Ressources naturelles et processus de civilisation

Par Monica Bruckmann

, par ALAI

Cet article a initialement été publié en espagnol, et il fait partie d’un dossier intitulé Ressources naturelles et géopolitique de l’intégration sudaméricaine. Il a été traduit par l’équipe de traducteurs bénévoles de rinoceros .

Un des caractéristiques les plus marquantes de notre époque est l’importance croissante des ressources naturelles en fonction de leur utilisation, à partir des avancées scientifiques et technologiques, produits d’une connaissance de plus en plus approfondie de la matière, de la nature et de la vie. En même temps, ces avancées scientifiques convertissent la nature en un champ de sa propre application. On constate ainsi que ressources naturelles et progrès scientifique sont de plus en plus étroitement liés.

L’appropriation de la nature, ne signifie pas seulement s’approprier les matières premières, commodities, les minéraux stratégiques, l’eau douce etc, c’est aussi la capacité de produire une connaissance et un développement scientifique et technologique à partir d’une plus grande compréhension de la matière, de la vie, des écosystèmes et de la biogénétique. Les sciences nouvelles, qui ont fait d’énormes progrès ces dernières décennies, sont le fruit de cette connaissance croissante de la nature et du cosmos. Cependant, beaucoup d’entre elles n’en sont qu’à leurs débuts. On s’attend dans les prochaines années, à ce que les recherches en cours produisent des résultats scientifiques de grande envergure, capables même de changer radicalement la société humaine et sa civilisation. Nous ne sommes pas seulement face à une perspective de transformation profonde de la nature, mais aussi face à une imminente création de nouvelles formes de vie sur la planète [1].

Ce processus ne peut être compris, dans sa dynamique la plus complexe, en dehors des structures du pouvoir économique et politique au niveau mondial, régional et local. Le développement technologique est conditionné et manipulé par ces structures de pouvoir qui politisent la nature selon leurs objectifs. L’énorme accumulation historique de connaissances devient un instrument de domination extrêmement puissant.

Le système mondial basé sur la division internationale du travail entre zones industrielles et manufacturières, et pays producteurs de matières premières, de minerais stratégiques et de produits agricoles a consolidé le pouvoir hégémonique des pays centraux et leur domination vis-à-vis des zones périphériques ou dépendantes et des espaces économiques qui ont occupé une position semi-périphérique. Ainsi, l’élaboration industrielle des matières premières qu’exportaient les pays périphériques a eu tendance à être la plus minime possible, consolidant et augmentant la dépendance économique, mais aussi scientifique et technologique de ces régions [2].

Le conflit mondial pour les ressources minières, les ressources énergétiques, la gestion de la biodiversité, de l’eau et des écosystèmes face aux nouvelles sciences a de nombreuses conséquences politiques, économiques et militaires. Sans le développement d’une pensée stratégique qui s’affirme dans le principe de souveraineté et dans une réflexion sur l’avenir à long terme, les pays latino-américains et la communauté de pays en processus d’intégration ne pourront résister aux énormes pressions engendrées par cette situation de conflit, où se joue en réalité, la capacité de réorganisation de projets hégémoniques et l’émergence de projets contre-hégémoniques. Il est évident que ce conflit d’intérêts a comme toile de fond des visions de la société et des projets de civilisation totalement opposés.

Le processus de « destruction créative » auquel fait référence Joseph Schumpeter, compris comme la capacité intrinsèque du capitalisme à créer de nouvelles structures technologiques et économiques en détruisant les anciennes, a produit des progrès scientifiques et technologiques sans précédents dans l’histoire de l’humanité, mais il a aussi produit des menaces sans précédents de destruction de la planète elle-même et de la civilisation humaine. Ainsi, la grande capacité créative du capitalisme trouve ses limites dans la menace de sa propre destruction.

