L’intersectionnalité, incontournable en ECSI

Un site pour penser genre et handicap

Du côté de l’ECSI n°37 - décembre 2021

, par ritimo

Les Dévalideuses, « le collectif féministe qui démonte les idées reçues sur le handicap ».

« Face à l’inacceptable invisibilisation des femmes handicapées dans le féminisme, nous nous sommes rassemblées.
(...) Nous nous situons à l’intersection des luttes contre le validisme (la discrimination systémique subie par les personnes handicapées) et le sexisme.
(...) Les femmes handicapées font l’objet, au plus haut degré, des formes de domination qui s’exercent sur toutes les femmes : infériorisation et infantilisation ; contrôle du corps et des comportements ; discriminations sexistes ; privation d’accès à des droits égaux ; violences sexistes, y compris sexuelles, qu’elles soient privées, institutionnelles, médicales, ou économiques.
Les oppressions ne se remplacent pas, elles se cumulent et elles se croisent, créant des situations uniques et complexes qui nécessitent notre attention. Nous sommes donc également concernées par l’ensemble des luttes liées au genre, à la sexualité, à l’origine ethnique, la religion, ou au milieu social. »

Sur le site du collectif, une page consacrée aux ressources francophones « sur les sujets du féminisme et du handicap, et sur l’intersection entre les deux », liste celles « qui semblent les plus pertinentes pour ceux et celles qui souhaiteraient mieux comprendre nos combats ».

Le collectif s’est récemment mobilisé pour la réforme de l’« allocation adulte handicapé » (AAH). Dans une tribune publiée en octobre 2021, elle explique que « l’AAH, est une prestation sociale versée aux personnes handicapées en France pour compenser l’inaccessibilité du monde du travail. D’un montant maximal de 902,70€, son calcul prend aujourd’hui en compte les revenus du ou de la partenaire de l’allocataire (...) Alors que sont reconnus les risques multipliés encourus par les filles et les femmes handicapées d’être exploitées, agressées, battues, violées, tuées ; alors que 80 pour cent d’entre nous ont été, sont ou seront victimes de violences psychiques, physiques, sexistes ou sexuelles ; quand 34 pour cent d’entre nous sont victimes de violences conjugales, deux fois plus que dans la population féminine générale ».

Les Dévalideuses poursuivent leur mobilisation pour la déconjugalisation de l’allocation.
« Contraceptions forcées, stérilisations forcées, isolées, agressée, battues, violées, tuées : notre histoire, celle des filles et des femmes handicapées se confond avec celle des violences qui nous sont faites, toujours perpétuées, c’est l’histoire de nos sœurs oubliées. Pour toutes celles qui n’ont jamais pu parler, pour toutes celles qui ne peuvent pas encore le faire, nous ne nous tairons plus. »