Le jour de l’indépendance (extrait)
par Begum Asma Khatun
Traduction Shalim M. HussainDemain serait, dit-on, la fête de l’indépendance.
Cette indépendance, je la vois tous les jours dans mon village.
Chaque jour résonnent des chants d’indépendance
Dans la casserole de riz vide de la mère de Phulbanu.Quand la mère de Phulbanu entre dans la cuisine
Ses enfants se précipitent et lui disent,
« Mère, nous avons faim. »
L’indépendance coule le long
Des joues de la mère de Phulbanu.Elle observe les visages de ses enfants
Et s’en va chercher son vieux
Sac de mendiante.
Dans son sac se trouvent des chants d’indépendance.
Le 14 août 2021, Begum Asma Khatun, qui vit à Bongaigaon, une ville de l’Assam, un État du Nord-Est de l’Inde, a composé ces vers pour décrire ce qui l’entourait. Son père est un enseignant et agriculteur à la retraite. Comme la plupart des musulman·es assamais·es d’origine bengalie, elle a grandi sur les îles fluviales, soumises aux inondations du Brahmapoutre, un long fleuve transfrontalier qui traverse le Tibet, l’Inde et le Bangladesh. Les 2 000 îles fluviales (char) qui constituent ce milieu baptisé char-chapori sont réparties dans les différents districts de l’Assam, et représentent environ 4 % des terres émergées de l’État.
Ces îles fluviales se retrouvent sous les eaux à presque chaque saison des crues, puis refont surface en divers endroits, déplaçant chaque fois les paysan·nes (pour l’essentiel des descendant·es de musulman·es d’origine bengalie) qui y vivent et dont ils et elles tirent leur subsistance. « Les populations des char n’ont aucun lien avec le monde extérieur. Elles ignorent tout de la situation dans les autres régions de l’Assam. Lorsque nos terres agraires sont emportées par les inondations, nous devons tout recommencer. Nous y consacrons nos vies entières », m’explique Begum Asma, dont le père avait quitté la char pour suivre des études supérieures.
Un autre extrait du poème :
Voilà trois ans que le père de Phulbanu
Est au camp de détention.
Il ne peut dormir, pas même dans l’obscurité.
Quand la nuit s’épaissit, arrive Nelson Mandela
Qui le berce jusqu’au sommeil et lui dit,
« Ce chemin mène à l’indépendance. »La mère de Phulbanu a les larmes aux yeux.
Elle les sèche avec son aanchal [le bord de son sari] et dit,
« Mon enfant, l’indépendance n’est pas pour nous,
L’indépendance est réservée à l’homme riche
L’indépendance est réservée au député et au ministre.
À nous, les murs de la détention. »« Mère, ce pays n’est-il pas à nous ? »
Âgée de 35 ans, Begum Asma est romancière et l’une des rares poétesses de sa communauté. C’est en écrivant son premier roman, un recueil de poèmes de la culture char-chapori, qu’elle s’est découvert une fibre poétique. Son deuxième roman, intitulé ‘Bisal’ ou ‘The Boatman’ (Le Batelier), raconte l’histoire, vieille de plusieurs siècles, des musulman·es assamais·es ayant quitté le Bangladesh avant son indépendance pour s’installer dans l’Assam moderne, ainsi que leur détresse dans cette société hostile aux immigré·es et aux musulman·es.
Aux XIXe et XXe siècles, le gouvernement colonial britannique a contraint les paysan·nes musulman·es de l’actuel Bangladesh à s’installer, en tant que cultivateur·rices, dans certaines régions de la province de l’Assam. Depuis l’indépendance de l’Inde, l’État frontalier de l’Assam ne s’est guère montré clément envers les immigré·es et leurs descendant·es. Selon l’article de Tanzim Masud intitulé « Identité, culture et politique dans la communauté musulmane assamaise », l’hostilité envers les immigré·es s’est développée dans les années 1960 au point de représenter une réelle menace pour les locuteur·rices du bengali dans l’Assam. Masud écrit ainsi que l’expulsion du mouvement des « étranger·es » a pris un virage communautariste avec l’irruption de groupes hindous d’extrême droite, si bien que les musulman·es se sont retrouvé·es acculé·es sur leurs propres terres natales. Outre la langue, la religion est devenue l’une des grandes caractéristiques du discours nationaliste assamais.