D’où la nécessité vitale de redéfinir la relation Homme-Environnement qui s’exprime à travers une nouvelle vision du monde et de l’utilisation et la gestion des ressources naturelles, en même temps qu’elle s’inspire d’une vision humaniste dont le principal objectif économique et social est le plein développement de l’être humain.

En Amérique Latine, ce processus est en marche, à partir de forces sociales et politiques profondément engagées dans la préservation de la nature et l’utilisation de ses ressources en fonction des intérêts et des nécessités des peuples, position qui correspond à une vision civilisatrice des peuples originaires du continent. Nous pouvons citer comme exemples le mouvement autochtone qui a prouvé une grande capacité de mobilisation et d’articulation politique, les forces progressistes et de gauche, ainsi que les écologistes et éco-socialistes engagés à lier le développement du socialisme à une nouvelle vision écologique et de pérennité.

Le mouvement éco-socialiste [3] propose une réorganisation du mode de production capitaliste à partir de nouveaux paradigmes basés sur les besoins réels de la population et sur la préservation de la nature et de l’environnement, à travers une économie socialiste de transition. Michael Löwy et Frei Veto résument l’idée centrale éco-socialiste de la manière suivante :

Du point de vue des éco-socialistes, une réorganisation du mode de production et de la consommation dans son ensemble est nécessaire. Elle sera basée sur des critères qui vont au-delà du marché capitaliste : les nécessités réelles de la population et la protection de l’environnement. Cela signifie une économie de transition vers le socialisme, où le peuple lui-même, et non pas les « lois du marché » ou un Bureau Politique autoritaire, décident démocratiquement des priorités et des investissements. » (Citation initialement en anglais, traduite par d’ALAI à l’espagnol), (LÖWY/FREY VETO, 2009).

Cette transition implique une rupture avec l’idéologie productiviste du progrès, et s’oriente vers un nouveau mode de production dans le but de créer une nouvelle civilisation, basée sur des principes d’égalité, de solidarité, de démocratie et un mode de vie alternatif visant à réorienter les habitudes de consommation sur la planète. Cette proposition considère les luttes populaires, les syndicats, les paysans, les mouvements autochtones, les communautés ecclésiastiques de base et les communautés noires comme sujets et espaces de mobilisation et de construction d’une civilisation post-capitaliste.

L’éco-socialisme, comme courant de pensée, est assez proche des formulations de la théologie la libération et du marxisme. Il inclut les apports de penseurs comme Manuel Sacristan, Raymond Williams, Rudolf Bahro, André Gorz, ainsi que les contributions de Joel Kovel, Juan Martinez Allier, Francisco Fernandez Boeuf, Jorge Riechman, Jean-Paul Déléage, Jean-Marie Harribey, Elmar Altvater, Frieder Otto Wolf, entre autres [4].

A partir d’une autre praxis politique, le mouvement autochtone latino-américain est devenu l’une des forces sociales les plus actives et mobilisatrices dans la lutte pour la défense « de la Terre Mère » ou « Pacha Mama » [5], la préservation de l’environnement et l’utilisation durable des ressources naturelles. La Conférence des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre Mère, qui s’est déroulée à Cochabamba en Bolivie en avril 2010, en est la preuve. Après les résultats peu convaincants du quinzième Sommet des Nations Unies sur le Changement Climatique, à Copenhague, fin 2009, qui n’avait débouché sur aucun accord sérieux sur la réduction des gaz à effet de serre dans le monde, ni sur le futur protocole de Kyoto, l’invitation du président Evo Morales réussit à mobiliser plus de trente mille activistes, environnementalistes, membres de mouvements sociaux, leaders sociaux et politiques, et intellectuels du monde entier, qui se sont réunis dans la ville de Tiquiyapa pour discuter non seulement des effets du changement climatique mais aussi de ses causes. Encouragés par le message inaugural du président Morales : « Le capitalisme est synonyme de dénutrition, la capitalisme est synonyme d’inégalité, synonyme de destruction de la Terre Mère. Soit le capitalisme meurt, soit c’est la Terre qui meurt », le sommet de Cochabamba proposa la création d’un Tribunal International de Justice Climatique avec pour objectif d’organiser un espace d’action et de mobilisation de la société civile et des mouvements populaires de défense de la nature et de l’environnement.

