Écrivain et militant, Raúl Zibechi s’est consacré à la compréhension des pratiques et des stratégies de ceux d’en bas. Dans cet entretien, il analyse ces 20 dernières années de politique en Amérique latine. Mais pas de la politique institutionnelle que font les gouvernements et les États : de l’art de gérer la vie que les peuples ont construit sur leurs territoires, en résistance constante à un modèle capitaliste néolibéral de plus en plus féroce.
Il y a plus d’un an, l’Inde révoquait l’autonomie qui régissait le statut du Cachemire depuis 1947. Cette escalade sans précédent contre le droit à l’autodétermination des Cachemiris s’est accompagnée d’un « siège d’internet » aux conséquences dramatiques, comme le révèle un rapport fouillé de la « Jammu Kashmir Coalition of Civil Society » (JKCCS).
La violence du régime d’Omar Al-Bachir avait poussé de nombreux opposants sur les routes de l’exil, notamment en France. En 2019, ils se sont mobilisés au moment de sa chute. Loin de leur pays, les militants soudanais continuent à s’organiser pour soutenir la mobilisation populaire dans leur pays.
En Seine-Saint-Denis (93), près d’un millier d’enfants vivent en squat, en bidonville ou à la rue, à quelques kilomètres à peine de la capitale française, de la Tour Eiffel et des grands magasins.
L’association ASET 93 agit depuis plus de 10 ans en faveur de la scolarisation des enfants éloigné·es de l’école sur son territoire. Elle mène des actions éducatives au sein des bidonvilles.
En Indonésie, deuxième pourvoyeur mondial de caoutchouc, la monoculture d’hévéa est présentée comme respectueuse de l’environnement et des producteurs locaux. L’arrestation récente d’un syndicaliste paysan témoigne d’une autre réalité...
Au cours des vingt dernières années, les pratiques de surveillance et politiques migratoires basées sur les données numériques ont engendré des formes de discriminations qui portent atteinte à la dignité des personnes. Cela se passe sans considération ou compréhension réelle des impacts sur les communautés de migrant·es à la frontière et au-delà.
L’oppression des femmes est ancienne et s’est manifestée de différentes manières au cours des siècles. C’est une chose de le constater, c’en est une autre de se demander comment, alors qu’elle n’a rien de naturel, elle a pu être maintenue.
Apparu dès 1984 en Australie, la pratique de la « budgétisation sensible au genre » (ou gender budgeting, en anglais) permet aux administrations publiques de prendre en compte les inégalités femmes-hommes dès l’élaboration de leur budget pour mieux les réduire.
Au Cameroun, la tribu de Baka — peuple autochtone africain — subit répression, racisme et des abus physiques de la part des écogardes des parcs nationaux de conservation de la faune et de la flore, au mépris des engagements internationaux pour le droit des peuples autochtones.
Shahd Abusalama raconte l’expérience de son père Ismaïl dans le système carcéral israélien et appelle à une solidarité active avec les prisonniers de Palestine et du monde.
« J’ai été condamné à sept fois la prison à vie plus dix ans et je pensais que la prison de Nafha serait ma tombe. (…)
Bientôt quatre ans que le gouvernement colombien et la guérilla aujourd’hui dissoute des FARC ont signé l’accord de Paix. Dans ce processus, plusieurs transformations ont réussi à être impulsées ; cependant, de nombreuses promesses restent lettre mortes. Petit point sur les avancées de ce processus.
Une initiative sur la lutte contre les discriminations
Et si on pouvait lutter contre les discriminations de manière dynamique en mobilisant les ressorts culturels et artistiques ? C’est ce qu’a imaginé un groupes de jeunes filles et garçons d’une vingtaine d’années de Tiznit et de Taroudant, au Maroc, en s’inspirant du théâtre forum.
Une initiative sur la lutte contre les discriminations
Les populations des quartiers populaires sont particulièrement touchées par les discriminations. Face à ce constat et au regard du contexte politique et social de ces dernières années, il est apparu primordial à différentes organisations réparties sur le territoire de s’engager ensemble en créant le réseau « Citoyenneté quartiers fraternité droits (CQFD) pour l’égalité ».
Le vent de contestation souffle sur les statues à l’effigie de certaines personnalités en lien avec le passé esclavagiste et colonial de l’Occident. Ainsi, on assiste aux États-Unis comme en Europe à des actes de vandalisme et de déboulonnage de statues de certaines figures emblématiques de l’histoire occidentale.
La situation des kolbars est un drame humain et politique à la frontière séparant le peuple kurde entre Irak et Iran. Des milliers de personnes, pour gagner leur vie, doivent transporter des marchandises d’un côté à l’autre de la frontière sur leur dos ou à l’aide de mules, risquant leur vie entre les garde-frontières iraniens et les mines enfouies dans le sol.
Solidarité internationale avec la rébellion contre la police et la suprématie blanche
Des militant·e·s anarchistes de la primera línea, la « première ligne » des mouvements sociaux qui ont éclaté au Chili fin 2019 expriment leur solidarité avec les manifestant·es qui ont réagi aux meurtres de George Floyd, Breonna Taylor et d’autres personnes noires aux États-Unis. Ils et elles racontent leur expérience personnelles à propos du soulèvement au Chili.
Alors que les gouvernements agissent pour combattre le Covid-19 et éviter l’effondrement économique, les grands cabinets d’avocat·es aussi s’intéressent de près au virus. Cependant, leur intérêt principal n’est pas de sauver des vies ou l’économie. Ceux-ci appellent plutôt les grands groupes à remettre en question les mesures d’urgence afin de protéger leurs profits.
La mort de George Floyd à Minneapolis a choqué le monde entier et suscité une profonde indignation et des manifestations de protestation véhémentes. Cet événement remet en lumière les profondes divisions raciales qui continuent de fracturer le pays. Poids du passé esclavagiste et ségrégationniste, impunité policière, discours agressifs du président Trump...
Les disponibilités en eau courante ont diminué de 60 % depuis quarante ans en Afrique du Nord. La modification de la pluviométrie liée au réchauffement climatique, le mauvais entretien du réseau et l’insuffisance d’infrastructures d’épuration sont en cause dans cette impasse inquiétante, qualifiée par les experts de stress hydrique. Dont les premières victimes sont les petits paysans de la région.
Vu de l’intérieur, le risque de contamination au coronavirus dévoile l’avant-scène de ce que sera le second référendum d’autodétermination prévu en septembre 2020 en Nouvelle-Calédonie. Car les enjeux soulevés par la pandémie seront, aussi, ceux du référendum.