Crédits : Die Grünen Kärnten cc by
Depuis le début du XXe siècle, la compagnie nord-américaine Monsanto a commercialisé des produits très toxiques qui ont contaminé l’environnement et rendu malades des milliers de personnes à travers le monde. A l’origine d’au moins un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre dues à l’activité humaine, le modèle agro-industriel de la multinationale est devenu le symbole d’une agriculture qui pollue, détruit la biodiversité et contribue massivement au réchauffement climatique. En épuisant les sols et les ressources en eau, la multinationale a contribué à la marginalisation de millions de petits paysans. Enfin, en imposant ses brevets sur les semences, Monsanto menace la souveraineté alimentaire des peuples.
Comment une entreprise qui engendre autant de dégâts bénéficie-t-elle encore de l’immunité ? Son lobbying puissant auprès des agences de régulation et des États, ses financements d’études frauduleuses et sa corruption, ses moyens de pression sur les scientifiques indépendants, etc. comptent parmi les principales explications.
En octobre 2016, un collectif d’organisations citoyennes a organisé à La Haye (Pays-Bas) un « Tribunal Monsanto » pour faire juger, par cinq professionnels du droit internationalement reconnus, les agissements de la multinationale qui diffuse partout dans le monde ses semences OGM ainsi que ses pesticides, dont le fameux Roundup.
Les conclusions de ce tribunal ont été présentées le 18 avril 2017 : la multinationale est accusée de bafouer les droits à un environnement sain, à l’alimentation, à la santé et à la liberté scientifique. Le tribunal veut également faire reconnaître la notion d’écocide, le fait de détruire la « Maison Terre », comme un crime.
En tant que tribunal citoyen, le Tribunal Monsanto n’a pas de pouvoir de sanctions mais il représente une étape importante pour influencer l’opinion publique et espérer, un jour, mettre un terme à l’impunité des multinationales. Un signal fort est envoyé au monde entier et aux Nations unies, pour que le droit international soit amendé et respecté. C’est aussi « un signal aux entreprises et à leurs actionnaires les avertissant que tôt ou tard, le vrai coût de leurs activités leur sera présenté » rappelle le Tribunal Monsanto sur sa page Internet.
Plus d’informations sur : http://fr.monsantotribunal.org