Violences, guerres, conflits armés : évolutions et résistances

Sommaire du dossier

Refuzniks. Les réfractaires à la guerre d’invasion de l’Ukraine

, par Observatoire des armements , DECHESNE Guy

Les refuzniks sont les objecteurs de conscience, les insoumis et les déserteurs qui refusent de participer à la guerre d’invasion de l’Ukraine. Entre 700 000 et un million de Russes ont quitté la Russie pour éviter la mobilisation. Des opposants au régime de Poutine ont manifesté contre la guerre ou l’on entravée, par exemple en sabotant des trains ou en incendiant des centres de recrutement, toujours en veillant à ne blesser personne. Ils sont arbitrairement et très sévèrement réprimés. C’est grâce à l’engagement de toutes ces personnes qu’une alternative au régime autoritaire russe sera fondée. Elles doivent être soutenues par les démocraties.
En 1993, le Parlement européen a voté une résolution sur l’ex-Yougoslavie. Il invitait la communauté internationale, le Conseil et les États membres à accueillir les déserteurs et les insoumis, à les protéger par un statut, à ne pas autoriser leur expulsion et à leur offrir des possibilités de formation et de perfectionnement professionnels. Il invitait les États membres à affaiblir la puissance militaire des agresseurs en encourageant la désertion et l’insoumission. Cet exemple n’a, hélas, pas été suivi à propos de la guerre russe.

Quelques organisations d’opposition à la guerre

Responsables d’associations

Deux jours après l’invasion de l’Ukraine, 424 responsables d’associations russes ont signé l’appel suivant :

« Monsieur le Président,
Nous nous opposons aux actions militaires que notre pays mène sur le territoire de l’Ukraine.
Tout notre travail consiste à lutter pour la dignité humaine, à sauver des vies. La guerre est incompatible avec la vie, avec la dignité et avec les principes fondamentaux de l’humanité. La guerre est une catastrophe humanitaire qui ajoute à la douleur et à la souffrance. Ses conséquences réduiront à néant les efforts de nombreuses années.
Nous considérons le recours à la force pour résoudre les conflits politiques comme inhumain, et nous vous demandons de cesser le feu et d’entamer des négociations. »

Des féministes

Pussy Riot

Les Pussy Riot ont dû fuir la Russie pour échapper à la répression. Elles forment le groupe punk, féministe et opposant le plus provocateur à Poutine. Elles ont fait une tournée en Europe pour récolter des fonds pour les victimes ukrainiennes de l’invasion russe. Elles publient un manifeste qui se termine ainsi : « Nous lançons un appel à ceux qui sont en Russie : S’il vous plaît, ne participez pas à cette guerre ! Ne répondez pas aux convocations, n’allez pas dans les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires, n’écoutez pas la propagande ! Chaque geste contre cette guerre est important. »

Résistance féministe antiguerre

Le mouvement Résistance féministe antiguerre informe la population russe de la réalité de la guerre. Il fédère 45 organisations qui existaient déjà dans différents secteurs, auxquelles s’ajoutent des centaines de militantes anonymes dans 92 villes en Russie, sans compter celles qui ont dû s’exiler dans plus de trente pays. Son manifeste proclame :

« En tant que citoyennes russes et féministes, nous condamnons cette guerre. Le féminisme, en tant que force politique, ne peut être du côté d’une guerre d’agression et d’une occupation militaire. Le mouvement féministe en Russie lutte en faveur des groupes vulnérables et pour le développement d’une société juste offrant l’égalité des chances et des perspectives, et dans laquelle il ne peut y avoir de place pour la violence et les conflits militaires.

