valorisation-au-retour/