Méditerranée : des alternatives citoyennes pour défendre les libertés

Introduction

, par Le Ravi

Quel rapport entre Exarchia, le quartier alternatif à Athènes, ces scientifiques turcs qui organisent sur les places publiques des universités populaires, ces citoyens marocains indignés contre « la hogra », le « mépris » ? Quel point commun entre ces initiatives pour la paix en Israël et en Palestine, ces Égyptiennes pratiquant le roller derby, un sport aussi atypique que féministe ? Quel lien entre cette multitude d’initiatives en Italie pour accueillir les migrants, entre ces femmes qui décident en Algérie de mettre bas les voiles, entre ces citoyens tunisiens mobilisés pour défendre leur mémoire face à une loi d’amnistie ? Quel fil conducteur réunissant ces associations promouvant le droit des femmes au Liban, en Égypte, ces kurdes de Turquie préservant des espaces pour se retrouver et débattre, ces artisans-pêcheurs espagnols s’organisant pour dépolluer leur mer envahie de plastiques ?

Dessin de Jimo / Le Ravi

Il s’agit des étapes de la tournée méditerranéenne du Ravi  [1] , journal indépendant satirique dédié à l’enquête en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tout au long de l’année 2017 publiées dans la page « Grande Bleue » de ce mensuel régional « pas pareil ». Autant de pays, d’articles, d’enquêtes et de reportages, pour mettre en lumière comment les citoyens, les peuples, la société civile, souvent confrontés au durcissement des régimes, au rouleau compresseur des injonctions économiques du marché mondialisé, aux crispations religieuses, résiste, s’organise, invente. Ce travail a prolongé celui effectué en 2016, déjà avec le soutien de Ritimo, pour réaliser un panorama des médias « pas pareils » en méditerranée, c’est-à-dire de la presse libre et alternative. Il s’est enrichi avec l’apport de 15-38, un nouveau réseau d’information indépendant sur la méditerranée.

Si la photographie d’ensemble n’est pas toujours réjouissante, elle témoigne aussi - fort heureusement - d’une vitalité, d’une énergie, d’une capacité, face aux populismes, aux obscurantismes, aux autoritarismes, idéologiques ou économiques, à inventer, coûte que coûte, des alternatives…

Notes

[1le Ravi défend, depuis bientôt quinze ans, un journalisme irrévérencieux, avec sérieux mais sans se prendre au sérieux. Édité par l’association la Tchatche, ses journalistes interviennent également en milieu scolaire pour sensibiliser les élèves à la critique des médias et animent des projets d’éducation populaire auprès de publics, dans les quartiers populaires, souvent éloignés de la presse et de l’écrit… Le Ravi et la Tchatche s’emploient également à mettre en réseau les acteurs de la presse « pas pareille », « citoyenne », « libre »… le Ravi est membre de l’association Médias citoyens et de la Coordination permanente des médias libres (CPML). Confronté à des difficultés de trésorerie, comme presque tous les médias indépendants et de nombreuses associations, il a lancé en décembre une campagne de financement participatif, le Couscous Bang Bang, pour « passer l’hiver » et mener à bien ces nombreux projets en 2018 (http://www.leravi.org/spip.php?page=kousskouss)