La solidarité, entendue comme un principe ou une valeur morale, est l’expression d’un engagement mutuel qui s’établit entre deux ou plusieurs personnes. Elle se distingue de l’altruisme en ce sens que « l’altruiste peut souhaiter aider autrui sans pour autant se sentir concerné par ce qui lui arrive [1] ».
La solidarité implique un sentiment de responsabilité (voire de dépendance) réciproque entre des personnes qui se sentent moralement obligées les unes envers les autres. Elle est le signe manifeste d’un lien d’appartenance à une communauté d’intérêt consciente au sein d’un groupe, et conduit ainsi un homme à agir comme s’il était directement concerné par le problème qui affecte l’autre [2]. La solidarité internationale ouvre cette définition dans une perspective mondiale (régions, pays, etc.)
Définition développée
Dans une perspective de relocalisation des activités humaines ou encore d’une économie de proximité, et notamment dans le cadre de l’Économie sociale et solidaire, on parle également de solidarités locales, à l’échelle d’un territoire donné.
De même, si l’action sociale d’un État-Nation est pour partie guidé par le principe de solidarité, on parle alors de solidarité (voire d’équité) entre, non seulement des territoires, mais également entre les générations. L’Ademe en livre la définition suivante : « Il s’agit de la solidarité vis-à-vis des générations futures, dont nous ne pouvons hypothéquer les ressources ou le cadre de vie. De la même manière, ce principe vise à la réduction des inégalités entre les pays riches surconsommant les ressources mondiales et les pays les plus pauvres. Enfin, on peut considérer que l’objectif de "progrès social" ou d’"équité" assigné au développement durable repose sur un principe de solidarité à l’intérieur d’une société donnée. Concrètement, l’application de ce principe conduit à intégrer dans la conception du projet le facteur temps, à généraliser la réflexion aux différentes échelles de territoires, à poser le problème de l’équité sociale (mixité, parité, éducation etc.) [3] ».
À l’heure de la mondialisation des échanges et dans le cadre de la prise de conscience de la nécessité d’une gouvernance mondiale, on parle également de solidarité internationale.
Historique de la définition et de sa diffusion
Selon Wikipédia, « La notion a été étudiée par Charles Gide à la fin du XIXe siècle ; théoricien de l’École de Nîmes, mouvement coopératif français, il a développé les idées de coopération émancipatrice à partir de 1886.
Puis Émile Durkheim, dans « De la division du travail social » (1893), reprend et développe la notion de solidarité sociale en tant que lien moral entre individus d’un groupe ou d’une communauté. Selon Durkheim, pour qu’une société existe, il faut que ses membres éprouvent de la solidarité les uns envers les autres. Elle est liée également à la conscience collective qui fait que tout manquement et crime vis-à-vis de la communauté suscite l’indignation et la réaction de ses membres. Il développe les concepts de « solidarité mécanique » et de « solidarité organique ». Une société donnant lieu à de la solidarité mécanique tient sa cohésion de l’homogénéité de ses membres, qui se sentent connectés par un travail, une éducation, une religion, un mode de vie similaires. La solidarité mécanique se produit normalement dans les sociétés traditionnelles de petite taille. La solidarité organique provient quant à elle de l’interdépendance qui vient de la spécialisation du travail et des complémentarités entre personnes, que provoquent les sociétés modernes, industrielles.
[...] L’État pratique une redistribution coercitive des revenus et des richesses que les hommes politiques élus justifient, selon leur tendance politique, par un « devoir de solidarité » entre membres d’une même société, par une augmentation des inégalités sociales menaçant la cohésion sociale, ou par une spoliation des richesses produites par le travail au profit du capital, nécessitant une redistribution des richesses. Selon les plus libéraux, économiquement parlant, cette pratique tend vers l’assistanat et la spoliation étatique.
Divers types d’organisations se réclament de la valeur positive de solidarité, voire se considèrent comme un fragment de l’incarnation de la solidarité :
– les organisations non gouvernementales (terme désignant une association indépendante des gouvernements) telles que médecins sans frontières ;
– de très nombreuses associations ayant parfois des objectifs opposés ;
– des syndicats de salariés.
[4]