Regards croisés sur les mouvements citoyens d’émancipation dans le monde, compte-rendu

Rencontre Daram à Poitiers, le 8 décembre 2023

, par MDH, RADSI Nouvelle Aquitaine

Le contexte

Le RADSI Nouvelle-Aquitaine, la MDH de Limoges et la MCM de Nantes ont souhaité porter cette journée d’échanges entre des acteurs de la Solidarité Internationale au travers d’ateliers participatifs et de témoignages. L’idée d’un temps dédié au traitement de cette thématique vient notamment d’associations membres du réseau du RADSI qui l’ont interpellé sur les mouvements citoyens qui émergent en Afrique de l’Ouest.
L’objectif de la journée est de rassembler autour de la table des personnes avec des parcours différents pour mettre en discussion le développement des mouvements citoyens et partager une réflexion qui va plus loin que le traitement des médias de ces phénomènes, en croisant notamment les regards d’ici et là-bas.
En termes de mobilisation, chaque structure porteuse de la démarche a souhaité se restreindre à une dizaine d’invitations pour assurer de bonnes conditions d’échanges. Cette journée d’échanges s’inscrit dans une volonté de partage sans finalité de livrable.

Rappel des objectifs de la visite

À partir de l’observation du fonctionnement de la journée ainsi qu’au travers d’interviews de personnes ayant participé, partager avec la personne en poste FONJEP-ECSI des constats qui pourront lui être utiles.

Observations et déroulé de la séquence

Rendez-vous à Poitiers, « terrain neutre » comme le dit Guillaume de la MDH entre les 3 structures organisatrices.

Avec le jeu « Désobéis ! », la journée commencer en alliant la forme et le fond puisqu’il s’agit d’un moment d’interconnaissance où les participant·es ont chacun·e une carte avec une illustration d’un mouvement citoyen ou son explication et il faut reconstituer les binômes se correspondant. C’est déjà l’occasion de questionner les visions des mouvements citoyens dans le monde, des un·es et des autres.

Pour entrer dans le sujet et créer un socle commun de manière collaborative, un temps de définition de la thématique à partir de 3 axes a été proposé sous le format du world café :
 Modalités d’action des mouvements d’émancipation, quels modes opératoires ?
 Quelles sont les questions de fond qui sont soulevées dans ces mouvements d’émancipation ?
 Articulation/dialogue entre les mouvements sociaux et comment ?

Il a été particulièrement enrichissant de voir les échanges riches autour de notions telles que la « démocratie à l’africaine », l’approche systémique, la question du lobbying en tant que modalité d’action, etc... Si chacun et chacune s’est exprimé·e à partir de son référentiel historique et culturel, cela a encore plus mis en évidence la nécessité de réfléchir et de travailler ensemble en s’appuyant sur des valeurs humanistes et le principe de réciprocité.

L’après-midi se poursuit avec des témoignages de partenaires de pays du sud et des échanges qui s’ensuivent avec le reste des participant·es. De nombreux sujets et questions sont évoqués pendant ce temps et rendent compte de réalités différentes et d’initiatives inspirantes. Pour n’en citer que quelques-uns :
 Un débat sur la démocratie et sa mise en œuvre dans le contexte des pays d’Afrique
 Les logiques d’assistanat en Solidarité Internationale, plus particulièrement véhiculée par les institutions européennes et internationales
 Un partage de contextes politiques et de sécurité
 La nécessité de préserver les coopérations entre les acteurs de la société civile malgré le contexte politique (arrêt des subventions de l’État français par exemple) en réinventant les modalités de collaboration
 L’importance du passé pour comprendre la situation des pays africains et pour rendre le pouvoir à ses peuples

Le public

La journée d’échanges est destinée aux associations de la solidarité internationale et à leurs partenaires. Les structures organisatrices ont volontairement choisi de ne pas dépasser la vingtaine de participant·es pour proposer des conditions de dialogue et d’écoute de qualité.
Il s’agissait d’associations membres des réseaux directs du RADSI, de la MDH et de la MCM.

Retour des participant.es suite à la journée

Anne-Sophie, RADSI
Guillaume, titulaire du poste FONJEP-ECSI

EN RÉSUMÉ

1) Cadre de la participation

Le format de cette journée d’échanges, soit un nombre de participants limité à une vingtaine de personnes et une volonté de ne pas fixer d’objectifs spécifiques à ce moment, a donné la liberté de traiter des sujets qui venaient dans les discussions. Ce type d’espace est une « bulle d’air » pour les professionnel·elles d’ECSI qui partagent la difficulté à trouver des moments de réflexion.

2) Apport de connaissances

Les échanges entre les participant·es constituent le véritable enrichissement de cette journée en permettant à chacun·e de se décentrer par rapport à ses propres opinions et pratiques d’ECSI.

3) Compréhension / Réception de ce que fait l’association

Un moment d’échanges libres sans finalité de livrable est un moment essentiel pour nourrir ses pratiques et (re)trouver des clés de lecture face à un monde en mouvement constant. En vue de renforcer l’ECSI, le rôle des associations de réseau permet de renforcer le maillage territorial mais aussi de s’inscrire dans une dynamique de solidarité plutôt que de mise en concurrence compte tenu du contexte fragilisant que connaissent les structures associatives.