Sans traduction, pas de révolution !

, par FROIDEVAUX Alice, MÜLLER Eline

L’importance de l’interprétation, la traduction et la justice linguistique pour la construction d’un contre-pouvoir mondial.

Construire une résistance internationale signifie faire converger différentes luttes ; pour arriver à ce qu’une voix collective se fasse entendre sur la scène politique mondiale, il est nécessaire de traverser les frontières et les cultures, et, par conséquent, de coordonner et communiquer dans différentes langues.

En juillet 2017, plus de 450 paysans de presque 70 pays du monde entier se sont réunis à Derio, au pays basque, dans le cadre de la 7em Conférence du Mouvement Paysan International La Via Campesina (LVC). La conférence a pu avoir lieu grâce à la collaboration d’environ 50 traducteurs et interprètes bénévoles d’à peu près 17 langues, selon chaque session : arabe, bahasa, basque, bimbi, chinois, anglais, français, japonais, coréen, polonais, portugais, russe, espagnol, tamoule, thaï, turc et vietnamien.

La traduction et l’interprétation sont des activités indispensables pour les mouvements communautaires/de base transnationaux. L’importance de ce travail va bien au-delà d’une question technique ; comme l’affirme un militant paysan coréen : « L’interprétation est une question politique. Elle est en rapport direct avec la façon dont nous communiquons et nous partageons nos opinions au niveau mondial ». En d’autres termes, quand on parle de langues (et, par conséquent, de traduction et d’interprétation), on parle d’accès, de participation, de pouvoir.

L’article décrit les défis linguistiques que les mouvements communautaires transnationaux doivent relever, et leurs stratégies pour s’y confronter. Quelles initiatives permettraient aux mouvements sociaux d’être plus divers et inclusifs en termes linguistiques ? Quels sont les principaux obstacles pour assurer un accès linguistique plus égalitaire au sein de l’activisme transnational ? L’article s’appuie sur des sources en ligne autour des mouvements et des organisations engagées, sur une série de conversations personnelles, via Skype ou courrier électronique avec des membres de LVC, du personnel régional et technique, et des interprètes bénévoles de différentes parties du monde et sur une brève enquête en ligne avec des interprètes bénévoles.

Lire l’article complet en espagnol sur le site de TNI Longreads