Afrique : les archives audiovisuelles, trésors à sauver

par Emmanuel De Solère Stintzy

, par Syfia International

Abandonnées à la chaleur et à la poussière et victimes de l’usure du temps, les archives audiovisuelles se détériorent lentement mais sûrement dans les radios et les télévisions africaines. Les premiers documents des années 1950 sont déjà perdus… Heureusement, certains pays et médias réagissent.

Le K.O. est proche. "Le temps est compté. Je suis comme un boxeur à terre sur le ring. Certaines bandes, trop détériorées, sont déjà inutilisables… Numériser l’ensemble de nos archives prendra des années…", explique Ouezen Louis Oulon, directeur de la radio à la Radio Télévision du Burkina. Situation quasi identique à la Radio Télévision nationale congolaise en RD Congo. "Nos archives représentent une mine d’or. Nous devons à tout prix agir maintenant, sinon nous risquons de tout perdre", observe Faustin Muley, chef du service informatique à la RTNC.

Dans la plupart des pays africains, les radios nationales, créées dans les années 1950, détiennent des milliers d’heures de sons (discours historiques, musiques et contes traditionnels, etc.) enregistrés sur bandes magnétiques. Ce patrimoine doit être très rapidement sauvegardé et numérisé, faute de quoi il sera définitivement perdu. Les premiers éléments sonores, exposés à la chaleur et à la poussière et victimes de l’usure du temps, sont d’ores et déjà inutilisables... Moins soutenues que les télévisions par leurs États, les radios sont au quotidien confrontées à différents problèmes : insuffisance d’appareils de lecture adaptés en raison de l’arrêt de la fabrication du matériel analogique et investissements trop lourds pour informatiser toute la chaîne d’archivage, manque de personnel qualifié disponible (une heure de numérisation demande près de deux heures de travail), etc. Lire