L’agroécologie est-elle une alternative crédible à l’agriculture productiviste ?

Une alternative respectueuse de l’environnement et viable économiquement

, par CDTM-Monde Solidaire La Flèche

Polinisateur sur la Bourrache. Photo de Pescalune Photo (CC BY-NC-ND 2.0)

Les méthodes agroécologiques visent à associer le développement agricole à la protection de l’environnement et au bien-être de ceux qui y travaillent. Elles incluent l’agroforesterie (arbres et cultures sur la même parcelle), les associations de cultures, la lutte contre les indésirables par des prédateurs naturels, le semis direct c’est-à-dire sans labours.

Ces techniques agricoles évitent le recours aux intrants extérieurs (engrais, pesticides), préservent les ressources (eau, sol..) ; de plus, la gestion des sols permettant un meilleur stockage du carbone, elles réduisent les émissions de GES et sont aussi à même de supporter les aléas climatiques en particulier les épisodes de sécheresse et d’inondations.

L’agroécologie est donc performante pour la protection de l’environnement mais aussi d’un point de vue économique. En effet, cette performance écologique s’allie à une productivité plus importante. En 2009, le rapport de l’IAASTD [1], issu d’une recherche ayant mobilisé plusieurs centaines d’experts de tous les continents, a montré que certains systèmes traditionnels et agroécologiques sont tout aussi productifs, voire plus, pour la production alimentaire, que l’agriculture industrielle.
Une étude pilotée par l’université d’Essex a analysé 286 projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement (PED) couvrant une surface totale de 37 millions d’hectares et a montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans les 57 PED et une augmentation moyenne de 116 % pour les projets africains. Ces données démentent le prétendu manque d’efficacité de ces cultures et tendent à confirmer qu’il est possible de doubler la production alimentaire d’ici 2050 et de nourrir plus de 9 milliards de personnes.

Enfin, le mode de production agroécologique est particulièrement bien adapté aux petits paysans qui constituent la majorité de la population rurale pauvre soit plus d’un milliard de personnes [2] et qui pour la plupart souffrent de la faim alors qu’ils sont eux-mêmes producteurs de nourriture ! En permettant à ces petits paysans d’augmenter leur production avec peu de capital, ces pratiques agricoles peuvent améliorer la sécurité alimentaire et apporter des revenus supplémentaires. L’agroécologie est donc également une réponse au problème de la faim là où l’agriculture productiviste a échoué.

Au final, l’agroécologie est une alternative qui possède des atouts environnementaux, économiques et sociaux avérés.