Toutes les voix se lèvent contre l’assassinat du jeune Mapuche Camilo Catrillanca Marín

, par Konsejatu Chafün Williche Chilwe, MapuExpress

Depuis plusieurs semaines, des manifestations en tous genres se multiplient au Chili après l’assassinat, le mercredi 14 novembre 2018, du jeune Mapuche de 24 ans Camilo Catrillanca Marín, aux mains du “Comando Jungla”, un groupe d’opérations spéciales de Carabineros (police chilienne).

Manifestation pour la libération de prisonniers politiques Mapuche en 2016 @Carpintero Libre (CC BY-SA 2.0)

Les Mapuches dénoncent un terrorisme d’Etat qui n’est pas chose nouvelle : de nombreux groupes de Mapuches ont en effet évoqué le souvenir d’assassinats semblables, comme celui de Alex Lemún ou encore de Matías Catrileo. La stratégie de militarisation de la région d’Araucania répond, pour elles et eux, à la défense d’intérêts économiques de grandes entreprises extractives (minières, monoculture du bois, du saumon, etc). Revendiquant ce territoire comme étant ancestralement le leur, les Mapuches n’ont jamais baissé la garde devant l’Etat colonial qui les a expulsé de leurs terres. Cette militarisation est également durcie par l’application quasi-systématique de la "loi anti-terroriste", une loi datant de l’époque du dictateur Pinochet et utilisée principalement pour criminaliser les Mapuches dans le contexte de conflits socio-environnementaux.

Finalement, c’est l’impunité de ces crimes qui est dénoncée par les différents groupes mobilisés : communautés Mapuches mais également allié·e·s dans la société civile chilienne et ailleurs.

Retrouvez les voix et témoignages, en espagnol, des Mapuches en lutte, "en pie de guerra" (sur le pied de guerre), dans cet article publié sur le site de MapuExpress.

Retrouvez également la petite synthèse de la situation rédigée par le Réseau des Historiennes Féministes du Chili, également en espagnol, et toujours sur le site de MapuExpress.