Vieilles dominations, nouveaux dominos en Asie du Sud Est

, par New Mandala

Dans un contexte où la démocratie vacille même là où elle semblait fermement enracinée, l’Asie du Sud fait face à une situation dangereuse pour les libertés publiques. Les régimes autoritaires, les religions, les nationalismes et retraits communautaires menacent les démocraties de ces pays, historiquement fragiles. Aux vieilles formes de dominations, s’ajoutent un nouvel effet de dominos inquiétant pour la région.

Les dictatures au Cambodge, au Vietnam, en Malaisie et à Singapour n’ont pas l’air d’être particulièrement menacées. Au contraire, en Indonésie, en Birmanie, aux Philippines et en Thaïlande, le pouvoir de l’armée, que les différents partis n’ont pas réussi à capter, a nettement affaibli l’institutionnalisation de la démocratie, malgré une stabilité relative. Dans un contexte de libéralisme politique très relatif et de grande intolérance, les processus démocratiques peuvent mener à un « majoritarisme débridé » (c’est-à-dire la loi de la majorité sans considération pour les minorités) et à un leadership illimité dû à l’absence de contre-pouvoirs crédibles –et ce sont les droits humains fondamentaux des « minorités » qui en souffrent en premier lieu.

L’article conclut, entre autres, sur le fait que la crise du libéralisme politique et de la démocratie est avant tout une crise de l’éducation. En effet, se débarrasser des dictateurs en place ne suffit pas à garantir l’organisation démocratique de la société. Si les institutions qui éduquent –dont en particulier les médias— ne diffusent pas le message que la vie des minorités est digne d’être protégée, qui le fera ? Le défi de la démocratie en Asie du Sud est (mais pas que) est donc autant d’ordre éducationnel qu’institutionnel.

Ministère de la Défense thai, 2015. @David Johnson (CC BY-SA 2.0)

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