Une application pour lutter contre la déforestation

Une initiative sur le numérique

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen.ne.s, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En janvier, la lumière est mise sur le numérique.

En Côte d’Ivoire, en soixante ans, des millions d’hectares de forêts ont disparu, menaçant ainsi l’environnement et la biodiversité. C’est un des pays d’Afrique les plus touchés par la déforestation massive. La lutte contre ce fléau y est une priorité pour les agriculteurs et pour toute la population, notamment dans la région de La Mé, dans le sud du pays. Depuis 2017, des ONG de protection de la nature se sont saisies du problème dans cette région qui compte 65 000 hectares de forêts protégées. L’ONG Nitidæ a notamment mis en place un plan pour une agriculture « Zéro déforestation ». A l’aide d’une application innovante de collecte de données, appelée GeoPoppy, il est désormais possible de suivre l’évolution des surfaces cultivées et boisées et des zones à éviter pour les agriculteurs. Développée à l’aide de logiciels libres, cette application pourrait aussi servir à replanter plusieurs centaines d’hectares d’arbres.

Protéger les arbres, c’est protéger tout un éco-système fragilisé par les activités humaines. Les forêts du sud de la Côte d’Ivoire abritent notamment des chimpanzés menacés d’extinction. La cartographie permettra de mieux appréhender la situation et de protéger les zones en danger, dans une optique de réduction des émissions de CO2.

D’ici à fin 2019, les équipes de Nitidæ, armées d’une simple tablette et d’un mini-serveur, prévoient d’avoir accompagné 2 250 planteurs et cultivateurs, sur au moins 5 000 hectares. A l’avenir, ce type d’outil numérique, peu cher et simple d’utilisation, pourrait se développer dans d’autres régions du monde, pour continuer à lutter contre la déforestation. Un travail important reste à réaliser pour l’améliorer et assurer sa réplicabilité dans des contextes différents. Mais cela pourrait véritablement changer la donne, dans de nombreux endroits du globe.