Voici un texte de l’économiste keynésien James Galbraith qui semble devoir retenir l’attention. Il y fait l’hypothèse que la culture du « business cycle » et du retour quasi automatique à l’équilibre imprégnant depuis l’après guerre la pensée économique - et du même coup les modèles informatiques utilisés par les institutions - n’est pas apte à rendre compte de la crise et à en prévoir les développements, en raison de la durée qui sera nécessaire au désendettement des ménages, au nettoyage des écuries d’Augias bancaires, à la disparition des surcapacités et au rétablissement de la confiance. L’idée que l’extraction des produits toxiques qui bloqueraient les circuits de l’intermédiation financière, accompagnée par un plan de relance « classique », quoique de dimension apparemment impressionnante, suffiraient à relancer la « machine », lui paraît à tout le moins optimiste. Si l’on prend en compte la caractéristique financière hors norme de cette crise, la relance par le crédit, même une fois « réparé » le système bancaire, n’est qu’une illusion, juge-t-il, et l’intervention de l’Etat devrait alors changer de braquet. A quel point ? Galbraith rappelle en quelques chiffres - forts impressionnants - l’ampleur des efforts déployés par Roosevelt. Des exemples ? 60% des chômeurs employés par les grands travaux de l’Etat. Un milliard d’arbres plantés. 2500 hôpitaux, 45 000 écoles, 7 800 ponts, plus d’un million de km de réseau routier et un millier d’aéroports construits ou rénovés. Sans oublier l’embauche de 3000 artistes, dont Pollock et de Kooning. Lire
Une crise hors norme (I/II)
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