Niger : des classes passerelles pour les enfants déscolarisé·es 

Une initiative sur l’éducation

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour provoquer le changement. L’objectif est de comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En septembre, la lumière est mise sur l’éducation.

Dans une classe passerelle au Niger.
Crédits : Aide et Action

Au Niger, l’un des pays les plus pauvres de la planète, pris en tenaille depuis plus de 5 ans entre les crises du Mali et du nord du Nigéria, 7 jeunes sur 10 âgé·es de 15 ans et plus sont analphabètes. Les parents ne voient dans le système éducatif national que faiblesses et lacunes : manques d’infrastructures, de fournitures, et d’enseignant·es. Résultat : plus de 66% des enfants au Niger ne sont pas scolarisé·es. Ils et elles sont le plus souvent mis de force au travail ou récupéré·es par les groupes armés. Pour autant, inutile de proposer à ces jeunes de retourner sur les bancs d’une école classique, le manque de confiance en l’institution et le retard pris dans les apprentissages les conduisent à rapidement abandonner.

D’où l’idée, lancée par l’association Aide et Action, de développer dans les grands axes autour de Niamey, des classes dites passerelles. Installées au sein d’écoles traditionnelles, 40 nouvelles salles de classe accueillent aujourd’hui plus de 1053 apprenant·es, dont 486 filles. Des enseignant·es et animateur·rices, form·ées spécialement pour prendre en charge ces jeunes leur proposent un programme adapté afin de rattraper leurs retards et de les orienter vers des formations pouvant leur permettre de trouver un emploi.

94% des enfants inscrit·es sont resté·es dans les classes passerelles. Le secret de ce succès ? Des activités de mobilisation sociale lancées un an avant l’ouverture des classes, avec l’implication des leaders communautaires et religieux. Ces derniers ont joué un rôle essentiel pour sensibiliser les familles à l’importance de l’éducation et pour éviter les réticences et l’absentéisme des jeunes. Ils ont participé aux causeries éducatives, aux jeux de rôle et interactifs. Mais pas seulement, ils ont participé à l’ouverture de discussions sur la nécessité d’une plus grande égalité homme-femme.

Ces activités ont aussi permis de sensibiliser les jeunes à l’importance de leur rôle dans l’avenir d’un pays où un tiers de la population a moins de 18 ans.