Protéger les savoirs traditionnels des peuples kanak

Une initiative pour les peuples autochtones

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour provoquer le changement. L’objectif est de comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En février, la lumière est mise sur les peuples autochtones.

Congrès de l’association IKAPALA de 2018

L’extrême richesse de la flore et de la faune de la Nouvelle-Calédonie place ce territoire au 3e rang mondial pour sa biodiversité. Au fil des générations, les peuples autochtones kanak ont développé des connaissances très fines sur cette biodiversité qui les entoure. Ces savoirs traditionnels sont prisés par le monde de la recherche ou par des acteur·rices économiques, car ils peuvent s’avérer très utiles pour des usages pharmaceutiques, cosmétiques ou alimentaires. Or, ces savoirs sont encore trop souvent appropriés sans le consentement des communautés et sans partage des bénéfices réalisés grâce leur utilisation. C’est ce que l’on appelle de la biopiraterie.

C’est pour répondre à ces enjeux qu’une trentaine d’associations ont créé l’Institut Kanak des Plantes, de l’Artisanat et des Langues Autochtones (IKAPALA). Cette structure regroupe des coutumiers kanak, des femmes, des jeunes… sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire sur les huit aires coutumières du territoire. Comment agit IKAPALA ? L’association travaille sur la valorisation et la protection du patrimoine immatériel et matériel du peuple kanak. Elle joue un rôle de consultation entre les organismes étatiques, les organismes scientifiques et les détenteurs des connaissances traditionnelles. Par ce dialogue, IKAPALA pousse à la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le cadre de l’utilisation des savoirs traditionnels kanak. Formation, sensibilisation, mise en réseau… IKAPALA plaide pour un rapport respectueux entre les détenteur·rices des savoirs traditionnels et les tiers (chercheur·euses, entreprises...) et fait ainsi avancer, au quotidien, les droits des peuples autochtones.

Pour en savoir plus, écoutez cette interview de la porte-parole et secrétaire générale d’IKAPALA : https://frama.link/FL-podcastIKAPALA