Écofascisme(s), de quoi parle-t-on ?

Glossaire

, par CIDES , ROUQUETTE-CORIAT Cécile

Accélérationnisme : Le courant de pensée accélérationniste prône l’accélération des tendances autodestructrices de la société (surproduction, exploitation…) pour arriver plus rapidement à l’effondrement de la civilisation capitaliste. La finalité de l’accélérationnisme (qu’il soit de droite, de gauche, écologique ou pas) est d’aller plus rapidement vers une transformation sociétale radicale.

Capacité de charge  : La capacité de charge ou capacité porteuse, en écologie, est la taille maximale de la population d’un organisme (nombre d’individus) qu’un milieu donné peut supporter sans subir de dégradation irrémédiable. La simplicité de cette définition cache toutefois la complexité réelle du concept et de son application.

Carbofascisme : Le néologisme « carbofascisme » apparaît sous la plume de Jean-Baptiste Fressoz en 2018, dans le journal Libération.
Ce terme définit les partis et les dirigeant·es mettant en place des politiques autoritaires, usant d’une rhétorique nationaliste, voire raciste, et méprisant les enjeux écologiques au point de mettre en œuvre des politiques ouvertement écocides. J. Bolsonaro ou D. Trump sont considérés par J.-B. Fressoz comme des exemples de carbofascistes capitalistes. Pour plus d’infos :

Collapsologie : La collapsologie étudie, dans une perspective interdisciplinaire, les scénarios (risques, causes, conséquences) d’effondrement possibles des sociétés thermo-industrielles. Ce courant est médiatisé en France, dès 2015, par l’essai de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut d’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes (Le Seuil).

Éco-différentialisme : [Pour Pierre Madelin] L’éco-différentialisme consiste à soutenir qu’« À chaque ensemble culturel correspondrait un territoire, et l’intégrité de l’un ne pourrait être respectée qu’à condition de respecter l’intégrité de l’autre. »

Écoterrorisme : L’écoterrorisme pourrait être défini comme l’usage indiscriminé de la violence meurtrière au nom d’idées ou d’une cause écologiques. Ce néologisme apparaît au Royaume-Uni dans les années 1970. Le FBI (Federal Bureau of Investigation) américain le définit dans les années 1980 comme « l’usage ou la menace d’utiliser la violence de manière criminelle, contre des victimes innocentes ou des biens, par un groupe d’orientation écologique, pour des raisons politiques liées à l’environnement. » Cette définition semble aujourd’hui utilisée par l’École nationale supérieure de la police française. Cependant, cette appellation n’a pas d’existence juridique en France.
 [1].

Effondrement : Dans le cas des sociétés thermo-industrielles étudiées par le courant collapsologue, l’effondrement est le « processus irréversible à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi. » (Institut Momentum).
On parle aussi d’effondrement écologique dans le cas d’une chute brutale de populations d’espèces terrestres, à différentes échelles – locales (écosystème d’un lac, d’un fleuve, d’une ferme…) comme globales (échelle de la biosphère, écosystème planétaire).

Effondriste : Adhérent·e aux théories de l’effondrement, à la collapsologie.

Ethno-différentialisme : Racisme non plus biologique, mais culturel, développé dans les années 1960 par la Nouvelle Droite. L’ethno-différentialisme est une idéologie qui prône la séparation des groupes ethniques, culturels ou nationaux en fonction de leur supposée différence ou incompatibilité. Il repose sur l’idée que les cultures ou groupes ethniques sont intrinsèquement différents et ne peuvent pas coexister harmonieusement. Il peut conduire à la promotion de politiques de ségrégation, de discrimination ou d’expulsion de certains groupes, de minorités, de personnes marginalisées, etc. ou à la création de territoires réservés à un groupe spécifique.

Expertocratie : Désigne le pouvoir et l’influence des expert·es dans les systèmes politiques nationaux ou internationaux. Le pouvoir des expert·es résultant de nominations et non d’élections, il suggère une réduction de la démocratie et la captation de la souveraineté du peuple par les expert·es et les technocrates.

Gramscisme : Inspiré de la pensée d’Antonio Gramsci, qui développe le concept d’hégémonie culturelle et postule que la conquête du pouvoir passe d’abord par celle des représentations culturelles des masses ; soit un travail idéologique de fond et de longue haleine au sein de la société civile.

Khmers verts : Détournement de l’appellation « Khmers rouges », qui désigne le mouvement militaro-politique communiste radical cambodgien qui mit en place un État totalitaire dans le Cambodge des années 1970. L’expression « Khmers verts » est utilisée pour désigner péjorativement des écologistes perçu·es comme radicaux·ales et dangereux·ses.

Völkisch : Le mouvement völkisch (en allemand, Volk signifie peuple, nation dans un sens ethnique) est un courant intellectuel et politique allemand apparu à la fin du XIXe-début XXe. Ce populisme de droite, imprégné de nationalisme ethnique et de racisme, est perçu comme le terreau du nazisme. [2]