Un schéma de répression des mouvements sociaux est en train de se généraliser dans le monde entier, depuis les pseudo-démocraties européennes, nord-américaines et au-delà, jusqu’aux nombreux pays connus depuis longtemps pour la dure répression qu’ils exercent contre les voix d’opposition.
Partout et rapidement, l’espace pour la dissidence se réduit comme une peau de chagrin. Nous voyons des gouvernements autant que des grandes entreprises travailler pour réprimer et réduire au silence les mouvements, les organisations et les individus qui s’organisent contre l’escalade de la répression. Ce rétrécissement de l’espace de contestation menace virtuellement tous les mouvements sociaux qui remettent en question les structures de pouvoir économiques, politiques, militaires et sécuritaires établies. Ceux qui sont au pouvoir mènent une guerre sans relâche pour nier les mouvements de dissidence et la société civile, et plus largement l’accès à la légalité, à la sécurité physique, à l’accès public et la capacité à construire des organisations et des institutions, dans l’espoir de saper ou de court-circuiter leurs campagnes.
En 2005, un groupe d’activistes palestinien·ne·s ont lancé le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), une campagne mondiale visant à exercer une pression sur Israël. Comme le montre clairement le site internet de BDS, ce qui fait le cœur de cette campagne, c’est bien le défi à l’impunité dont joui l’État d’Israël face à des violations de droits humains qui, lorsque commises par d’autres gouvernements, n’ont pas tardé à provoquer des censures et des sanctions internationales.
Dans ce contexte, la répression de BDS n’est pas très surprenante, puisque les exemples de la réussite d’initiatives de démocratie directe et de pouvoir populaire va à l’encontre des efforts pour intimider et réduire au silence les activistes et les mouvements sociaux. Et malgré, ou peut être grâce à cette répression, la riposte des avocat·e·s et des activistes de BDS n’en est pas plus surprenante. Cette riposte audacieuse arrive, jusqu’à présent, à repousser les efforts pour réduire l’espace dans lequel BDS – et d’autres éléments du mouvement pour les Droits des Palestinien·ne·s – continue à prospérer.