La guerre est synonyme de violence, de pauvreté, de déplacements forcés, de vies brisées, d’insécurité et d’absence d’avenir. Elle est inconciliable avec les valeurs et les objectifs essentiels du mouvement féministe. La guerre exacerbe les inégalités de genre et fait reculer de nombreuses années les acquis en matière de droits humains. La guerre apporte avec elle non seulement la violence des bombes et des balles, mais aussi la violence sexuelle : comme l’histoire le montre, pendant la guerre, le risque d’être violée est multiplié pour toutes les femmes. Pour ces raisons et bien d’autres, les féministes russes et celles qui partagent les valeurs féministes doivent prendre une position forte contre cette guerre. […]

Aujourd’hui, les féministes sont l’une des rares forces politiques actives en Russie. Pendant longtemps, les autorités russes ne nous ont pas perçues comme un mouvement politique dangereux, et nous avons donc été temporairement moins touchées par la répression d’État que d’autres groupes politiques. […] Nous sommes l’opposition à la guerre, au patriarcat, à l’autoritarisme et au militarisme. Nous sommes l’avenir qui prévaudra. »

La musicienne et créatrice de bandes dessinées, Alexandra (Sasha) Skotchilenko a remplacé les étiquettes de prix d’un supermarché russe par des messages issus du réseau Telegram de la Résistance féministe : « L’armée russe a bombardé une école d’art à Marioupol. Environ 400 personnes se cachaient à l’intérieur » ; « Des conscrits russes sont envoyés en Ukraine. Le prix de cette guerre est la vie de nos enfants. » … Dénoncée, en mars 2022, par une cliente qui ne pouvait « supporter de lire de tels mensonges », la militante a été condamnée à sept ans de prison. « Oui, je suis assise dans une cage maintenant, mais je suis plus libre que vous. », a-t-elle répliqué au procureur. « Tout le monde voit et sait que vous ne jugez pas une terroriste. Vous ne jugez pas une extrémiste. Vous ne jugez même pas un activiste politique. Vous jugez une pacifiste. »

Miagkaya Sila

Miagkaya Sila (la puissance douce, en français) est un projet pour inciter les femmes à s’engager en politique ou à être socialement actives, afin de féminiser les institutions et rendre ainsi la politique plus humaine. L’organisation crée des tables rondes en ligne sur des thèmes comme l’éducation dans un contexte de mobilisation et de propagande. Elle lutte notamment contre un cours hebdomadaire de « patriotisme », dans les écoles, qui véhicule le discours officiel. « Nous donnons des outils pratiques aux parents, par exemple des modèles de déclaration pour refuser en toute légalité que leurs enfants assistent à ces leçons », détaille une cofondatrice. Plusieurs membres du mouvement sont prisonnières politiques ou réfugiées à l’étranger. « Accepter l’État et sa violence ne mène à rien. N’est-il pas temps d’essayer une nouvelle voie ? » Une militante interroge : « Si on cherchait à obtenir le changement par la force, en quoi serions-nous différents d’eux ? »

Soutiens juridiques

Agora

Agora est une association d’avocat·es russes défenseur·es des Droits de l’Homme. En mai 2022, elle explique que ses équipes suivent et conseillent déjà « des centaines et des centaines » de soldats qui refusent de combattre et n’encourent que de faibles peines. « Les commandants essaient de menacer leurs soldats de prison s’ils sont dissidents, mais nous disons aux soldats qu’ils peuvent simplement dire non. » Les condamnations consistent en des licenciements. En effet, elles sont prononcées pour insubordination et non pour trahison car officiellement l’invasion n’est pas une guerre mais une « opération militaire spéciale ». Des documents de l’administration de la Défense russe font état du limogeage de « plusieurs centaines de militaires ». Un tribunal russe confirme le 25 mai 2022 le licenciement de 115 soldats qui avaient « arbitrairement refusé d’accomplir une mission officielle et étaient partis de leur propre initiative vers un lieu d’affectation permanent », violant ainsi les termes de leur contrat de service et qui ont contesté leur renvoi de l’armée.

