Une coopération Sud/Sud pour un paradigme post-capitaliste et une modernité nouvelle

, par ALAI , HOUTART François

Cet article a été traduit de l’anglais au français par Maxime Galopin, Pierre Bourgeois, Aurélie Munerot, et Jessica Pagazani, traducteurs bénévoles pour Ritimo. Retrouvez l’article original sur le site de ALAI, América Latina en Movimiento, ici : South/South collaboration for a post-capitalist paradigm

Par François Houtart, ALAI (América Latina en Movimiento), Quito, le 25 juillet 2014.

En juillet 2014, un nouveau pas vers la construction d’un monde multipolaire a été franchi, avec la réunion au Brésil des BRICS, la constitution d’une nouvelle Banque et d’un Fonds pour le développement. Ces événements ont été suivis d’une réunion conjointe des BRICS, de l’UNASUR (l’Union des nations sud-américaines) et de la CELAC (la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes). Tout cela s’est fait sans la participation de la Triade (États-Unis, Europe et Japon).

Cela constitue, bien sûr, une avancée très positive, déjà précédée par de très importants accords relatifs à l’énergie entre deux membres des BRICS, la Chine et la Russie. L’objectif des nouvelles institutions est l’augmentation de la croissance et l’élimination de la pauvreté. Celles-ci réunissent des « pays émergents » pourvus d’importantes réserves financières avec d’autres pays, dont la situation est moins privilégiée, dans une relation Sud/Sud. L’Amérique Latine a été choisie pour ce nouveau scénario et le président russe ainsi que le premier ministre chinois ont tous deux saisi l’opportunité de renforcer leurs liens avec les pays progressistes du sous-continent.

Néanmoins, la conception à la base des relations Sud/Sud est toujours exprimée dans le cadre classique du développement, avec les mêmes concepts et les mêmes mesures, avec peu voire aucune considération pour les externalités (écologiques et sociaux), c’est-à-dire une modernisation capturée par la logique de marché. C’est pourquoi il a été possible de rassembler des sociétés orientées vers un projet capitaliste (l’Inde), un pays socialiste avec un marché réglementé (la Chine) et diverses formes de systèmes sociaux-démocratiques, acceptant le capitalisme comme un instrument de « croissance », couplé à des politiques de redistribution de revenus (le Brésil et l’Afrique du Sud).

Dans cet article, j’utilise délibérément un style provocant, de façon à attirer l’attention sur le besoin d’une transformation radicale (allant aux racines du problème) et à initier les étapes de transition.

Sommaire :

Un monde multipolaire pourvu d’une conception commune de la modernité et du développement

Relations avec la nature

Relations sociales

Les relations Sud/Sud actuelles et la reproduction de la modernité capitaliste

Comment la modernité a été absorbée par la logique du marché

Réactions contre une modernité dominée par l’esprit du capitalisme

À la périphérie du noyau capitaliste

Vers une modernité post-capitaliste

Les relations Sud-Sud : un moyen de construire un paradigme post-capitaliste

Lire le texte dans son intégralité en pdf ci-dessous.

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