#PérouPaysDeVioleurs : violence symbolique de genre, culture du viol et mouvements féministes au Pérou

, par WEILL Caroline

A Cusco, les jeunes féministes dénoncent la culture du viol au Pérou avec le polémique hastag #PérouPaysDeVioleurs @Luis Castillo

Le hashtag #PeruPaisDeVioladores (littéralement, « Pérou, pays de violeurs »), a été à l’origine d’un intense et violent débat au Pérou sur les réseaux sociaux et dans les médias, à la suite d’une série de faits divers de viols particulièrement choquants. Cet article souligne quelques éléments révélateurs de la situation de la violence de genre au Pérou à travers l’analyse de ces débats.

Dans une première partie, il analyse la façon opposée qu’ont de comprendre le viol les secteurs conservateurs, qui n’y voient que le fait d’un individu « a-normal » et isolé socialement, et les mouvements féministes, qui tentent d’imposer une lecture des faits plutôt basée sur un schéma social et culturel systémique : la culture du viol.

Dans une deuxième partie, l’article explore l’émergence de nouvelles stratégies de lutte dans les mouvements féministes péruviens : réseaux sociaux, médias de communication numériques et autonomes, utilisation de l’art dans des interventions directes de rue pour se réapproprier les symboles et marquer les esprits ; mais aussi les limites de ces mouvements, dans un contexte d’inégalités socio-économiques historiques très profondes.

Enfin, dans une troisième et dernière partie, le texte rappelle les affinités de la force politique principale du Pérou en 2017-2018, liée au Fujimorisme de l’ancien dictateur, avec les détracteurs les plus virulents du hashtag et des avancées féministes : les églises évangélistes et mouvements conservateurs.

Comme le conclut l’article, « la lutte pour visibiliser la violence symbolique comme support qui perpétue la violence de genre systémique sera encore longue, mais il semble que les femmes péruviennes et latino-américaines avancent, et méritent qu’on leur prête une attention particulière du fait de la visibilité que leurs luttes acquièrent aujourd’hui ».

Voir l’article complet en espagnol sur le site de RITA, la Revue Interdisciplinaire de Travaux sur les Amériques