Éthiopie, entre pauvreté et développement

Un système éducatif en progrès

, par CRISLA

De moins en moins de disparités filles-garçons mais beaucoup de disparités ville-campagne.

La scolarisation primaire est massive, mais pas forcément suivie…
83,5 % des enfants terminent la 5ème année de primaire, ce qui représente un taux assez important de scolarisation, aidé par la gratuité de l’éducation. Les enfants vont à l’école par demi-journée, un mois le matin, un mois l’après-midi, un système « de double flux » fréquent en Afrique.

Sortie du lycée. Photo : Odile Schmitt.

La scolarisation secondaire augmente
l’accès à l’université reste réservé à une minorité : l’examen de fin de cycle qui équivaut au concours d’entrée à l’université n’est passé que par 15,7% des garçons, et 15,6% des filles. Il est ainsi tout de même important de relever l’absence de disparités importantes dans l’éducation des filles et des garçons.

Langues d’enseignement
Même si l’amharique est une langue minoritaire (30 %), elle est la langue officielle et administrative du pays. Le gouvernement fédéral l’utilise comme langue de travail. L’amharique utilise un alphabet spécifique et s’écrit de gauche à droite.
On estime que l’amharique est parlé par autant de locuteurs comme langue seconde, ce qui fait que 60 % de la population peut s’exprimer d’une manière ou d’une autre dans cette langue.
Dans le nord de l’Éthiopie, c’est le tigrina qui sert de langue véhiculaire, mais c’est l’oromo qui exerce cette fonction dans le Sud. Bref, l’amharique, le tigrina et l’oromo sont les trois langues véhiculaires nationales de l’Éthiopie. Depuis 2005, l’oromo s’écrit en caractères latins.
Depuis 1994, les programmes d’enseignement ont été radicalement modifiés afin de permettre aux États fédérés de choisir la langue dans laquelle les élèves reçoivent leur instruction primaire. Ainsi, de nombreuses langues éthiopiennes ont été introduites pour remplacer l’amharique comme langue d’enseignement dans les régions où l’amharique n’est pas la langue maternelle de la majorité de la population. Cela pose pas mal de problèmes de formation des enseignants et d’édition dans ces diverses langues.
L’amharique et l’anglais sont enseignés comme langue seconde dans beaucoup d’écoles secondaires éthiopiennes, mais l’anglais tend à remplacer l’amharique dans la plupart des établissements où elle n’est pas la langue maternelle des élèves.

La stratégie politique de multilinguisme égalitariste de l’Éthiopie peut avoir des inconvénients et renforcer les inégalités car l’amharique reste la langue « aristocratique » la plus utilisée dans les médias .

Universités
L’Éthiopie a mis en œuvre un plan de développement rapide des universités régionales, en correspondance avec les progrès du fédéralisme mis en place par la constitution de 1995. Il existait seulement deux universités publiques au début des années 2000 (Addis-Abeba et Haramaya pour l’agronomie), le pays en compte maintenant 33.
Les effectifs étudiants sont passés de 210 000 en 2006-2007 à près de 555 000 en 2012-2013.
La structure et la dénomination des parcours d’études sont conformes au modèle anglo-saxon et proche du système LMD européen (licence-master-doctorat). .