Notre Amérique sous le coronashock : crise sociale, échec néolibéral et alternatives populaires

Rapport

, par ALAI , Instituto Tricontinental de Investigación Social

Les premiers cas de Covid-19 ont été détectés fin 2019 à Wuhan (Chine). À peine quelques mois plus tard, début mars, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qualifiait l’expansion de la maladie de pandémie. Avec plus de 10 millions de cas déclarés fin juin 2020, ses effets sur le système-monde dépassent largement la seule question sanitaire : c’est toute une reconfiguration de la vie sociale qui est en cours. La crise de civilisation s’intensifie, impulsée par le néolibéralisme capitaliste ; tout comme s’intensifie également la nécessité de transformations urgentes dans une direction alternative (voir en ce sens le Dossier n°28 et la série d’études sur le coronashock du Tricontinental).

Une vendeuse d’herbes et d’épices travaille dans la rue malgré l’épidémie. Rue Santa Cruz, La Paz, Bolivie, 2020. Crédit photo : Carlos Fiengo (CC BY-NC 4.0)

Dans « Notre Amérique » [1], les premiers cas se sont déclarés vers la fin février. Quatre mois plus tard, fin juin, la population infectée représentait presque 23 % de la population mondiale, et les morts, presque 22 % – pendant une période d’accélération de la circulation du virus qui a fait de l’Amérique du Sud le nouvel épicentre de la pandémie. Mais pour saisir les défis qui se présentent dans cette situation, il est important de prendre en considération d’autres dimensions.

D’une part, l’épidémie a renforcé –parfois de façon dramatique– toute une série de processus déjà à l’œuvre avant l’apparition du virus, tant au niveau économique et social que vis-à-vis des réformes néolibérales, des méthodes autoritaires avec lesquelles elles ont été prises, et de la crise de légitimité qui remet en question ces politiques publiques et l’offensive de l’impérialisme états-unien. Voir aussi le Rapport n°6 de l’Observatoire de l’Amérique Latine produit par le bureau de Buenos Aires de l’Institut Tricontinental de Recherche Sociale.

D’autre part, l’extension du virus a mis à nu le démantèlement et la privatisation de la santé publique –résultat de décennies de néolibéralisme— et la précarisation des conditions de travail, de vie et d’habitat des secteurs populaires. De plus, elle a démontré l’échec cuisant des politiques néolibérales pour combattre effectivement la crise sanitaire et sociale.

Finalement, la situation actuelle interroge les effets, les actions et les défis que ces processus impliquent pour les mouvements populaires vis-à-vis de la formulation des alternatives. Ce dossier présente quelques réflexions au sujet de toutes ces interrogations.

Lire le dossier en espagnol "Notre Amérique sous le coronashock" sur le site de ALAI