Après un long « cycle de gauche », nous assistons, depuis les années 2010, au re-basculement de l’Amérique du Sud vers des gouvernements de droite. Cependant, au Venezuela, au Nicaragua, en Bolivie comme en Equateur, les mouvements contestataires prennent de l’ampleur et la répression s’abat plus ou moins violemment : que reste-t-il réellement de la gauche dans ces pays qui se disent toujours « progressistes » ?
Cet article revient sur les atteintes à la liberté d’informer et d’être informé·es que connaissent actuellement les Vénézuélien·nes, en corrélation avec la crise politique que vit le pays : blocages intermittents sur différentes plateformes de médias sociaux, censure de la presse, projet de loi sur la cybersécurité menaçant les droits numériques, etc.
Avec la complicité de fonctionnaires, des hommes d’affaires ont fait du drame humanitaire que vit le Venezuela une opportunité pour faire fortune. Ce commerce, le gouvernement de Nicolás Maduro ne veut ni en parler ni qu’on en parle.
L’afflux de migrant.e.s vénézuelien.ne.s fuyant l’effondrement économique de leur pays, qui s’intensifie depuis plusieurs mois, fait des vagues dans les pays voisins sud-américains qui les reçoivent.
Retour sur les tensions et défis de cette migration Sud-Sud.
Le Venezuela suscite un sentiment ambivalent de proximité et de distance. Le sentiment de proximité se réfère à ce qui se passe dans les tréfonds de la société : l’ampleur dévastatrice de la crise sociale et humanitaire ; l’effort énorme quotidien des Vénézuéliens pour survivre, y compris le désir de certains de croire que tout n’est pas perdu et qu’il est toujours possible de réorienter le processus dans un sens démocratique et émancipateur...