Le quechua serait une langue atteinte d’une maladie chronique, le mal de la dépendance linguistique et culturelle, incapable de s’exprimer de son propre chef car subordonnée à l’espagnol. Dans cet article, l’écrivain Pablo Landeo revient sur son appel à écrire sans autotraduction vers la langue du colonisateur pour rendre au quechua toute la force de son autonomie.
Les mots « décolonial » et « décolonialisme » relèvent aujourd’hui surtout du slogan politique. Or, la majorité de celleux qui en parlent connaissent peu ou mal les travaux des chercheur·ses d’Amérique latine et des Caraïbes qui développent depuis le milieu des années 1990 une série de travaux en sciences sociales. Ce courant fait l’objet de critiques superficielles, liées aux débats politiques nationaux voire continentaux : ainsi les études décoloniales sont plutôt critiquées sur leur gauche en Amérique latine et sur leur droite en Europe. Mais qu’écrivent réellement les auteur·rices latino-américain·es décoloniale·ux ?
C’est de la rencontre entre des habitant·es de Montreuil et des réfugié·es politiques syrien·nes marqué·es par l’expérience de la révolution populaire de leur pays et des Printemps arabes de 2011 que l’expérience de La Cantine syrienne a vu le jour. Portée depuis l’automne 2019 par l’association de La Maison culturelle franco-syrienne de Montreuil, cette cantine populaire invente une nouvelle manière de tisser des liens locaux et transnationaux, à partir de l’ancrage de trajectoires d’exil dans un territoire à la longue histoire militante.