Cette position avant-gardiste planétaire du mouvement autochtone latino-américain en dirigeant une réunion mondiale pour examiner un des plus grands problèmes qui affectent le monde contemporain, ne s’explique pas uniquement par sa capacité d’articulation et son pouvoir de pression politique croissant que le mouvement altermondialiste a développée ces dernières décennies. Dans la vision du cosmos et la praxis autochtone, la préservation de l’environnement correspond à une position civilisatrice, qui s’exprime par une vision du monde et une façon particulière d’y vivre. Cette cosmovision a comme principe fondamental, le soin et la conservation de la Terre Mère, de l’espace où, comme ils disent, « la vie se crée et se re-crée ». A partir de cette perspective, défendre la préservation de la terre et de la nature, c’est donc défendre la vie elle-même. L’esprit de Cochabamba, reflète clairement cette vision millénaire du monde.

Les processus politiques en cours en Équateur et en Bolivie représentent, selon nous, les exemples les plus avancés de redéfinition du rôle de la nature, de l’environnement et des ressources naturelles dans le développement social et économique de ces pays, qui s’expriment par une refonte de l’État et un nouveau pacte constitutionnel. Les constitutions plurinationales élaborées et entrées en vigueur depuis peu dans ces deux pays posent un nouveau cadre légal où la nature est considérée comme sujet de droits, représentés par tout citoyen qui considère que ces derniers sont bafoués.

La Constitution équatorienne stipule dans son préambule plus général, que « la nature ou Pacha Mama à laquelle nous appartenons et qui est vitale pour notre existence » est un espace où se construit « une nouvelle forme de vie commune entre citoyens, dans la diversité et l’harmonie pour atteindre « le bien vivre », le « sumak kawsay ». Dans l’article 71 du même document, il est écrit :

La nature ou Pacha Mama où se reproduit et se crée la vie a le droit à ce que l’on respecte intégralement son existence, ainsi que le maintien et la régénération de ses cycles vitaux, sa structure, ses fonctions et ses processus évolutifs (...). Toute personne, communauté, peuple ou nation pourra exiger de l’autorité publique l’accomplissement des droits de la nature.

Le principe philosophique autochtone du « bien vivre » ou « sumak kawsay » en quechua signifie surtout une relation de respect et une harmonie avec la nature, garantissant à la population “un environnement sain, écologiquement équilibré, durable et soutenable”. Ainsi, l’État équatorien assume constitutionnellement l’engagement de protéger l’environnement, la conservation des écosystèmes, la protection de tous les éléments qui le constituent, la biodiversité et l’intégrité du patrimoine génétique du pays. (Voir : Constitution de l’Équateur, Article 395, n°1).

Le sens du « vivre bien » va au-delà de la vision économique de la terre comme moyen de production, et la place dans l’espace territorial où la vie se produit, où se mêlent mémoire collective des peuples et histoire des civilisations primitives dont le long processus continuent à influencer la vie quotidienne des communautés autochtones et paysannes d’Amérique latine. Ainsi, il s’établit une relation profonde entre la communauté et la terre, appuyée par les constitutions de l’Équateur et de la Bolivie, lorsqu’elles reconnaissent l’intégralité du territoire autochtone, et le droit d’utiliser et de profiter des ressources naturelles de ces territoires, tout comme le droit de consultation et de participation des peuples autochtones dans la gestion de l’exploitation des ressources naturelles.

