Idées reçues sur le volontariat

, par Agenda de la Solidarité Internationale

« Le volontariat c’est beaucoup de partage. Nous ne sommes pas simple salarié, on est volontaire. On est amené à discuter plus avec les gens et ça nous amène beaucoup d’ouverture d’esprit. » Suzanne Assane Aly, volontaire à Nouakchott, Mauritanie.

Idée n° 1 : "Le volontariat est un choix par défaut, quand on ne trouve pas de travail"

La dégradation de la situation des jeunes sur le marché du travail a de quoi susciter des inquiétudes. Un peu partout dans l’Union européenne, les taux de chômage des moins de 25 ans s’envolent : en 2013, 23,5 % des jeunes sont ainsi à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne.

Pourtant, le volontariat n’est pas un choix par défaut. Les volontaires de solidarité internationale sont des citoyens engagés. Acteurs et témoins, ils participent, au sein d’une ONG, à une action de solidarité internationale, de développement ou d’urgence humanitaire. Pour un temps déterminé et de façon désintéressée, ils mettent leurs compétences au service d’une population qui en a exprimé le besoin. Les ONG, par leur mode de recrutement, leur formation au départ en mission et leur accompagnement, envoient des personnes qui partagent cet esprit. Les volontaires, âgés en moyenne de 18 à 35 ans, sont généralement fortement diplômés, puisque 73 % d’entre eux ont une formation Bac + 3 ou plus (source : Clong-volontariat).

Autre chiffre qui dément cette idée de choix par défaut : 58 % des volontaires étaient, au moment de leur départ, en activité. Le nombre de candidatures pour un volontariat dit de longue durée (de un à 2 ans) reste stable. L’effet crise économique ne se fait donc pas ressentir.

Au retour de mission, le temps consacré à la recherche d’un emploi est inégal. D’après une enquête menée avec Ipsos en 2004, 55 % des volontaires ont mis moins de 6 mois pour retrouver un emploi jugé satisfaisant, 23 % ont mis moins d’un mois, 12 % entre 3 et 6 mois et 19 % plus de 6 mois (source : Clong-volontariat).

Appui à un projet de coopérative paysanne, Santo Domingo de Acobamba, Andes péruviennes, Pérou, juin 2012. © David Delhommeau

Idée n°2 : "Il faut avoir de l’argent pour partir en volontariat"

Tout dépend du type de volontariat dans lequel on s’engage. Deux constats s’imposent : plus on part longtemps, mieux la mission est prise en charge ; privilégier les missions encadrées par des dispositifs étatiques assure une meilleure prise en charge.

Combien coûte un volontariat de solidarité internationale ? Pour un contrat de plus de 12 mois, l’organisme d’envoi agréé par l’État français (29 associations le sont) garantit au volontaire :

  • une indemnité mensuelle (100 euros minimum hors hébergement et nourriture)
  • une protection sanitaire et sociale complète
  • une assurance vieillesse
  • la prise en charge des frais de voyage aller/retour sur le lieu de la mission
  • une préparation avant départ et un appui au retour de mission
  • une indemnité de réinstallation (sous condition de durée de séjour)
  • 2 jours minimum de congé par mois de mission effectué si le contrat a une durée égale ou supérieure à 6 mois.
    Parfois, le volontaire peut être mis à contribution, notamment si son indemnité de volontariat est trop faible ou si la structure d’accueil ne peut la financer.
    L’engagement de service civique, destiné à des jeunes de 16 à 25 ans, pour des missions de 6 à 12 mois (en France et à l’international) est aussi entièrement pris en charge et indemnisé.
    C’est également le cas du service volontaire européen, qui dispose d’un accompagnement financier.

En revanche, certains types de volontariat sont payants, notamment quand le volontariat est de courte durée. Ces missions courtes ou « chantiers internationaux » ne bénéficient alors pas de financement public et les frais de séjour sont généralement à la charge de celui qui part (ils peuvent cependant être défiscalisés). La plupart du temps enrichissant, il se peut que ce type de volontariat soit anormalement cher ou qu’il s’agisse d’un « projet fantôme ». Il est donc important pour toute personne souhaitant s’investir dans une mission de solidarité internationale de bien se renseigner sur l’organisme avec lequel elle souhaite intervenir et sur le pays dans lequel s’effectue la mission.

Que peut-on faire ?

Faire un volontariat est souvent le point de départ d’un parcours d’engagement.

  • Volontariat de Solidarité Internationale : contrat passé avec une association agréée par l’État
    www.clong-volontariat.org
  • Volontariat d’échange et de compétences : enrichir son expérience et apporter un savoir-faire professionnel (congés de solidarité internationale, missions de professionnels, actifs ou retraités, bénévoles…
    www.france-volontaires.org