Tunisie : une fête pour les semences paysannes

Une initiative sur l’agriculture

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda.
En avril, la lumière est mise sur l’agriculture.

Image par Moshe Harosh de Pixabay

Chaque année en septembre, depuis 6 ans, des paysan·nes venu·es de toute la Tunisie se retrouvent autour d’une fête des semences pour échanger autour de leurs pratiques et leurs précieuses graines. Organisé par l’Association tunisienne de permaculture (ATP), avec le soutien du CCFD-Terre solidaire, cet événement met en lumière les semences tunisiennes, dont la diversité est menacée. En cause : l’agriculture industrielle et le développement des brevets sur le vivant.

Les enjeux sont importants, il s’agit de redécouvrir des variétés anciennes, oubliées, voire perdues par des décennies de recommandations visant l’utilisation exclusive de semences hybrides, allant de pair avec l’usage de nombreux intrants chimiques. Il est également important de développer de nouvelles pratiques : créer un réseau autour des semences, mais surtout des systèmes de certification et de commercialisation, pour plus de reconnaissance des savoirs et savoir-faire traditionnels ancestraux, et garantir la souveraineté alimentaire des personnes vivant de l’agriculture, tout en respectant l’environnement. Parallèlement, la réflexion autour d’autres projets a été amorcée : initiatives autour de l’éco-tourisme, fermes pédagogiques…

Bien plus qu’une célébration, cette fête annuelle des semences paysannes a été le point de départ d’une dynamique essentielle, notamment en ce qui concerne le soutien des pouvoirs publics. L’Institution de la recherche et de l’enseignement supérieur agricoles, qui élabore les programmes de recherche agricole, a demandé à l’ATP d’accompagner ses chercheur·ses dans le cadre de la redéfinition des programmes de formation des agronomes. Même si le plus gros reste à réaliser - faire évoluer les politiques agricoles - l’échange, la sensibilisation et la formation de formateur·rices restent des éléments clés pour un changement durable.

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