Ce cadre légal crée des conditions pour la mise en place de mécanismes de gestion sociale des ressources naturelles, ce qui permettra sûrement aussi de fortement diminuer la tension créée par les pratiques violentes et l’expulsion des populations locales, généralement autochtones, de leurs territoires producteurs de ressources naturelles. Ces conflits deviennent de plus en plus violents, au sein d’un processus où la dispute pour les ressources naturelles s’appuie chaque fois plus sur une politique de militarisation des territoires.

Il convient de rappeler les conséquences tragiques de l’intervention militaire des forces armées péruviennes dans la dissolution d’une protestation populaire pacifique, dont les principaux acteurs ont été les Indiens amazoniens, dans la région de Bagua. Douze mois de protestations sous la direction de l’Association Interethnique de Développement de la Forêt péruvienne (AIDISEP pour les sigles en espagnol) afin d’exiger l’abrogation des décrets législatifs mis en place par le président Alan García qui permettaient la marchandisation de territoires autochtones et paysans pour l’exploitation du pétrole, du gaz et des minerais, et une proposition de négociation avec le gouvernement faite par l’Aidisep qui n’ont eu d’autre réponse que l’instauration de l’état d’urgence et l’intervention des forces armées pour déloger les autochtones qui bloquaient les routes d’accès à la région de Bagua le 5 juin 2009. Résultat de cette intervention : 10 civils et 24 policiers sont morts. Des enquêtes postérieures et un procès ouvert par le procureur contre seize fonctionnaires (parmi lesquels figuraient deux généraux) prouvent l’utilisation disproportionnée de la force, “alors que les autochtones ont seulement utilisé pour leur défense des armes rudimentaires (lances) d’usage commun, des objets tranchants comme des pierres et des bâtons” [6].

Et il ne s’agit pas d’un fait isolé. Dans le cas péruvien, la parcellisation de l’Amazonie péruvienne pour l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz se fait à travers des concessions à long terme à des entreprises transnationales. Elles sont passées de 15% de la surface amazonienne en 2004 à 75% en 2008 [7], et qui a été accompagnée d’une présence militaire croissante des Etats-Unis sur le territoire péruvien : 43 779 militaires américains sont entrés au Pérou en 2004 ; 12 511 en 2006 ; 5 117 en 2007 et 5 516 en 2008. Au total, 87 516 militaires américains sont entrés au Pérou entre 2003 et 2010 en y restant en moyenne entre 12 et 67 jours, afin d’effectuer des exercices d’entraînement militaire en mer, sur le sol et en rivières, des entraînements antisubversifs en collaboration avec les forces armées et policières du Pérou, et des exercices de reconnaissance de terrain dans des zones de haut conflit social [8]. De cette manière, les déplacements militaires se sont dirigés vers des régions stratégiques de contrôle du bassin amazonien et leurs principales rivières affluentes, vers les principaux ports péruviens (Galet, Salaverry, Paita, Chimbote et Ilo), depuis lesquels le pays exporte le pétrole, le gaz et les minerais, et vers les régions de haut conflit social et de protestation (comme la Vallée de la rivière Apurímac et Ene, communément appelé VRAE). La VI flotte des Etats-Unis utilise depuis longtemps les ports péruviens comme centre opérationnel sur la côte pacifique d’Amérique du Sud pour approvisionner ses navires et pour permettre à ses troupes de se reposer.

Un autre aspect important pour ces nouvelles constitutions est la vision stratégique en ce qui concerne les ressources naturelles, en se focalisant sur les minerais, les ressources génétiques, biogénétiques, et les sources d’eau douce. Dans le cas de la Bolivie, le lithium est inclus parmi les minerais stratégiques puisque la Bolivie en possède 98% des réserves mondiales, et comme nous montrerons par la suite, le lithium représente la matière première pour ce qui pourrait être un changement du modèle énergétique dans le secteur du transport, s’il est utilisé dans la fabrication de batteries rechargeables pour une nouvelle technologie de véhicules.