Médiateur militaire

Maxim Grebenyuk est un ancien militaire russe. Devenu avocat, il crée la page Médiateur militaire, suivie, en juin 2022, par 12 992 personnes sur le réseau social VKontakte. Il défend gratuitement les réfractaires à l’invasion de l’Ukraine dont la soixantaine de militaires de Pskov qui ont désobéi en avril 2022. Plusieurs dizaines de conscrits l’ont contacté pour obtenir le statut d’objecteurs de conscience. Il se réjouit : « Il est donc possible de faire un travail et de libérer individuellement des soldats de l’emprise de la mère patrie. ». Il s’occupe également d’obtenir le droit à une alimentation correcte pour les soldats et à des soins pour les blessés.

OVD-Info

OVD-Info défend les droits humains. Elle lutte contre les persécutions politiques et les brutalités policières en les signalant par une liste de diffusion et sur son site et en en publiant des statistiques. Sa ligne téléphonique d’urgence propose des conseils juridiques. Ses avocats sont présents dans les commissariats et plaident dans les procès.

Une bonne centaine d’employés permanents d’OVD-Info sont exilés en Europe et ailleurs. Daniil Beilinson, un cofondateur émigré à Paris, se plaint : « On doit se battre pour obtenir des titres de séjour. On aimerait tant n’avoir à se concentrer que sur notre travail. »

Fonds antiguerre

Le Fonds antiguerre est fondé par un collectif d’associations. Il offre une assistance juridique gratuite aux personnes licenciées pour leurs opinions politiques et leur refus de participer à des événements de soutien à « l’opération spéciale » et qui ne reçoivent pas l’indemnisation légale.

Memorial

L’association Memorial a été fondée en 1987 pour établir la vérité historique sur les crimes soviétiques et pour défendre les droits humains dans la Russie contemporaine. Elle a été dissoute par la Cour suprême le 28 décembre 2021. En 2022, elle a reçu le Prix Nobel de la paix. De nombreux responsables se sont exilés pour éviter les arrestations, les autres se réfugient dans la clandestinité. Les peines infligées aux opposants s’alourdissent. La solidarité avec l’Ukraine est un axe majeur de l’association qui documente les crimes de l’armée russe.

Gulagu‧net

Soldat de métier, parachutiste enrôlé dans le régiment d’élite de la Garde russe, Pavel Filatiev a combattu en Ukraine. Blessé et évacué, sa démission est refusée. Il rédige sur le réseau social VKontakte un témoignage de 141 pages dénonçant la corruption, le désordre, le je-m’en-foutisme des troupes russes et la guerre en Ukraine. À propos des combats, de la brutalité de la guerre et de la désorganisation générale, il commente « J’ai compris que je ne voulais pas participer à cette folie. Personne n’a besoin de cette guerre, surtout pas la Russie et ses citoyens. » Menacé de quinze ans de prison pour informations mensongères sur l’armée, il est exfiltré de Russie par les équipes du site russe Gulagu‧net, créé par le militant des droits de l’Homme et lanceur d’alerte Vladimir Ossetchkine et il demande l’asile politique en France.

Une mutinerie

Quelques dizaines de soldats se présentent face à la caméra. Leur porte-parole lit une déclaration :

« Nous la force militaire, premier bataillon du régiment 2 740, nous refusons d’aller combattre sur le territoire de la République de Donetsk. […] On nous a fait du chantage, menacé et menti pour occuper le territoire de Donetsk. »

Mouvement des objecteurs de Russie

Le 15 mai 2022, le Mouvement des objecteurs de Russie « exprime sa solidarité avec tous ceux qui s’opposent à la guerre, avec tous ceux qui s’opposent à l’acte d’agression. Nous souhaitons et prions de toutes nos forces, pour que l’Ukraine survive à l’assaut et conserve son indépendance. »

Le 23 juin 2023, le Mouvement des objecteurs de conscience a été officiellement qualifié d’« agent étranger ».

Dans la région annexée de Donetsk, Gennady Kiskorov et son frère Semyon ont demandé, comme la constitution russe le prévoit, à remplacer leur service militaire par un service civil. Ce qui a été refusé car cette procédure « pour les personnes mobilisées n’est pas prévue par la loi ». Comme d’autres mobilisés, Gennady a été attaché à un arbre une nuit, dans le froid et sous la pluie. Après cette torture, il accepté de partir au front.

