Au delà des derniers soubresauts politiques du monde arabe, se pose aussi la question de la crise alimentaire mondiale . En 2011, on meurt encore de la faim tous les jours. Pourtant ce n’est pas une fatalité ,car les ressources existent. Paméla Obertan, jeune Cari-guadeloupéenne doctorante et spécialiste de ces questions, débute pour CCN une nouvelle série d’articles très documentés sur cette problématique. La Guadeloupe qui importe 80% des produits qu’elle consomme serait elle à l’abri d’une crise alimentaire ? Réponse.
L’arrestation de Dominique Strauss Kahn occupe depuis quelques jours la une de l’affiche dans de nombreux médias. Ce dernier a eu droit à une couverture médiatique très importante. Quoique grave, cette crise ne concerne essentiellement que deux personnes. Force est de constater que l’on vit dans un monde bien étrange. Un monde où l’on est prêt à passer pendant des heures et des heures sur nos écrans de télévision ou nos ondes radios, l’histoire d’un homme soupçonné d’« agression sexuelle » alors que l’on ne consacre souvent qu’une un ou deux minutes pour parler d’un véritable tsunami qui tue en silence.
En effet, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture affirme que 25 000 personnes meurent de faim chaque jour. De même, cette même organisation nous explique que plus de 2 milliards d’êtres humains dans le monde souffrent de carences alimentaires c’est que l’on appelle la faim caché. C’est ainsi que dans un monde qui produit de quoi nourrir suffisamment toute la planète on se retrouve avec plus de 1 milliard de personnes qui n’ont pas accès à une nourriture suffisante. Ces « subalternes » du système international meurent en silence. Ce sont pour la plupart des petits paysans issus des pays du Tiers monde. Donc, cela ne nous dérangeait pas trop, ils étaient loin, pauvres, éloignés du pouvoir. C’est à peine si on avait connaissance de ce « crime » silencieux.
Oui mais voilà, ils ne sont plus les seuls à souffrir désormais. Ce tsunami silencieux continue sa progression. Il touche de plus en plus des populations urbaines qui avaient été un peu « chouchouté » par les gouvernements.