Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en zones urbaines. Même si elles ne couvrent que 2% de la surface terrestre, les villes concentrent ainsi la majorité des émissions de gaz à effet de serre des secteurs résidentiels, tertiaires, industriels et du transports. La croissance démographique va amplifier ce phénomène de concentration urbaine : les villes vont s’étendre et avec elles l’artificialisation des sols, fragilisant la biodiversité et les écosystèmes. En même temps, ces zones urbaines sont fortement vulnérables aux changements climatiques : la hausse du niveau des mers et les événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes) vont impacter les infrastructures et détériorer l’accès aux réseaux et aux services élémentaires (eau, énergie).
Les changements climatiques en cours exigent ainsi une révolution dans la conception de la planification de l’urbanisme à moyen et long termes : il ne s’agit plus « simplement » de qualifier les impacts environnementaux des projets urbains ou d’aménagement, mais également de prendre en compte les impacts des évolutions environnementales sur les opérations envisagées.
Avec des structures de gouvernance appropriées, les villes peuvent être des lieux d’innovation et d’efficacité pour réduire les causes du changement climatique (atténuation) et se protéger efficacement de ses effets (adaptation) : modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, bâtiments performants, végétalisation, gestion alternative des eaux pluviales, densification et mixité fonctionnelle...
L’aménagement du territoire, de manière générale, est l’une des clés à saisir pour organiser une société résiliente aux impacts du changement climatique sur le long terme, et prévenir les risques de conflits liés à l’accès aux ressources en eau et en énergie.