En dehors des char de l’Assam, où 85 % de la population se compose de musulman·es assamais·es d’origine bengalie, la communauté est confrontée à de fortes discriminations. Elle se voit régulièrement rappeler qu’elle n’est pas assez « axomiya » (assamaise), alors même qu’elle s’est adaptée à la culture et à la langue de l’Assam depuis plusieurs générations. Ameena Ahmed, âgée de 26 ans, a été victime de discrimination lorsqu’elle a déménagé à Guwahati, la plus grande ville de l’État, pour y suivre des études de pharmacie. « Là où j’étudie, les musulman·es sont une minorité. Mes ami·es pensent que si quelqu’un est musulman en Assam, c’est un·e Miyah. Ils et elles pensent que les Miyah sont ignorant·es, violent·es et ont 20 ou 30 enfants. C’est blessant ! », m’a confié Ameena, qui sensibilise à la cause de sa communauté sur les réseaux sociaux.
Dans l’Assam, le terme « Miyah » est utilisé comme insulte pour désigner les « immigré·es clandestin·es bengali·es », bien qu’à l’origine le terme désigne un « gentleman » en ourdou. La catégorie des « immigré·es clandestin·es bengali·es » est une construction des agitateur·rices nationalistes assamais·es pour désigner les « autres », et notamment les musulman·es de l’État. Étant donnée l’imbrication de la langue et de la religion dans le nationalisme assamais, il suffit désormais qu’une personne soit locutrice du bengali ou musulmane d’origine bengalie pour que sa vie soit en danger. En février 1983, plus de 2 000 musulman·es bengali·es ont été tué·es lors d’une effroyable explosion de violence dans le district de Nellie, dans le centre de l’Assam.
Deux ans plus tard, dans le sillage de ce massacre, le poète Khabir Ahmed écrivait « Je suis un émigré, je suis un Miyah haï » dans son poème intitulé I Beg To State That (« Laissez-moi dire que… »). C’était la première fois que le mot « Miyah » était réhabilité par un membre de la communauté musulmane du char-chapori. La deuxième fois remonte à 2016, quand Hafiz Ahmed, président de la Sahitya Parishad (assemblée littéraire) du char-chapori et militant social, écrivait Write down I am a Miyah (« Inscrivez-moi comme Miyah ») au sujet du Registre national des citoyen·nes sur Facebook. De là est né un mouvement spontané de poésie contestataire sur Internet. En réponse au poème d’Ahmed, Shalim M. Hussain, alors chercheur à l’université Jamia Millia Islamia de New Delhi, a écrit Nana I Have Written (« Mamie j’ai écrit »), déclarant fièrement être un Miyah qui « s’élèvera des eaux du déluge et flottera au-dessus des éboulements. »
Rapidement, une quinzaine de poète·sses se sont alors répondu les un·es aux autres, en signant chacun·e des poèmes qui revendiquaient leur identité de Miyah pour débarrasser le mot de ses connotations négatives. Shalim, un chercheur et traducteur, a écrit pour The Citizen : « Si et seulement si nous ne pouvons être considéré·es simplement comme Indien·nes ou Assamais·es, alors choisissons de nous appeler "Miyah". Il faut établir une distinction claire entre Miyah et Bengali. » Shalim ajoute que l’utilisation du mot « Miyah » dans la poésie contestataire se veut « provocatrice ». Ainsi est né un mouvement de poésie miyah qui fait le récit générationnel d’oppressions et de discriminations socioculturelles et économiques ; un mouvement qui s’est matérialisé et a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, tels que Facebook et YouTube.
