Vendre les terres au plus offrant

Le plan de la Banque mondiale pour privatiser les biens communs

, par Oakland Institute

En avance de la publication du rapport 2019 Enabling the Business of Agriculture (EBA) de la Banque mondiale, un cinglant exposé de l’Oakland Institute révèle le nouveau plan mis en place par la Banque pour privatiser des terres dans les pays en développement.

En 2013, la Banque mondiale (BM) lance un projet visant à prescrire les réformes favorables à l’agrobusiness dans les pays du Sud. Ce projet s’intéresse à la question foncière dans les pays en développement, en particulier en Afrique. Et alors que la BM prétend apporter plus de liberté et d’équité dans l’accès à la terre, le nouvel indicateur foncier qu’elle met en place consiste en un programme totalement différent : promotion de l’agriculture industrielle, aux dépens des agriculteurs familiaux, des pasteurs et des peuples autochtones. La Banque mondiale recommande ainsi de formaliser les droits de propriété privée, de faciliter la vente et la location de terres à des fins commerciales, de systématiser la vente de terres du domaine public aux enchères et d’améliorer les procédures d’expropriation.

Le présent rapport analyse le hiatus entre la communication de la BM qui se dit soucieuse de soutenir les petits exploitants agricoles et la réalité de ses pratiques, favorisant l’agriculture industrielle et l’agrobusiness. Il rappelle la nécessité de combattre ce nouvel indicateur foncier, introduit à titre pilote dans 38 pays en 2017 et qui devrait l’être dans 80 pays courant 2019, menaçant gravement les droits fonciers des ruraux pauvres, qui sont pourtant les plus aguerris pour s’attaquer aux problèmes de la faim, de la dégradation de l’environnement et de la crise climatique.

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