Retour sur la présentation du Passerelle Féminismes ! Spécial Amérique Latine dans le cadre des Apéros Politiques du CICP

Nous partageons avec vous ce retour sur la présentation du numéro 17 de la collection Passerelle "Féminismes ! Maillons forts du changement social", dans une perspective d’échange d’expérience.
Nous espérons que cela contribuera à vous donner de nouvelles idées de possibles événements et mobilisations, en s’appuyant sur le matériel à disposition du réseau et afin de continuer à tisser des liens entre les différentes luttes, ici et là-bas, ainsi que de favoriser les espaces de dialogues et débats.

Compte rendu de la présentation du Passerelle Féminismes ! Spécial Amérique Latine Jeudi 14 février 2019 – 18h30 dans le cadre des Apéros Politiques du CICP

Intervenantes :
• Jules Falquet (maîtresse de conférence en sociologique à Paris Diderot)
• Sharie Neira (militante féministe péruvienne proche de collectif Alerta Feminista)
• Amapola Liballe (adjointe à la Commission droits des femmes d’Amnesty International section française)
• Christine Vanden Daelen (CADTM – Belgique)
Facilitatrice : Caroline Weill

En introduction, nous avons rappelé les caractéristiques de la collection Passerelle : celle de mettre en débat différents sujets de société, à la croisée des universitaires militant·es et des activistes associatif·ves ; favoriser l’articulation et la mise en relation de personnes, groupes et organisations travaillant sur des thèmes similaires ; et traduire ces analyses afin de faire dialoguer différentes réalités socio-culturelles, différentes cultures politiques et décentrer notre regard.

Le numéro 17 de la collection Passerelle « Féminismes ! Maillons forts du changement social », coordonné par Viviana Varin, fait clairement écho à l’actualité des mouvements féministes latino-américains. La première partie de la publication, autour de l’analyse de la lutte des femmes comme un levier pour la transformation sociale, répond aux mobilisations des Argentines contre le G20, des Péruviennes contre la corruption du système judiciaire, de la résistance au fascisme au Brésil. La deuxième partie du numéro de Passerelle évoque le fait que les droits des femmes sont toujours un combat d’actualité, et fait écho aux mobilisations (en pleine expansion) pour le droit à l’avortement, aux occupations des universités chiliennes pour une éducation non-sexiste et au rejet du jugement favorable aux violeurs de la Manada en Espagne.
Ces mouvements féministes latino-américains sont véritablement le fer de lance d’un grand nombre de mobilisations qui inspirent le monde entier.

Les intervenantes ont ensuite développé le thème de leur article et fait le lien avec les mobilisations actuelles. Jules Falquet a d’abord rappelé la responsabilité de la France dans le développement de théories militaro-sécuritaires qui s’exportent en Amérique Latine, et comment cela affecte particulièrement les femmes. Sharie Neira a rappelé que la violence patriarcale n’est pas un trait culturaliste, et qu’en tant que femme racisée et migrante en France, d’autres formes de violence de genre s’exercent – comme celle de la hausse des frais d’inscription à l’université. Amapola Limballe a rappelé que la longue bataille pour la dépénalisation de l’avortement, pourtant en bonne voie, ne doit pas nous faire oublier que l’horizon politique est bien d’exiger sa complète légalisation. Enfin, Christine Vanden Daelen a montré comment la contraction de la dette dans des pays comme l’Argentine renforce l’oppression des femmes par le biais des stéréotypes sexistes et de la division sexuelle du travail.

La parole a ensuite été donnée à différentes organisations et collectifs féministes et/ou latinoaméricains afin de partager leurs expériences : quelles pratiques de solidarité, comment s’organiser de façon réciproque ici et là-bas, et ouverture du débat.
Enfin, l’apéro a été ouvert, et les discussions en petits groupes se sont prolongées dans l’heure qui a suivi.

La soirée a eu un grand succès, avec une participation évaluée à 90/100 personnes : la thématique, l’actualité des luttes en Amérique Latine (et la force qu’elles dégagent), mais aussi le travail de communication autour de l’événement en amont ont été un succès. La vente des exemplaires du Passerelle en espagnol a également été plutôt bonne et de nombreux contacts ont été établis – avec nous mais aussi entre les personnes présentes, mobilisées sur le sujet et en perspective d’événement comme la tenue du G7 en août à Bayonne. Un exemplaire de la publication (en français) a été offert à la Féministhèque de la Maison des Initiatives Étudiantes (MIE) – Paris Bastille.

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Les Apéro politiques du CICP (Centre International de Culture Populaire) sont des apéro-débats autour de thématiques qui ont fait et font l’histoire de ce lieu emblématique des mouvements sociaux et de la solidarité internationale, au 21 ter rue Voltaire (Paris 11e).