De nos jours, sur plus de 30 poète·sses miyah, au moins un tiers sont des femmes qui couchent sur le papier, sous forme de poésie contestataire, ce que représente leur appartenance à une communauté marginalisée. S’inspirant d’autres artistes comme Rehna Sultana, la seule poétesse qui jouissait d’un véritable renom en 2016, de jeunes femmes postent des poèmes dans leur dialecte miyah, en assamais ou en anglais sur Facebook et dans des groupes WhatsApp rassemblant d’autres membres de leur communauté. Elles expriment ainsi leur identité miyah qu’elles revendiquent, leur sentiment d’appartenance et leur résistance. Toutefois, ces publications n’ont pas suscité que des éloges et des témoignages de soutien, mais aussi des menaces et des rejets émanant de la communauté miyah ou non.
Après avoir lu les textes d’autres poète·sses miyah sur Internet, Ameena s’est mise à écrire sur le « redoutable » fleuve Brahmapoutre, ses îles changeantes et la révolution miyah. Son poème intitulé The River Nymph (« La nymphe de la rivière ») en anglais, qu’elle a publié sur Instagram, dépeint le fleuve et ses « berges tapissées de sable et de galets et de terre féconde », et décrit « comment chaque courbe raconte l’histoire d’une course oubliée, dissoute dans le sang du patriotisme ». Dans ses textes, l’hommage qu’Ameena rend au fleuve et à son « autorité incontestée » est révélateur des valeurs qui lui ont été inculquées dans sa ville natale de Barpeta, dans le Bas-Assam, qui présente la plus forte concentration d’îles fluviales permanentes et semi-permanentes.
Soucieuses de se fondre dans la société assamaise, les communautés du char-chapori cantonnent leurs dialectes, originaires des régions de Mymensingh, Pabna, Tangail et Dhaka (actuel Bangladesh) et influencés par l’assamais et d’autres langues locales, à la sphère privée. Selon les poète·sses, bien des membres de la communauté du char-chapori ont même honte de s’identifier comme tel·les et de parler leur dialecte miyah hors de leur foyer. Mais certain·es poète·sses, dont Ameena, estiment qu’il n’y a rien de plus naturel que d’écrire dans sa langue maternelle.
« À l’origine, mes parents ne voulaient pas que j’écrive, car ils craignaient que nous ne soyons encore plus opprimé·es pour avoir écrit contre le gouvernement, et n’étaient d’ailleurs pas seul·es à penser cela dans la communauté. Mais dorénavant, mes parents m’y encouragent », explique Ameena, qui a récemment composé son premier poème dans son dialecte miyah maternel.
« Si nous parlons notre langue, pourquoi ne pourrions-nous pas aussi l’écrire ? », s’interroge Heena al Haya, qui déclare être la seule poétesse de son village, dans le district assamais de Bongaigaon. « Je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête des gens qui entendent notre langue. Ils et elles associent les langues miyah au Bangladesh, parce qu’on leur a lavé le cerveau », ajoute-t-elle. Heena a reçu des avertissements et été bloquée par plusieurs personnes sur les réseaux sociaux pour avoir écrit dans son dialecte miyah. Voici un extrait de son poème intitulé After My Death I will Live As a Tree (« À ma mort un arbre je deviendrai »), qu’elle a publié sur Facebook en 2021. Traduction Shalim Hussain :
À ma mort je survivrai
Comme une langue morte
Sans trace écrite
Et sans poète·sses.Je serai une poignée de blé
Qui anéantira la faim à jamais
Pour que nul n’ait jamais plus à vendre ses reins.À ma mort une terre je deviendrai
Où les humains valent plus que le bétail
Où l’on pourra s’indigner sans que fuse une balle.À ma mort je survivrai
Dans le cœur de celles et ceux qui savent défendre un patrimoine,
De celles et ceux qui ont un foyer sans pays.Je survivrai à travers le combat d’une tribu sans lignée.