La déclaration constitutionnelle de souveraineté sur les ressources naturelles est l’élément de référence pour réguler l’administration et la gestion des Etats Plurinationaux par rapport à l’extraction et l’industrialisation de celles-ci. Y sont inclus des articles spécifiques sur la part minime de l’État dans la propriété de ces entreprises ou dans des projets d’exploration et d’exploitation de ressources naturelles, sur la nécessité de réguler le paiement de « royalties » pour l’extraction des minerais, tout comme la protection des registres et des brevets du patrimoine génétique.

Les principales politiques promues à partir des constitutions plurinationales, outre celles déjà mentionnées, peuvent se résumer aux aspects suivants :

 Garantir le contrôle de l’État sur la chaîne de production des ressources naturelles stratégiques : direction de l’exploration, exploitation, industrialisation, transport et commercialisation (cf Art. 351 de la Constitution Politique de la Bolivie) ;

 Garantir que l’État tirera profit de l’utilisation de ces ressources naturelles, en proportion non moindre que celui des entreprises qui les exploitent (Voir Art. 408 Constitution de l’Équateur) ;

 La protection de la connaissance et la propriété intellectuelle sur les produits obtenus à partir de la connaissance collective associée à la biodiversité nationale, à la médecine traditionnelle, etc. (Voir Art. 30 et 381 de la Constitution Politique de la Bolivie et de 402 de la Constitution d’Équateur) ;

 Promouvoir l’industrialisation des ressources naturelles pour dépasser la dépendance vis-à-vis de l’exportation de matières premières (Voir Art. 311 et 319 de la Constitution Politique de la Bolivie) ;

 Garantir et promouvoir la gestion sociale des ressources naturelles (Voir Art. 343, 349, 351 de la Constitution Politique de la Bolivie et Art. 395 de la Constitution de l’Équateur).

La question écologique et celle de la souveraineté sur les ressources naturelles assument ainsi un caractère radical et créent les conditions pour une réappropriation sociale de la nature au sein du contexte de processus de civilisation qui rapproche les peuples originaires d’Amérique Latine des autres peuples du monde, afin de former ce que Theotonio Dos Santos a appelé “une civilisation planétaire » qui devra se fonder sur une politique de développement global et de soutien de l’humanité, en intégrant le pouvoir du savoir des différents peuples et régions. Ainsi, “les formes d’adaptation aux conditions écologiques et historiques que différentes cultures et civilisations ont développées doivent être respectées de façon à produire une véritable « connaissance universelle »”. (SANTOS, 2002, .5).

La gestion sociale, économique et scientifique des ressources naturelles joue donc un rôle clé dans le processus de civilisation de l’humanité et dans la restructuration du capitalisme mondial qui développe différentes stratégies à partir du centre, à partir des puissances émergentes et des pays producteurs de matières premières.

Notes

[1La création d’une nouvelle bactérie synthétique annoncée en mai 2010 par le scientifique Craig Venter, ouvre une voie nouvelle dans la recherche scientifique sur le génome et la capacité de la science à créer artificiellement de nouveaux microorganismes à des fins les plus diverses.

[2Cf SANTOS, Theotonio dos. A politização da natureza e o imperativo tecnológico. GREMIMT, Série 1, N° 7, 2002, p7.

[3Pour plus de détails sur éco- socialisme, cf le travail de Michael Lowy et Frei Veto, présenté dans le Forum Social Mondial à Bethléem de Para - 2009, sous le titre de : Ecosocialism and spirituality.

[4Cf. LÖWY, Michael, O que é o Eco-socialismo ? Disponible sur http://combate.info/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=94

[5Pacha Mama signifie Terre Mère.

[6BRUCKMANN, Monica. La política represiva de Alan García. Dans Le MondeDiplomatique (Cono Sur), septembre 2009, p. 14.

[7Des sources officielles de Perúpetro.

[8Ces statistiques sont élaborées à partir des décrets législatifs d’Autorisation de Déploiement Militaire Étranger sur le Territoire Péruvien, disponibles dans la base de données du Congrès Péruvien.