Appel à la conscience

Le canal Telegram Appel à la conscience, géré par un groupe de juristes et de défenseurs des droits de l’Homme, sensibilise les jeunes Russes au droit à l’objection de conscience, garanti par la Constitution.

« Jusqu’à présent, environ 1 000 recrues par an ont accédé au service civil, soit moins d’un pour cent des jeunes hommes qui sont incorporés chaque année. Depuis le début de la guerre, l’intérêt pour l’objection de conscience a explosé. Toutes organisations confondues, il devrait y avoir 10 000 cas cette année [2022]. » « L’armée fait pression sur ces soldats, les diffame auprès de leurs parents et amis, mais finit par les laisser partir – pour le moment. »

Action autonome

La fédération anarchiste Action autonome, présente en Russie, en Biélorussie et en Ukraine, proclame : « Nous appelons les soldats de l’armée russe à déserter, à ne pas exécuter les ordres criminels des officiers et à quitter immédiatement l’Ukraine. Et nous encourageons tout le monde à continuer à descendre dans la rue et à manifester. »

Je veux vivre

En Ukraine, une ligne téléphonique et une plateforme Internet, baptisées « Je veux vivre » facilitent la désertion et la reddition des soldats russes et leur promettent un bon traitement et des soins.

Traverser la forêt

Grigory Sverdlin a lancé une organisation qui se réclame de la résistance civique non-violente, Traverser la forêt (une expression qui peut aussi se traduire par « Barrez-vous dans la forêt » ou « Fichez-nous la paix »). L’organisation aide à éviter de s’impliquer dans la guerre russe en Ukraine. « Notre mission est de faire en sorte que le moins de personnes possible appuient sur la gâchette. » Depuis les premiers jours de la mobilisation de septembre 2022, elle mène un travail d’information et de propagande pour que les gens échappent au service militaire, quittent le pays légalement ou illégalement, trouvent asile à l’étranger. L’organisation a aidé plus de 35 500 personnes à échapper à la participation à la guerre en obtenant une exemption médicale, en ne se rendant pas à la convocation, en se cachant, en passant à l’étranger, en désertant ou en se rendant.

L’Arche

Association de soutien aux émigrants russes à cause de l’agression contre l’Ukraine. Elle fournit un hébergement provisoire, des consultations juridiques, de l’aide psychologique et la possibilité de rencontrer d’autres exilés.

Comité Antiguerre de Russie

Des personnalités, dont le champion d’échecs Garry Kasparov, ont créé le Comité antiguerre de Russie, « mouvement du peuple russe qui s’oppose à la guerre déclenchée par Poutine, qui s’oppose à la dictature en Russie et qui soutient l’unité des Russes antiguerre et prodémocratie ».

Fondation Bouriatie libre

Située entre le lac Baïkal et la Mongolie, dans l’est de la Sibérie, à plus de 5 000 kilomètres de l’Ukraine, la république de Bouriatie est l’une des régions les plus pauvres de Russie. La Fondation Bouriatie Libre antiguerre est créée en mars 2022. Elle fournit des conseils juridiques aux militaires bouriates qui ne veulent pas se battre en Ukraine.

Congrès des initiatives antiguerre

Le 27 novembre 2023, s’est tenu à Bruxelles un congrès de 250 opposant·es à la guerre russe en Ukraine. Il était soutenu par l’Union européenne, le ministère allemand des Affaires étrangères et Russie-Libertés, une association active en France depuis 2012.

Des figures de l’opposition

Des personnalités politiques et des militant·es ont choisi de rester en Russie ou d’y revenir. Vladimir Kara-Mourza et Alexeï Navalny ont subi des tentatives d’empoisonnement. Ils ont été condamnés à vingt-cinq ans et à dix-neuf ans de « colonie à régime strict ». Navalny est mort en captivité en suscitant un énorme émoi en Russie et dans le monde.