Mariée à l’âge de 16 ans, Heena est aujourd’hui mère de deux filles, étudiante de troisième cycle en littérature assamaise et poétesse polyglotte. Les poèmes d’Heena, écrits en assamais, en hindi et en miyah, parlent de son amour pour la communauté miyah et son pays, et de leur réalité sociale. Les écrivaines de la communauté ne reçoivent guère de soutien. Begun Asma et Heena soulignent toutes deux qu’il leur a été difficile de continuer à écrire après le mariage.
Il y a cinq ans, Rehna Sultana, l’une des premières poète·sses miyah, a été touchée par le poème « Inscrivez-moi comme Miyah » d’Hafiz Ahmed, qui lui a permis de comprendre qu’elle aussi pouvait écrire l’histoire de sa communauté dans la langue qu’elle parlait chez elle. Devenue docteure spécialisée dans l’étude des langues traditionnelles de la communauté miyah, Rehna s’est alors mise à écrire des poèmes « sur le déchirement que représente le fait d’abandonner sa culture et sa langue pour devenir axomiya, en continuant d’être ostracisé·e ».
« En 2016, nous ne savions pas que nous composions de la "poésie miyah" », affirme la poétesse miyah âgée de 30 ans. « Nous écrivions simplement ce qu’il y avait au bout de notre plume. Des gens qui n’avaient jamais composé de poèmes se sont mis·es à coucher sur le papier ce par quoi ils et elles étaient passé·es. » Selon un article publié par Shalim dans le Journal of Critical Reviews, M. Reyaz, un journaliste chez twocircles‧net, est le premier à avoir employé le terme de « poésie miyah » en 2016.
En plus d’affirmer son identité à travers sa poésie, Rehna a également écrit sur l’oppression sexiste dont sont victimes les musulmanes miyah. Ses poèmes Our Ma (« Notre maman ») et My Mother (« Ma mère ») expriment son point de vue sur la double marginalisation que subissent les femmes de sa communauté. Écrit à l’origine dans un dialecte miyah, Our Ma est le reflet des manifestations quotidiennes du patriarcat que Rehna a observées dans sa cellule familiale. Voici un extrait traduit du poème de Shalim :
Maman nous serrait fort dans ses bras.
Quand nous étions enfants, Maman avait toujours peur,
Ses yeux semblaient toujours larmoyants.
Pensant que mère était malade, je lui ai demandé.
Elle a menti, que veux-tu ma fille,
La fumée du poêle fait pleurer mes yeux.
J’ignore si Maman avait du temps pour elle
Il y avait tant à faire à la maison
Et des grands-parents dont s’occuper.Jamais je n’ai vu papa étreindre maman
J’ignore s’il l’a jamais serrée contre lui
Et embrassé ses lèvres ; peut-être que non
Sinon pourquoi les lèvres de maman seraient-elles si sèches ?
J’ai appris que maman était la favorite du maître d’école
Qu’elle était une étudiante modèle
Qu’elle écrivait joliment
Qu’elle chantait à merveille.
Le soir, quand elle me serrait fort contre elle et chantonnait
Je ressentais la flamme qui brûlait dans le cœur de maman.
Concernant les obstacles auxquels les femmes miyah de la communauté du char-chapori sont confrontées, Rehna assure que « les femmes ont plus de mal à prouver leur filiation, car notre seul moyen d’identification est notre carte d’électrice. Dans notre communauté, l’acte de naissance est un privilège. Je n’en ai pas, alors que ma famille est instruite. De plus, étant donné que de nombreuses jeunes filles sont mariées avant 18 ans, c’est le nom de leur mari qui figure sur leur carte d’électrice, pas celui de leur père. Voilà pourquoi les femmes sont plus souvent exclues du Registre national de la citoyenneté. »
Pour détecter les « immigré·es clandestin·es dans l’Assam », le gouvernement indien a lancé un processus de vérification de documents en vue d’enregistrer les citoyen·nes : le Registre national de la citoyenneté (NRC). S’il avait été correctement mis en œuvre, le NRC aurait dû permettre d’apaiser les craintes des membres de la communauté miyah, et de leur rendre leur dignité et leurs droits en tant que citoyen·nes indien·nes. Cependant, l’ébauche réalisée en 2019 a exclu quelque 1,9 million de personnes, pour la plupart des musulman·es bengali·es pauvres et analphabètes.
