Quatre cents villages indiens, et au milieu coule un égout

Europe solidaire sans frontières et Libération, mars 2007

, par PRAKASH Pierre

Pollution. Des dizaines d’usines souillent en toute impunité les eaux de la rivière Hindon, dans le nord de l’Inde.

Au fil de la rivière Hindon (Inde) envoyé spécial

Alors que les habitants de l’Etat d’Uttar Pradesh, au nord de l’Inde, son appelés à voter aujourd’hui pour renouveler leur Parlement régional, de milliers d’entre eux ont décidé de boycotter le scrutin. « Pourquoi ? Regardez », lâche Anirul, 20 ans, en amorçant l’une des pompes à eau du petit village de Bhanera Kemchend. L’eau jaillit, orange et puante. « Toutes les pompes du village sont comme ça, explique Anirul. Ça fait des années que ça dure, mais les autorités ne font rien. La plupart d’entre nous sont malades, nous dépensons plus d’argent en médicaments qu’en nourriture. » Bhanera Kemchend a la malchance de se trouver en aval d’une gigantesque sucrerie qui, doublée d’une distillerie, déverse ses déchets dans la rivière voisine, laquelle contamine à son tour les nappes phréatiques des environs. Au total, près de 400 villages situés le long de la rivière Hindon et de ses affluents sont dans la même situation. La pollution est telle que ces cours d’eau n’abritent plus aucune espèce vivante. « La Hindon n’est plus une rivière, c’est un égout, commente le professeur Sivram Reddy, spécialiste des déchets industriels à l’université de Patiala. 90 % de l’eau qui y coule arrive directement des usines. » Lire la suite sur http://www.europe-solidaire.org