Apporter une analyse sur les enjeux de la fonction sociale du foncier et du logement est d’une importance cruciale pour soutenir les luttes pour le droit au logement, à la terre et à la ville pour toutes et tous.
Deux habitant·es sur trois vivent en ville dans les pays du pourtour méditerranéen. Vers 2030, ils représenteront les trois quarts de la population totale.
Ce dossier propose des regards croisés d’Istanbul à Alger, en passant par Marseille, Barcelone, le Liban, la Syrie ou la Grèce.
Chaque année, des maires, cédant à la pression de commerçant·es ou de riverain·es hostiles aux personnes sans domicile fixe ou socialement en difficulté, décident, le plus souvent en parfaite illégalité, de bannir ces dernières des centres-villes.
Ce sont des mesures visant à interdire l’utilisation de l’espace public aux personnes en situation de précarité.
Les grandes villes font face à une gentrification importante. Mais le cas de Berlin est emblématique. Les loyers y ont doublé en dix ans ! Face à cela, plus de 40 000 personnes ont manifesté dans la capitale fédérale en avril 2019 contre les sociétés immobilières et tout·tes celles et ceux qui contribuent à la hausse sans fin des prix des loyers.
La hausse du nombre de logements à usage touristique oblige les Barcelonais·es à quitter le centre-ville vers la banlieue. La vie sociale disparaît de la vieille ville alors que le secteur financier profite du tourisme pour mener des opérations économiques majeures.
De Beyrouth à Tripoli au nord du pays, en passant par les régions de l’Est et du Sud du pays, les visages des villes libanaises se redessinent au fil des flux de personnes venues se réfugier sur les terres du pays du Cèdre. La capitale, Beyrouth, en est un symbole. Elle a vu les Arménien·nes, les Palestinien·nes et aujourd’hui les Syrien·nes se fondre peu à peu dans le décor des quartiers de misère.
Populations déplacées pour bâtir des résidences de standing, bâtiments historiques démantelés : depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Recep Tayip Erdogan a mis en place une politique urbaine où le capitalisme se mêle à un virage autoritaire et conservateur. Peu à peu, les laissé·es pour compte de cette stratégie organisent la résistance.