À Madagascar, cinquième plus grande île du monde, la prévalence des affections bucco-dentaires est élevée. Ces pathologies ont un impact sur les individus et les communautés en termes de douleur, de pertes fonctionnelles, de coûts et plus généralement de qualité de vie. Un projet pour améliorer la santé orale des populations a été mis en place. En plus de l’intégration dans la santé globale, les enjeux principaux sont l’appui à la mise en place de stratégies concernant la formation, la prévention, l’accès et la sécurité des soins.
En 2005, un programme d’iodation et de fluoration du sel a été instauré à Madagascar pour faire face aux troubles dus notamment à la carence en iode et à la prévalence de la carie dentaire. Une évaluation réalisée en 2013 a montré que les teneurs en iode et en fluor étaient bien en dessous des normes préconisées par l’OMS. À partir de 2014, la relance du programme a été engagée par le ministère de la Santé avec l’appui de l’association AOI (Aide odontologique internationale), de l’Unicef et de l’OMS. Aujourd’hui, plus de 50 000 tonnes de sel iodé et fluoré sont produites chaque année par les entreprises salinières de Madagascar et mises sur différents points de ventes. Cette production permet de toucher potentiellement 17 millions de personnes, soit 70 % de la population malgache.
Depuis la crise sanitaire de 2020, un autre axe prioritaire d’action est mené autour de la prévention et du contrôle des infections. Ainsi, à la faculté dentaire de Mahajunga, avec l’équipe de l’université, un appui est réalisé pour améliorer la sécurité des soins dans la pratique clinique et au niveau de l’enseignement. Ce projet, par son approche transversale et la mise en place de stratégies pertinentes, permet de capitaliser sur les acquis et offre des possibilités de déploiement dans d’autres pays.