Stop à la marchandisation de l’éducation !

Une initiative sur l’éducation

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen·nes, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En septembre, la lumière est mise sur l’éducation.

Photo Solidarité Laïque

263 millions d’enfants et d’adolescent·es restent aujourd’hui privé·es d’éducation ou d’instruction car l’éducation c’est aussi et surtout la famille et la société dans le monde. Ce chiffre alarmant ne doit pas pour autant pousser les États à recourir à des multinationales qui voient l’éducation comme un marché lucratif.

L’éducation est un marché qui représente plus de 50 milliards de dollars. Le Partenariat mondial pour l’éducation a identifié 28 sociétés, venues pour l’essentiel des États-Unis et du Royaume Uni, qui ont mis en œuvre une stratégie pour installer des écoles privées dans les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne. Leur objectif n’est pas de dispenser un enseignement de qualité, mais de maximiser leurs profits. Dans ces écoles, les enseignant·es sont souvent peu ou pas formé·es, mal rémunéré·es et confronté·es à des classes surchargées. Les programmes scolaires sont standardisés et pensés de façon unilatérale depuis un pays du Nord. Ces écoles présumées « à bas coûts » imposent des frais d’inscription prohibitifs pour les plus pauvres. Les familles paient au jour le jour et quand la journée d’école n’est pas réglée, l’enfant est tout simplement renvoyé chez lui.
Si chaque pays doit faire face à des problématiques bien spécifiques, l’accès à l’éducation requiert à la fois une éducation publique forte et la régulation du secteur privé. La prise de conscience par les politiques est malheureusement trop lente.

Parmi ces multinationales, Bridge International Academies (BIA) déploie depuis 2009 un modèle de chaîne d’écoles à bas coûts dans les pays pauvres. L’entreprise est engagée depuis deux ans dans un bras de fer avec le gouvernement ougandais qui en dénonce les conditions d’hygiène et de sécurité et souhaite obtenir la fermeture de ces écoles. Les organisations de la société civile réclament aux investisseurs tels que Bill Gates et les agences publiques d’investissements des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Union Européenne de cesser leur soutien à cette société.

De nombreuses organisations de la société civile réunies autour de la campagne #NeVendezPaslEducation, se mobilisent contre cette dérégulation, qui met en péril l’éducation publique et le droit à une éducation gratuite et de qualité.
L’éducation pour tou.te.s, mais pas n’importe laquelle !

Pour en savoir plus : www.nevendezpasleducation.org