L’endettement des pays industrialisés est sans commune mesure avec l’endettement des pays en développement, en chiffres absolus comme en considérant une estimation relative de la dette extérieure totale rapportée au produit intérieur brut (PIB) : entre 13 et 22% pour l’Amérique latine, l’Asie de l’Est et du Sud - avec un "record" de 29 % pour le Pakistan… contre 100% pour les États-Unis et 979 % pour l’Irlande !
Cependant il est possible de mettre en parallèle les processus d’endettement respectifs.
Il faut tout d’abord souligner l’analogie entre la crise des subprimes à l’origine de la crise financière actuelle et la crise de la dette des pays en développement : dans les deux cas, l’incitation abusive au crédit aboutit au défaut de paiement et à la "crise". L’accroissement de la dette publique au Nord qui résulte aujourd’hui des erreurs des banquiers et des spéculateurs revêt également un caractère illégitime pour les peuples qui devront la rembourser. Au Nord comme au Sud, les États remboursent au détriment des populations.
Dans les deux cas de figure, l’endettement important est présenté comme un prétexte pour imposer des politiques d’austérité préconisée par le FMI, qui multiplie les prêts aux pays fortement endettés, et pour modifier les rapports sociaux au profit des détenteurs de capitaux. Des institutions financières internationales ou d’autres organismes multilatéraux para-publics deviennent des créanciers directs des États afin d’accompagner et de garantir les prêteurs privés.
Par son origine, comme dans son mécanisme et ses conséquences, la dette va ainsi à l’encontre des populations du Sud comme du Nord.