Rio+20 : le futur que nous ne voulons pas

, par HAERINGER Nicolas

Les premières négociations sur le projet d’accord qui sera adopté à Rio, lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (sommet Rio+20) ont commencé la semaine passée. Les militants altermondialistes et écologistes se sont de leur côté retrouvés à Porto Alegre (Brésil), pour préparer leur participation à ce sommet, et discuter, entre autres, quelle option choisir parmi les suivantes : contribuer au processus de négociation, se situer « un pied dedans, un pied dehors », tenter de bloquer les négociations.

Les mirages de l’économie verte

L’avant-projet d’accord (intitulé « Le futur que nous voulons ») avait été rendu public peu avant par le secrétariat des Nations Unies. Ce texte, qui ne devrait évoluer qu’à la marge d’ici juin, entend promouvoir l’économie verte comme alternative aux impasses d’un capitalisme débridé, destructeur des écosystèmes. Il s’agit en quelque sorte d’étendre ce que le précédent sommet de Rio, en 1992, avait enclenché avec le "développement durable". Ce dernier était censé être un compromis entre le développement, perçu comme indissociable de la croissance et du productivisme, et la nécessaire protection des écosystèmes. Il prenait corps dans un plan d’action (Agenda 21), plusieurs milliers de recommandations et trois conventions (sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification).
C’est par exemple à Rio qu’avait été reconnu le principe d’une "responsabilité commune mais différenciée" des États dans le réchauffement climatique - les pays industrialisés admettaient ainsi leur responsabilité historique et s’engageaient à réaliser les efforts les plus importants dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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