L’indépendance formelle du Timor Leste date du 20 mai 2002, ce qui fait de ce petit pays l’un des plus jeunes du XXIe siècle ainsi qu’un symbole international de reconnaissance de droits d’un peuple. En effet, l’indépendance du Timor Oriental clôt un épisode d’une rare violence de l’histoire contemporaine et nous montre que la question identitaire reste un enjeu important de la démocratie à l’heure de la mondialisation.
Après plus de quatre cents ans de colonisation portugaise, ce petit pays a subi une très dure occupation par l’Indonésie, dans laquelle nombres d’auteurs identifient les conditions d’un génocide, jusqu’en 1999, puis accède enfin à la souveraineté politique. Petit de superficie, de population peu nombreuse et hétérogène, voisin de deux géants – Indonésie, Australie- il n’a aucune tradition étatique.
Depuis son indépendance, ce pays souffre de violentes crises touchant les politiques et la population civile ; elles ont ébranlé la construction démocratique nationale. Le Timor Leste est dans sa région l’un des rares pays défendant les valeurs des droits humains auprès des instances internationales. Ses atouts de développement sont manifestes :
– Tout d’abord, une politique économique relativement saine : pas de dette, pas de corruption notoire.
– Une volonté de négocier avec ses puissants voisins (Indonésie et surtout l’Australie), l’exploitation de ses réserves pétrolières sur une base durable, même si l’équité de l’accord est loin d’être garantie,
– Une très probable adhésion prochaine à l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est).
Malgré ces signes encourageants, le Timor Leste n’a pas fini de se construire. La question est alors de savoir, presque dix ans après son indépendance, quels sont les défis et enjeux actuels auxquels est confronté « ce petit pays en devenir ».