L’intersectionnalité, incontournable en ECSI

Une expérience pour rendre visibles les privilèges

Du côté de l’ECSI n°37 - décembre 2021

, par ritimo

Le jeu des privilèges

Public cible
A partir du collège

Finalité
Prendre conscience des multiples facteurs de discriminations et de leur intersection.

Supports utilisés
Le « Jeu des privilèges » édité par Topla, et rebaptisé en 2021 « Can you - le jeu des privilèges »

Organisation de l’expérience
Ce jeu fonctionne sur le même principe que le « pas en avant » du CCFD-Terre solidaire sur l’accès aux droits, mais cette fois-ci, avec des cartes évoquant davantage les questions liées à la construction sociale du genre, du handicap et de la race.

Etape 1
L’animateur·ice distribue à chaque participant·e une carte personnage à lire et à garder secrète. Les participant·es se placent côte-à-côte, en ligne, au fond de la pièce.
L’animateur·ice énonce ensuite plusieurs affirmations et les participant·es avancent d’un pas si ils·elles estiment que la situation énoncée est accessible au personnage, ou restent sur place si ce n’est pas le cas (par exemple, « je n’ai jamais eu de contrôle de police à cause de la couleur de ma peau », « personne ne pense que mon orientation sexuelle est une maladie », etc.) Au fur et à mesure de l’exercice, l’écart se creuse entre les participant·es.

Etape 2
Lorsque toutes les situations (sélectionné·es par l’animateur·ice selon les sujets qu’il·elle souhaite aborder) ont été énoncées, l’animateur·ice demande aux participant·es de regarder sa place dans le groupe et comment les autres ont pu avancer. Il·elle propose ensuite aux participant·es de présenter leur personnage et de revenir sur les situations qui les ont empêché·es d’avancer (y a-t-il eu des hésitations ? Comment a-t-on pris la décision d’avancer ou non ?). Ce temps de retour doit permettre de nommer les inégalités auxquelles ils·elles ont fait face et les stéréotypes qu’ils·elles ont pu reproduire avec leur personnage. Il peut également permettre d’évoquer les frustrations engendrées par les écarts qui se creusent, notamment pour les personnes qui restent au fond de la pièce.

Conclusion
Les personnages étant « complexes » (femme et lesbienne, racisé·e et avec un handicap...), le jeu permet d’aborder le concept d’intersectionnalité et de répondre à la question qui revient souvent : « la lutte contre une discrimination est-elle plus importante/plus urgente qu’une autre ? ».
Le jeu peut se poursuivre par une analyse personnelle des privilèges et des rapports de domination vécus par chacun·e.