Des migrations mondialisées et criminalisées

Repenser la libre circulation et l’inconditionnalité de l’accueil

, par RTM

En France, et plus particulièrement en Île-de-France, l’accès à toute demande d’asile est un vrai parcours du combattant et les conditions de vie des personnes exilées sont alarmantes. Pour pallier le manque de politique d’accueil,des associations accompagnent ces personnes et appellent les pouvoirs publics à garantir un accueil digne et humain pour tou·tes ; en 2022 le cas des Ukrainien·nes a montré que cela était possible.
La généralisation actuelle de la police des frontières avec ses multiples murs, ses camps de rétention et ses milliers de morts en mer Égée et en Méditerranée traduit une gestion politique et administrative de la migration qui repose sur le tri et le renvoi en contradiction avec la Convention de Genève (1951).
Il conviendrait donc d’actualiser les critères de la Convention qui doivent unifier dans un droit commun juridique l’accueil des réfugié·es, travailleur·ses migrant·es ou exilé·es et prendre en compte de nouvelles situations, telles que celles des personnes LGBTI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes), des femmes qui fuient les violences conjugales, de celleux qui refusent l’excision pour leurs filles et plus généralement tou·tes celleux qui sont dans l’espérance d’un monde meilleur que celui de la pauvreté entretenue par les politiques néolibérales mondialisées.

Manifestation "contre les frontières et leur monde" au poste frontière de Menton en 2017
Photo : Emmanuel 16/04/2017

Alors que les associations appellent à un accueil inconditionnel et à la libre circulation au nom du respect des droits humains, les nouveaux projets de lois qui se profilent en 2023, résumés par le vocabulaire simpliste du ministre « être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants » ne font que poursuivre un tri des personnes migrantes.
Toutes les mesures sécuritaires pour dissuader, repousser, traquer, ficher, maltraiter les personnes ne font que légitimer les idéologies xénophobes et aggraver les fractures sur le continent européen en renforçant les peurs. Elles confortent la perception que ces familles, ces femmes, ces hommes et ces enfants seraient une menace pour l’Europe et refusent de s’attaquer aux dysfonctionnements et aux injustices, causes de l’exil.