Ilia Iachine est un député municipal moscovite, opposant, depuis 2014, à la guerre contre l’Ukraine. Condamné lui aussi, il ironise : « Huit ans et six mois de prison dans une colonie pénitentiaire... Les auteurs de ce verdict sont optimistes quant aux perspectives de Vladimir Poutine. À mon avis, trop optimiste. »

Il explique « Le recours à la violence aurait été une erreur colossale pour l’opposition. […] Je suis convaincu qu’il n’y a pas d’alternative à la résistance non violente en Russie. Les gens doivent comprendre que, contrairement au gouvernement actuel, nous sommes une force pacifique, nous préservons les vies humaines et essayons d’éviter la guerre civile. Une résistance ferme n’est pas forcément synonyme de violence. »

Un ancien ministre de l’Agriculture de la région de Komi, dans le nord de la Russie, limogé en janvier 2022, Denis Sharonov, a demandé l’asile politique aux États-Unis après avoir reçu son ordre de mobilisation.

Le 16 mars 2022, Helga Pirogova, est venue au conseil municipal de Novossibirsk où elle est élue, revêtue de la couronne et de la chemises traditionnelles ukrainiennes. D’autres élus ont proposé de lui retirer son mandat.

Un député municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a écopé de près de sept ans d’emprisonnement. Lors d’un débat avec d’autres députés sur un concours de dessins pour enfants, Gorinov a déclaré que pendant la guerre, une telle initiative ressemblerait à « une fête en temps de peste », car des enfants en Ukraine meurent à cause des actions de l’armée russe. Il a qualifié l’invasion russe de l’Ukraine de « guerre » et a proposé une minute de silence pour honorer « les enfants ukrainiens tués » par l’armée russe. Il a déclaré : « Je crois que tous les efforts de la société civile ne devraient viser qu’à arrêter la guerre et à retirer les troupes russes du territoire ukrainien. » L’adjointe municipale Elena Kotenochkina a soutenu sa position puis a fui la Russie. Elle est inscrite sur la liste internationale des personnes recherchées. Trente-quatre eurodéputé·es ont adressé une lettre de soutien à Alexeï Gorinov.

Le 25 février 2022, Novaya Gazeta publie son édition en ukrainien et en russe. Son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, le justifie : « Parce que nous ne reconnaissons pas l’Ukraine comme un ennemi et l’ukrainien comme une langue ennemie. » Il signe, avec les écrivains Boris Akounine, Dmitri Bykov et Dmitri Gloukhovski et le journaliste de renom Leonid Parfionov, une déclaration commune. « Nous ne pensons pas qu’une Ukraine indépendante constitue une menace pour la Russie ou tout autre État. Nous ne croyons pas les déclarations de Vladimir Poutine selon lesquelles le peuple ukrainien est sous la coupe de “nazis” et doit être “libéré”. Nous exigeons la fin de cette guerre. »

170 journalistes russes et experts spécialistes de la politique étrangère de la Russie rédigent une lettre ouverte. « La guerre n’a jamais été et ne sera jamais une méthode de résolution des conflits et rien ne la justifie. »

En août 2024, Vladimir Kara-Mourza, Ilia Iachine, Sasha Skotchilenko et d’autres opposant·es ont été échangé·es contre des Russes prisonniers en Occident.

Et en Ukraine ?

Le 21 août 2022, le ministère ukrainien de la Défense a déclaré au Mouvement pacifiste ukrainien que pendant la loi martiale, le droit pour les objecteurs de conscience d’effectuer un service civil de remplacement avait été suspendu. C’est le cas également en Russie. Cette dernière, en outre, enrôle de force sur les territoires qu’elle occupe en Ukraine. Il s’agit d’un crime au sens de la Convention de Genève (IV) relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, qui couvre leurs droits dans les territoires occupés par un autre État. L’article 51 stipule : « La Puissance occupante ne peut contraindre des personnes protégées à servir dans ses forces armées ou auxiliaires. Aucune pression ou propagande visant à obtenir un enrôlement volontaire n’est autorisée. »