Quatre langues au primaire, les petits Burundais s’y perdent

par Eric Nshemerimana

, par Syfia Grands Lacs

Au Burundi, depuis environ deux ans, les élèves du primaire apprennent, en plus du kirundi et du français, le swahili et l’anglais. Enseignants, élèves et parents s’y perdent...
La mesure semble faire l’unanimité contre elle. Au Burundi, l’apprentissage, décidé il y a deux ans environ, de l’anglais et du swahili dès l’école primaire en plus du kirundi et du français, fait aujourd’hui grincer bien des dents. "Nous enseignons ces langues uniquement parce que notre travail l’impose", explique Remy. Pour cet enseignant d’une école primaire de la province de Ngozi, avec cet apprentissage, les enfants seraient, en quelque sorte, des objets d’expérience.
"L’anglais et le swahili me font oublier le peu de français que je connaissais", soutient Fortunée, élève dans la province de Kayanza, au nord du pays. Une de ses amies enfonce le clou et assure que ces langues nouvelles commencent à la dégoûter. Les parents semblent pareillement découragés. "Nos enfants s’embrouillent et ne maîtrisent aucune langue !", confirme Mathias, fatigué de voir son enfant incapable de lui dire, à son retour de l’école, ce qu’il a appris en anglais et en swahili. Lire