Bolivie : la cuisson solaire contre la pollution

Une initiative sur l’environnement

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda.
En juin, la lumière est mise sur l’environnement.

Famille de La Paz utilisant le cuiseur solaire à des fins productives : ventes de confitures, cosmétiques, fruits séchés (bananes) et plantes médicinales (moringa) améliorent leurs revenus. ©Bolivia Inti – Sud Soleil

Cuire sans nuire à sa santé ni à l’environnement, c’est le quotidien des femmes qui ont remplacé la cuisson au bois et aux bouses séchées (seul moyen de manger cuit et chaud pour plus de 40 % de la population mondiale), par la cuisson solaire. Longtemps, sur les hauts plateaux andins à l’heure du repas, les fumées envahissaient la maison, suintaient les murs. Dehors, on pensait : « la maison brûle ». Mais non, après avoir inhalé en une heure des fumées toxiques équivalentes à 40 cigarettes, une famille retournait à ses occupations.
Le cuiseur solaire est une simple boîte vitrée qui fonctionne 24h/24 et remplit les fonctions de cuiseur (solaire et thermos pour la cuisson douce), de four, de séchoir, et rend l’eau potable. Les filles et les femmes sont quasiment libérées de la corvée de bois, de la surveillance du feu. Les unes retournent à l’école. Les autres sont plus disponibles pour des activités personnelles, familiales, communautaires, professionnelles : commerce de plats faits à l’aide de la cuisson solaire, création d’une coopérative pour vendre des gâteaux, confitures, fruits secs, etc. Un atout pour sortir de l’extrême pauvreté.

La cuisson solaire préserve des maladies liées aux fumées de cuisson, qui, selon l’OMS, provoqueraient 4 millions de décès par an. Par la réduction de 70 à 75 % de la consommation de bois et de bouses séchées, elle permet de conserver la biomasse pour enrichir les sols, limiter le déboisement et ses conséquences : déforestation, érosion des sols, désertification… Elle supprime la dépendance aux énergies non renouvelables, émettrices de gaz à effet de serre : utilisé à la place du bois et des bouses, le cuiseur solaire réduit les émissions de CO2 d’une tonne par an.

En 20 ans, l’association bolivienne Inti Illimani et son partenaire français BISS ont permis à 8 500 familles de communautés des hauts plateaux andins, d’Amazonie et de quartiers périphériques de La Paz, de cuisiner de manière écologique, leur permettant ainsi de réduire leur consommation énergétique consacrée à 89 % à la cuisson des aliments.

Pour en savoir plus