Etude a été réalisée par Philippe Frémeaux, président de l’Institut Veblen et président de la Scop Alternatives Economiques, pour le compte de la Fondation Charles-Léopold Mayer et la Caisse des Dépôts et Consignations.
Résumé :
1. Si la définition de l’économie sociale et solidaire (ESS) demeure encore l’objet de débats, la notion a acquis une réelle reconnaissance dans l’espace public au cours des trois dernières décennies. De nombreuses villes, communautés d’agglomération, départements et régions ont un élu en charge du développement de l’ESS, et soutiennent activement des structures destinées à y concourir. S’il n’existe plus de structure équivalente au sein du gouvernement, l’Etat ne s’en désintéresse pas non plus, comme l’ont prouvé diverses initiatives prises ces dernières années.
2. Dans ce contexte, cette étude a pour objet d’interroger la cohérence de la notion d’ESS, d’analyser le positionnement sectoriel des organisations qu’elle rassemble, de mesurer son potentiel de développement et de confronter la réalité aux discours tenus par ceux qui parlent en son nom.
3. De quoi parlons-nous ? L’économie sociale et solidaire regroupe des organisations qui se définissent soit par leur statut non lucratif et leur gestion démocratique, soit par leur objet social, qui revendique une utilité sociale spécifique. L’économie sociale et solidaire s’inscrit dans une histoire ancienne qui associe à la fois des traditions coopératives, mutualistes et associatives, par lesquelles des communautés agissent pour trouver une solution à un problème auxquelles elles sont confrontées, et des initiatives qui s’inscrivent plutôt dans une dimension charitable, par lesquelles des individus ou groupes s’efforcent d’améliorer le sort d’autres personnes.