Uruguay : un réseau de coopératives pour résoudre la crise du logement

Une initiative sur la démocratie

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Immeuble à Montevideo, Uruguay. Photo Matt Hintsa cc by-nc-nd

Comme la plupart des pays sud-américains, l’Uruguay a longtemps souffert d’une crise du logement. Issue d’une forte tradition socialiste, la Federación Uruguaya de Cooperativa de Vivienda y de Ayuda Mutua (« Fédération Uruguayenne de Coopératives de Logement par Aide Mutuelle », la FUCVAM) est née de la volonté de protéger les habitants des quartiers informels, souvent logés illégalement ou qui construisent la plupart du temps eux-mêmes leur logement, avec le risque d’ en être chassés. Depuis 1971, la FUCVAM s’adresse aux classes populaires uruguayennes qui n’ont pas acccès aux mécanismes de financement par le privé et qui sont souvent délaissées par les politiques de logements sociaux. A travers la banque uruguayenne hypothécaire et l’aide de la FUCVAM, des groupes d’habitants, constitués en coopératives, peuvent accéder à un financement, qui leur serait refusé via le marché. Les coopératives membres de la FUCVAM sont toutes construites par « aide mutuelle », c’est-à-dire caractérisées par le travail communautaire de leurs membres pour une construction collective. Ces coopératives d’usagers, dont la propriété est collective, donnent aux coopérateurs le droit d’usage et de jouissance.Afin de réduire le coût de la construction, la coopérative organise aussi des formations à l’auto-construction, à destination des coopératives sélectionnées.

Aujourd’hui, la FUCVAM fait figure d’exemple pour l’ensemble du continent. Depuis les années 2000, un programme de coopération avec le Centre Coopératif Suédois est initié pour que la FUCVAM réalise un transfert de son expérience à d’autres pays de la région. Ainsi, des coopératives de logement par aide mutuelle se sont constituées et construites au Paraguay, en Bolivie, au Guatemala, au Salvador, en Honduras et au Nicaragua.