Un problème invisible mais récurrent : les mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines (MGF) sont une pratique très répandue en Éthiopie : 80% des femmes ont subi une forme de mutilation génitale (100 % dans les régions Afar et Somalie). Cette pratique n’est pas liée à la religion orthodoxe ou musulmane, mais est une pratique culturelle très implantée, quelque soit l’ethnie ou la religion. Elle est cependant en recul grâce à des campagnes d’information et à l’engagement progressif des communautés pour son éradication : en 2012, la loi éthiopienne interdit l’excision et le mariage des fillettes avant 15 ans, mais il faudra du temps avant qu’elle ne soit appliquée, les pratiques et coutumes considérées comme culturelles étant difficiles à abolir. Cependant, l’égalité de scolarisation entre filles et garçon est un facteur d’espoir et représente un modèle pour de nombreux pays africains.
Un problème très visible : l’explosion démographique
Le taux d’accroissement de la population reste très élevé : 2,6 %. Le gouvernement semble prendre le problème au sérieux et met des moyens pour l’accès à la contraception, droit inscrit dans la constitution. A cet effet, il s’appuie sur 38 000 travailleurs communautaires, et la prévalence de la contraception est théoriquement passée de 15 % en 2005 à 29 % en 2013 . Des campagnes sont organisées pour l’utilisation du préservatif et l’augmentation du niveau de scolarisation des filles devrait pouvoir également jouer un rôle dans la baisse de la fécondité.
Une faible couverture médicale
Les dépenses de santé sont évaluées à 45 dollars par habitant et par an, soit 3,8 % du PIB. Les médecins restent trop peu nombreux (0,27 médecins pour 10 000 habitants) d’autant que 37 % d’entre eux exercent à Addis-Abeba (4 % de la population du pays). Beaucoup de médecins éthiopiens exercent à l’étranger.
Le développement des universités devraient remédier à cette carence : 3 000 étudiants en médecine en 2012 dans 22 universités (pour 300 en 2005), avec de fortes incitations à rester au pays.
Les 34 000 « agents de vulgarisation sanitaire » offrent un premier niveau d’accès aux soins.
Par ailleurs, le taux de vaccination des enfants a atteint 82 % en 2011/12.
Des pathologies prioritaires, traitées gratuitement
Le gouvernement fait également de nombreux efforts pour que des pathologies considérées comme prioritaires (sida, tuberculose et paludisme) puissent être traitées gratuitement. Ainsi le taux de prévalence du Sida marque une forte diminution en 2013 par rapport aux années précédentes. Celui de la tuberculose a également baissé, avec 0,21%. Enfin, si le nombre de cas déclarés de paludisme a augmenté, sa mortalité est en forte baisse. Les autorités ont lancé une distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide afin de lutter contre ce fléau : 45 millions en 2011-2012.
Avec 40% de la population sous-alimentée, 50% qui manque d’accès à l’eau potable et 80% qui manque de sanitaires améliorés les problèmes sanitaires sont majeurs. Cependant l’évolution des indices est encourageante : la mortalité infantile (des moins de 5 ans) a atteint 88 ‰ en 2011, contre 123 ‰ en 2005. L’espérance de vie a augmenté : 63 ans en 2011, contre 52 en 2000.