« La qualité de l’éducation sur les char est si mauvaise que les étudiant·es du secondaire ne savent même pas écrire une lettre. Certaines régions ne comptent aucune école, d’autres aucun établissement secondaire. Alors on marie les jeunes filles à l’âge de 14, 15 ou 16 ans », me confie Begum Asma. Selon elle, la prévalence des mariages de mineur·es parmi les habitant·es des char est due au manque d’accès à l’éducation. Une enquête réalisée par le gouvernement de l’Assam montre qu’en 2002-2003, 81 % des hommes et 92 % des femmes vivant sur les char étaient analphabètes. Depuis, aucune nouvelle étude ne s’est penchée sur la situation socio-économique des populations des char.
L’administration indienne, en plus d’afficher son indifférence aux problématiques sociales et économiques du char-chapori, s’est montrée discriminatoire envers les membres de la communauté ne sachant ni lire, ni écrire, puisqu’elle les a classé·es parmi les [électeur·rices « incertain·es » (ou D-voters, pour « doubtful » [1])->https://timesofindia.indiatimes.com/india/1-08-lakh-d-voters-will-not-be-allowed-to-vote-in-assam-polls-ceo/articleshow/81248062.cms]. Les personnes en attente de l’instruction de leur dossier ont été placées dans des centres de détention. Actuellement, 181 « étranger·es déclaré·es », dont 22 enfants, sont réparti·es dans les six centres de détention de l’Assam.
En 2019, Rehna et d’autres poète·sses et militant·es ont aidé les habitant·es des char à remplir des formulaires, préparer des documents pour leur audience, organiser des réunions et former les jeunes au processus minutieux du NRC. L’aide qu’ils et elles ont apportée aux communautés des char leur a valu insultes et menaces sur les réseaux sociaux. Puis d’un coup, de nombreuses plaintes ont été déposées au titre du Code pénal indien et de la Loi sur les technologies de l’information contre les poète·sses et militant·es Rehna, Shalim, Hafiz Ahmed, Abdur Rahim, Ashraful Hussain, Abdul Kalam Azad, Kazi Sharowar Hussain alias Kazi Neel, Karishma Hazarika, Banamallika Choudhury et Forhad Bhuyan pour « incitation à la violence » dans leurs poèmes.
Les dix personnes citées ont été remises en liberté sous caution, sans autres accusations. Néanmoins, Rehna a commencé à avoir des doutes sur le système, sa propre communauté et l’impact de ses textes après avoir été visée par quatre enquêtes policières, menacée et discriminée dans et en dehors de sa communauté. « Les gens ont commencé à prendre leurs distances avec moi. À cause de l’enquête policière, je n’arrivais plus à trouver de travail pendant que je faisais mon doctorat. Mes ami·es ne voulaient même plus cliquer sur des images ni les mettre en ligne. Je me demande maintenant à quoi bon écrire, si c’est à ça que mènent mes textes ? », s’interroge la poétesse, écrivaine et conférencière.
Et d’ajouter que « le mouvement a sans nul doute réussi à transformer le mot qui était utilisé pour nous humilier en un puissant marqueur identitaire. Je me présente et continuerai de me présenter comme une Miyah. Mais au-delà de ça, je suis Assamaise, et au-delà encore je suis Indienne. »
Un incendie fait rage
dans les dunes de sable et le fleuve bouillonnant,
Prêt à marquer l’existence de son empreinte.
Un incendie fait rage
Que jamais vous ne pourrez éteindre.— Extrait du poème A Revolution (« Une révolution ») d’Ameena Ahmed